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69 gouaches des années 1920 par Lanvin

Lundi 12 juin 2017 à 14h30

par Roma Maireau et Nadia Boucetta de l'Université François Rabelais à Tours


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Le talent "de saisir l'impondérable qui vogue dans l'air".

69 gouaches de modèles de Jeanne Lanvin des années 1925-1928, sur papier Canson fort teinté, présentées en feuilles, protégées par des serpentes. Les coloris sont de toute fraîcheur. 11 de ces gouaches sont consacrées aux chapeaux, éléments majeurs dans l’œuvre créatrice de Jeanne Lanvin.

Dimensions : 44 gouaches de format approximatif 49 x 31,5 cm. ; 14 gouaches de format approximatif 50 x 21 cm. ; 3 gouaches de format approximatif 40 x 31 cm. ; 1 gouache mesurant 44,5 x 30 cm. ; 7 gouaches de format approximatif 48 x 21 cm.

69 gouaches of models by Jeanne Lanvin from years 1925-1928, on pigmented Canson paper, presented in separate pages. Colours are freshness. 11 gouaches are dedicated to the hat, one of major element of her work.

Débutant sa carrière comme apprentie modiste à la maison Suzanne Talbot en 1880, c’est en 1889 que Jeanne Lanvin (1867 – 1946) s’installe à son nom rue du faubourg Saint-Honoré . La maison réalise en premier lieu des chapeaux avant d’élargir ses créations et d’entrer dans le milieu de la Haute Couture peu de temps après. En effet, la naissance de sa fille Marguerite (Figure 1) motive l’ancienne modiste, désormais couturière, à s’intéresser à la mode enfantine avant d’habiller progressivement jeunes-filles puis femmes. On remarque alors que ses collections évoluent et s’adaptent à l’âge de sa fille, sa source d’inspiration première. Marguerite a 30 ans en 1927, et ces années 1920 marquent pour la plus vieille maison de couture encore existante aujourd’hui, l’apogée de la carrière de Jeanne Lanvin. Bien que le créateur de la Haute Couture, Charles Frederick Worth (1825-1895), soit d’origine anglaise , Lanvin, aux côtés de créateurs tels que Chanel ou encore Poiret impose le style à la française dans ce milieu prestigieux.

Ainsi, ces 69 dessins réalisés post-création, pouvant se dater entre 1925 et 1928 mettent en avant le style Lanvin à cette période d’entre-deux-guerres, mais témoignent également du goût parisien des années folles, aussi bien par les figures féminines dessinées que les reproductions des tenues créées. Réalisées sur papier coloré par plusieurs dessinatrices, les tenues représentées à la gouache et à l'encre de Chine montrent des collections aux formes et couleurs variées. De la robe-bijou de soirée aux ensembles destinés au matin ou à l'après-midi, en passant par les manteaux, ces dessins sont également un témoignage important de l'évolution de la mode de l'époque, en rupture avec le style d'avant guerre. Cet ensemble comprend également 11 planches destinées uniquement aux chapeaux, élément essentiel pour la créatrice.

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Présentation sur TV tours



LANVIN DANS LES ANNÉES 1920

L’EXPOSITION INTERNATIONALE DES ARTS DÉCORATIFS


Entre 1925 et 1927, la maison Lanvin connaît ses meilleures années, et c’est en partie grâce à l’exposition de 1925, qui lui permet non seulement de multiplier les collaborations, mais également de jouir d’une réputation outre-Atlantique, que la maison prend de l’essor.

Après avoir été maintes fois repoussée, l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs a finalement lieu en 1925, au cœur de Paris, sur l’esplanade des Invalides, le pont Alexandre III, le Grand et le Petit Palais (Figure 2). Vingt et un pays participent à l’événement tels que l’Autriche, la Belgique, le Japon, la Chine ou encore la Turquie.

