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Le sacre du guéridon du roi Jérôme

Jeudi 18 janvier 2018

La Nouvelle République, Raphaël Chambriard

Henri Carvallo, Aymeric Rouillac, Philippe Rouillac et le guéridon.
Henri Carvallo, Aymeric Rouillac, Philippe Rouillac et le guéridon.

Chapelle comble hier à Saint-Libert pour la rentrée de la 178 è année de la Société d’archéologie de Touraine. Elle a commencé avec un don, une épée de l’âge de bronze découverte en 1952 lors de la construction du pont à Amboise. Michel Triptzky l’avait trouvée. La veuve de cet adhérent de 30 ans à la SAT a souhaité que cette arme trouvée dans la Loire reste près du fleuve, donc elle l’a offerte à la SAT. Il a ensuite été question d’un autre cadeau, un guéridon unique présent pendant longtemps dans le château de Villandry offert par Napoléon à son jeune frère, Jérôme. Ce meuble exceptionnel est revenu au château, racheté un peu moins de 200.000 € à un antiquaire parisien par Henri Carvallo, « le 58e propriétaire connu du château », avec l’aide du financement participatif. Le châtelain continue une politique d’acquisition de tableaux espagnols du XVIIe ou de meuble pour valoriser l’intérieur du monument célèbre surtout pour ses jardins. Les Rouillac, père et fils, n’ont pas eu de mal à faire comprendre le caractère exceptionnel de ce meuble très certainement fabriqué par le grand ébéniste Jacob. Sur le plateau de ce guéridon se trouvent incrustées plusieurs porcelaines de Sèvres entourées de bronzes. Exceptionnel à l’époque. Huit muses ont représentées ainsi, qu’un centre, Apollon entouré d’une couronne de laurier. « Huit muses, pourquoi pas les neuf ? demande Aymeric Rouillac. Celle qui manque doit être Erato, muse du chant nuptial, qui ne correspondait pas trop à la personnalité du roi de Westphalie. » En effet, les Allemands l’appelaient roi « lustig » (drôle dans leur langue) ce qui a donné, en français, le loustic. Jérôme Bonaparte a été propriétaire de ce château de 1807 à 1813. L’inventaire a montré qu’il possédait le caractère d’une résidence royale, « dans le plus beau goût de Paris », assure le président de la SAT. Les pieds griffes et le laurier font référence à la campagne d’Égypte de 1797. Ce meuble raconte plus qu’une histoire, une épopée.
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