Cette exposition suit le règlement de la toute première Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels moderne qui a eu lieu à Turin en 1902 : « On n’acceptera que les ouvrages originaux qui montreront une tendance bien marquée au renouvellement esthétique de la forme. Les imitations d’anciens styles et les productions industrielles dénuées d’inspiration artistique ne seront pas admises » . En rupture avec le passé, cet événement cherche à mettre en avant la nouveauté artistique et accueille ainsi des pavillons éphémères dédiés à différents domaines comme le mobilier, les objets d’art et surtout la couture, qui jouera un rôle non négligeable dans le succès de l’exposition . Parmi eux se trouve le Pavillon de l’Élégance (Figure 3) édifié par Jeanne Lanvin, vice-présidente du pavillon aux côtés de Callot, Jenny et Worth. À cette occasion, la créatrice présente des robes aux caractéristiques nouvelles : les perles et cristaux dépassent le cadre des bracelets ou colliers pour venir sertir les tenues et ainsi créer la robe-bijou. Sa création majeure, La Cavallini, robe de style arborant un nœud immense est aujourd’hui une pièce principale des collections du Palais Galliera. Les créations présentées lors de l’exposition témoignent de la griffe originale et résolument moderne de Jeanne Lanvin, médaillée de la Légion d’Honneur en 1926.

Salon de la Maison Lanvin dans le pavillon de l’Elégance, avec dans le fond la robe Cavalini.

L’IMPORTANCE DES DESSINS

Ce succès lui permet de créer deux nouveaux départements l’année suivante, le sur-mesure homme ainsi que le département lingerie, devenant la première maison de haute couture à habiller aussi bien les femmes que les hommes. En 1927, la maison se développe également dans le monde de la décoration, la lingerie, les vêtements de sport, la fourrure, les parfums avec la sortie du célèbre Arpège. Cette année là, sept succursales s’ouvrent à Cannes, Le Touquet, Deauville, Biarritz, mais aussi à l’étranger : Barcelone, Buenos Aires et Madrid . Cette expansion fulgurante et une demande toujours plus importante donnent aux dessins de Haute Couture une importance particulière.

Des ateliers de dessin avec plusieurs employées étaient chargés de représenter les tenues achevées (Figure 4 et 5). Par le dessin plutôt que par la photographie, tout l’esprit de la tenue est recréé et mis en avant par l’accentuation possible des formes. Des sortes de books sont élaborés qui permettent l’envoi à l’étranger où dans les nouvelles succursales qui ne se trouvent pas à Paris, des modèles qui peuvent alors être réalisés sur mesure. Les dessins étaient éventuellement envoyés à des clients potentiels pour leur approbation. Des frais étaient retenus si les dessins ne revenaient pas dans les délais impartis, probablement pour éviter la création de tenues copiées à l’identique pour des coûts moindres. Cette pratique, très répandue à cette époque, handicapait le milieu de la Haute Couture quand leurs créations étaient plagiées avant même la sortie de leurs collections au grand public. Ce problème de copie entraîne par ailleurs la création d’un comité de défense en 1929 de huit grandes maisons de couture, dont Lanvin, avec pour projet la « création d’une loi nouvelle contre la copie » .

Couverture de L’officiel de la Mode n°16, Novembre/Décembre 1922

Mais les dessins servent aussi à la diffusion des collections Lanvin, autant par la publicité que par la diffusion auprès des magazines. En effet, à une période où le monde de la Haute Couture prend une ampleur sans précédent, les années 20 sont témoins de l’avènement de l’illustration de mode. Avec La Gazette du bon ton, L’art et la mode, L’Officiel de la couture et de la mode, mais aussi Vogue qui arrive en France en 1920, Paris, désormais capitale indéniable de la mode, est témoin du développement croissant des magazines spécialisés. Le dessin de mode semble alors incontournable dans le domaine de la Haute Couture. Les maisons de créateurs donnent une importance majeure aux ateliers d’artistes, capables de représenter les tenues achevées. Ces dessinateurs, véritables artistes tentent de coucher sur le papier, non seulement les caractéristiques des tenues de façon la plus proche possible de la réalité, mais également de traduire tout l’esprit du vêtement en un seul dessin. Par le biais de ces artistes, les grandes maisons ont un moyen de diffusion toujours étendu, d’où l’importance de la qualité de ces représentations. Ces dessins ne sont donc pas des esquisses réalisées pour la confection des créations mais représentent des tenues déjà réalisées. Ainsi, plusieurs dessins peuvent présenter les mêmes vêtements avec de légères variations.

Cependant, au-delà de l’apport que peut avoir ces dessins dans la diffusion de la Haute Couture des clients ou du grand public, ces œuvres font émerger pour la première fois la notion de patrimoine dans le domaine de la mode. Grande collectionneuse, le bureau de Jeanne Lanvin rassemble tableaux et objets divers qui sont collectés lors de ses nombreux voyages . La créatrice est alors la première dans la Haute Couture, suivie d’Yves Saint Laurent à saisir l’importance de la mémoire, alors que les lookbooks ou catalogues de collection n’arrivent que dans les années 80 . C’est la créatrice elle-même qui prend l’initiative de faire reproduire ses dessins afin de constituer une mémoire de ses créations à une époque où le nombre de tenues à chaque saison se comptait en plusieurs centaines. Cette initiative permet aujourd’hui de contempler des dessins qui participent aux styles artistiques des années folles, tout en mettant en valeur le goût personnel de Jeanne Lanvin pour la peinture à travers la représentation de tenues aux multiples inspirations.

L’ART D’UNE ÉPOQUE AU SERVICE DU DESSIN

LE STYLE DES BALLETS RUSSES

Marguerite Porracchia, Germaine Bouret, Odette du Puigaudeau,… la maison Lanvin a compté au sein de son atelier de dessin un nombre important de dessinatrices. Si certaines d’entre elles ont été engagées pour réaliser des copies de planches , très vite, elles réussissent à imposer leur style. Bien que plusieurs dessinatrices pussent intervenir sur un même dessin, plusieurs de ces esquisses sont probablement l’œuvre de Marguerite Porracchia-Aubier, l’une des dessinatrices les plus prolifiques de l’atelier Lanvin. Elle travaille pour la maison de 1918 à 1950 avant de donner pendant de nombreuses années des cours de mode et d’histoire du costume à Paris . Cependant, ces dessinatrices sont néanmoins inspirées par les dynamiques artistiques du début du XXème siècle.

Paris est à cette période la capitale des Arts et accueille, à partir de 1909 et jusqu’en 1929, les ballets russes, mêlant dans un art total, décor, musique et danse. Ces troupes voient le jour grâce au mécène Serge de Diaghitev (1872-1929) . Plusieurs noms participent à ce succès comme le costumier et décorateur Léon Bakst (1866 - 1924) qui inspirera le créateur Paul Poiret, Michel Fokine (1880 - 1942) et Léonide Massine (1896 - 1979), tous deux danseurs et chorégraphes. L’exotisme de la Russie que la France découvre et la singularité de chorégraphies révolutionnaires, inspirées en partie des gestes d’internés à l’asile et de figures de vases antiques , sont à l’origine du succès des troupes russes et deviennent une véritable source d’inspirations, pour les artistes, mais également pour les couturiers. Le succès des ballets russes est tel que dès 1920, Paris voit naître les ballets suédois dirigés par Rolf de Maré (1888-1964). C’est à cette même date que la troupe organise la représentation d’un poème dansé au Théâtre des Champs-Elysées dont Jeanne Lanvin réalise les costumes (Figure 6).

La maison Lanvin, a donc déjà un nom rattaché au monde du spectacle et habille régulièrement des actrices et des comédiennes, telles que Yvonne Printemps, Jeanne Renouart ou encore Raquel Meller, sur scène comme à la ville. Les dessins montrent son intérêt pour les ballets russes par la représentation des modèles féminins sur les dessins. En observant les planches, on remarque en effet que la plupart des modèles ont des positions dynamiques. Les visages de trois-quarts et les bras, dessinés levés, s’apparentent aux mouvements de ces chorégraphies uniques de l’époque. Le mouvement est suggéré, rendant les créations fluides et légères.

Jacques Emile Blanche, Tamara Karsavina (danseuse de ballets) dans l'Oiseau de Feu en 1910.

Ces mouvements désarticulés dépassent le cadre des Ballets Russes pour se retrouver dans la sculpture Art déco. Le style Art déco, qui tient son nom de l’exposition internationale des Arts Décoratifs, est le style d’une élite qui se veut en rupture avec l’avant-guerre et loin des préoccupations sociales. Cette libération trouve son écho dans la Haute Couture à une époque où les créateurs rendent plus facile le mouvement des femmes qui étaient auparavant serrées dans des corsets. Si la mode est tant inspirée par ce style, il est également possible de retrouver ces influences dans les personnages féminins représentés sur les dessins de mode.
Nous retrouvons en effet ces mouvements à travers certains vases de l’artiste-sculpteur Alain Gauvenet (Figure 7) ou également par la représentation de la danseuse Anita Barca sur la façade des Folies Bergères réalisée par l’artiste Art déco Maurice Picaud (Figure 8), en 1928 . Les bras et les jambes suivent ici des lignes sinueuses, déformant l’anatomie de la danseuse et accentuant l’idée de mouvement, comme nous pouvons également le retrouver sur les dessins.

DES FORMES AU SERVICE DES CRÉATIONS

En ce qui concerne la forme des créations, le mouvement des modèles permet de montrer l’intérieur des manteaux du soir quand celui-ci est travaillé. Les silhouettes filiformes servent les tenues, très resserrées ou très évasées, et permettent de les mettre en avant, le modèle devient uniquement un support pour création. Les dessins présentés ici traduisent bien la mode des années folles qui se veut plus adaptée aux mouvements. La taille est peu marquée et basse, la jupe est courte mais à parfois tendance à se rallonger sur le derrière de la robe du soir, ce qui annonce le retour de la robe longue dans les années 1929. Même si l’on retrouve également des manteaux droits empruntés des coupes hommes, les dessins montrent un certain retour à la féminité par l’usage de drapés aux inspirations antiques. Nous retrouvons également l’influence de Jeanne Lanvin sur des tenues et motifs issus de la liturgie par la présence de courtes pèlerines ou encore de capes rappelant les habits religieux. Ces dessins nous montrent un panel des tenues adaptées aux moments de la journée : de la robe trotteur pour les sorties du matin aux robes de soirée aux coupes variées en passant par les ensembles de sport.

La présence de chapeaux sur un bon nombre de planches, montre l’importance qu’accorde Jeanne Lanvin aux couvre-chefs. La créatrice, qui commence sa carrière comme modiste donne en effet une place de choix au chapeau qui n’est pas juste un accessoire, mais un réel atout complémentaire à une tenue. Le magasine Les modes annonce même que « les chapeaux et les coiffures défilent en même temps que les robes » . Les 11 dessins de modèles montrent quant à eux la prédominance du chapeau cloche, modèle à bords rabattus et couvre-chef le plus répandu durant les années 20, mettant en valeur la coupe à la garçonne.

LA PEINTURE AU SERVICE DE LA HAUTE COUTURE

L’APPORT DE MODIGLIANI

Au-delà des formes caractéristiques d’une époque influencée par un état d’esprit festif du contexte d’entre-deux-guerres, les dessins de la maison Lanvin s’inspirent également de l’art pictural du début du XX ème siècle, période pendant laquelle la représentation de la femme tient une place toute particulière. À l’image de femmes comme Kiki de Montparnasse (Figure 9), les femmes ont désormais les cheveux courts et un corps qui se libère de trop nombreuses couches de vêtements. En observant les dessins représentant une série de couvre-chefs, on remarque des lignes courbes et des traits marqués rappelant le travail d’Amedeo Modigliani (1884-1920). Cet artiste italien peu connu à cette époque réalise cependant une exposition en 1917 (Figure 10). En mettant en parallèle l’œuvre de l’artiste Jeanne with hat and necklace (1917) avec l’un des dessins, on remarque ce même cou allongé et bombé ainsi que les traits accentués au niveau du visage permettant de sublimer les yeux bleus de chaque modèle. Modigliani n'est cependant pas le seul artiste à influencer les dessins de mode de la maison.

A gauche : Amedeo Modigliani, Jeanne with hat and necklace, huile sur toile, foundation Modigliani, 1917
A droite : Dessin de la maison Lanvin (inv. 2017030_58)

DES COULEURS ISSUES DE LA PEINTURE

Le Vogue d’octobre 1927 nous présente la collection hiver de cette année comme une « collection infiniment variée, d’un genre très personnel » . Ainsi, bien que les dessins de la maison Lanvin participent au style de l’époque, les tenues représentées mettent également en exergue des créations caractéristiques du goût de Jeanne Lanvin dans cette deuxième moitié des années 1920.

Le contraste de couleurs des collections se retrouve dans les dessins, et bien que le noir domine, des tons pastel, bleu, vert, rose viennent contraster l’ensemble. Le noir, en général à l’encre de Chine est rehaussé de gouache apportant la lumière à l’ensemble . Les couleurs utilisées dans les dessins, et qui se retrouvent dans ses collections successives, montrent notamment l’inspiration des peintres que Jeanne Lanvin affectionne, en particulier certains impressionnistes et post impressionnistes. Nous retrouvons dans ces dessins des rouges profonds comme ceux utilisés par l’artiste Nabi Edouard Vuillard ; et les œuvres des peintres qu’elle collectionne comme Eugène Boudin, Edgar Degas, Auguste Renoir, Camille Pissarro, Mary Cassatt influencent son travail sur les tenues où s’affirment la lumière, la transparence, la légèreté qui se doivent d’être retranscrites en dessin. Au-delà de ces artistes de la fin du XIXe siècle, la maison Lanvin décline le bleu, du bleu lavande au bleu profond. Mais c’est en particulier le bleu utilisé par l’artiste du Quattrocento Fra Angelico qui inspire le fameux bleu Lanvin que l’on retrouve dans plusieurs dessins.

Edouard Vuillard, Le corsage rayé, 1895, huile sur toile, National Gallery of Art, Washington.

Fra Angelico, La vierge à la grenade, vers 1426, tempera sur bois, Musée National du Prado, Madrid.

TRADUIRE LES TISSUS PAR LA PEINTURE

En ce qui concerne les tissus, les esquisses traduisent, par les rehauts de gouache blanche, l’utilisation de matières brillantes comme le satin. L’aquarelle imite les tissus légers et joue sur la transparence comme la mousseline ou encore le crêpe georgette. Nous pouvons également y voir l’utilisation de broderie de métal ou de lamé or, très en vogue à l’époque, représentée par l’utilisation de fines lignes de peinture argentée ou dorée. On peut également y voir l’ajout de dentelle qui correspond aussi bien à la mode de l’époque qu’au goût de la créatrice elle-même, alors que trois ateliers de broderies sont au service de la maison. Les motifs sont géométriques, d’inspiration exotique : byzantine, néoclassique, orientale. Par le fin travail en relief, traité par l’utilisation de la gouache de façon épaisse en pointillisme, certains dessins représentent la robe-bijou qui apparaît chez Lanvin dans les années 20.

Que les dessins soient destinés au commerce, pour gérer la demande et lutter contre la copie ou qu’ils soient réservés à la mémoire, leur réalisation nous livre un héritage de ce que pouvait être le goût de l’époque des années folles, en plaçant la femme au cœur des créations. Certains de ces dessins de mode de la maison Lanvin font partie de collections de musées, tels qu’au Palais Galliera, Musée de la Mode, ou le Musée des Arts Décoratifs de Paris tandis que la plupart est toujours conservée dans les archives de la maison Lanvin.

Les Modes : revue mensuelle illustrée des Arts décoratifs appliqués à la femme, Mars 1925

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REMERCIEMENTS

Ce dossier a été préparé grâce à l’aide précieuse de Dominique Revellino, Chargée d’Etudes Documentaires au Palais Galliera, de Laure Harivel, Responsable du Patrimoine Lanvin, le Musée des Arts Décoratifs de Paris ainsi que Paul Veyssière, Expert CNES,

OUVRAGES CONSULTÉS

BARILLE, Elisabeth, Lanvin, Paris, Editions Assouline, 1997
BREON, Emmanuel (dir.) et RIVOIRARD, Philippe (dir.), 1925, Quand l’Art Déco séduit le monde, cat. exp., Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, 18 octobre 2013 – 17 février 2014, Paris, Norma, 2013.
BOUCHER, François, Histoire du costume en Occident de l’Antiquité à nos jours, Paris, Flammarion, 2008.
FAU, Alexandre, Histoire des tissus en France, s.l., Ouest-France, Coll. Histoire, 2006.
FERRIER, Jean-Louis (dir.), L’aventure de l’art au XXe siècle, Paris, Éditions du Chêne, 1999
GROSSIORD, Sophie, (dir.), Jeanne Lanvin, cat. expo., Paris, Palais Galliera, 8 mars – 23 août 2015, Paris, Éd. Paris Musées, 2015.
GUILLAUME, Valérie, « Lanvin, Jeanne (1867-1946) » in Dictionnaire de la Mode: (Les Dictionnaires d'Universalis), Paris, Encyclopédia universalis, 2015.
KELKEL, Manfred, La musique des ballets en France de la Belle Époque aux Années Folles, Paris, Vrin, 1992.
PICON, Jérôme, Jeanne LANVIN, Paris, Flammarion, 2002.
SMIRNOVA, Natalia, La compagnie des ballets russes, Paris, CNRS Éditions, 2009.
WALTHER, Ingo F., (sous la dir.), L’art au XXe siècle, Paris, Taschen, 2005.

SITOGRAPHIE

Site officiel de la maison Lanvin : http://125ans.lanvin.com
Palais Galliera – Musée de la mode de la ville de Paris http://www.palaisgalliera.paris.fr
Musée des arts décoratifs de la ville de Paris http://www.lesartsdecoratifs.fr/
Archives numérisées de l'Officiel de la mode depuis 1921
http://patrimoine.editionsjalou.com/lofficiel-de-la-mode-sommairepatrimoine-13.html
http://patrimoine.editionsjalou.com/lofficiel-de-la-mode-sommairepatrimoine-13.htmlhttp://patrimoine.editionsjalou.com

ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Portrait de Marguerite, photographie Paul Nadar, 1910, Archives Lanvin.

Figure 2 : Affiche "Paris. 1925. Exposition internationales des Arts Décoratifs et Industriels Modernes. Avril-Octobre" Robert Bonfils (affichiste), 1925.

Figure 3 : Pavillon de l'Elégance édifié par Jeanne Lanvin, Worth, Carlier avec la coopération de Mesdames Georgette et Alexandrine

Figure 4 : Modèle Coppélia, Brooklyn Museum Costume Collection au Metropolitan Museum of Art.

Figure 5 : Modèle Sorrente, Kunstgewerbemuseum de Berlin.

Figure 6 : Tamara Karsavina (à droite), Vaslav Nijinsky et Ludmilla Schollar dans Jeux, costumes réalisés par Jeanne Lanvin, 1920

Figure 7 :Jean-Baptiste Gauvenet, Danseuse Gauvenet n°1 (1925), Sèvres, Cité de la céramique

Figure 8 : Façade du Théâtre des Folies Bergères, représentation de la danseuse Anita Barca par Maurice Picaud, Paris XVIème

Figure 9 : Man Ray, Noire et Blanche, 1926, avec pour modèle Kiki de Montparnasse. Publiée dans Vogue, mai 1926.

Figure 10 : Affiche de l’exposition de 1917 d’Amedeo Modigliani à la Galerie B. Weil.
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