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Orangerie de Cheverny pour la 17ème année - Hippomobilia - Tableaux - Bel ameublement

 
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Lot 59C

Jarry tenta de faire publier son oeuvre dès 1898, mais en vain. Paul Fort, futur fondateur de Vers et Prose, en publia des extraits, et passé 1900 la revue La Plume fit de même. Mais l'intégralité ne fut publiée que posthume, en 1911. Entre-temps, Alfred Jarry avait constitué plusieurs manuscrits, qu'il faisait circuler par l'entremise de ses amis. C'est dire que le texte était réputé, connu et fantasmé... Au point que Picasso s'attribua - dit-on - l'invention de la " machine à peindre, confiée à la garde et direction de Henri Rousseau " ....

Un des manuscrits était entre les mains de Louis Lormel, dit Libaude, qui avait fondé une petite revue littéraire : L'Art littéraire. Il fut l'un des premiers collectionneurs de Picasso, qui a fait plusieurs fois son portrait. Un autre manuscrit se retrouva sur le marché de la librairie vers 1950. Picasso tenta de l'acheter, en vain .... ce fut le poète Tristan Tzara qui l'emporta. Et dans un geste de grande élégance, Picasso pyrograva le portrait de Jarry sur la reliure en velin du manuscrit. Maintenant, l'ensemble se trouve là où était sa place : le Musée Picasso de Paris.

C'est sans nul doute en pensant à son ami Jarry (qui devait mourir cette même année 1907) que le Douanier Rousseau a peint son " auto portrait paysage exotique ", placé sous bienveillance de Thot, et avec le Privilège du Père Ubu. Après tout, Rousseau n'était-il pas " celui qui douanait " dans le " peuple d'Ubu ", publié dans l'Almanach du même nom et chez l'ami Vollard ?

Ce tableau fut exposé au salon d'Automne du 1er au 22 octobre 1907, en compagnie de La Charmeuse de serpents, des Flamants et de Paysage (vue du pont d'Asnières), ce dernier tableau ayant disparu.

Nous remarquerons la même qualité et finesse de travail dans les végétations de la Charmeuse de serpents et du Mandrill, ainsi que le raffinement dans la signature des deux tableaux......Preuve encore que cet auto portrait paysage exotique revêtait une grande importance pour le Douanier Rousseau qui était souvent pris d'angoisses et de peurs lorsqu'il peignait ses scènes de jungle.... à tel point qu'il devait ouvrir la fenêtre pour dissiper ses vertiges. En réalisant ce tableau, il semble avoir rencontré la sérénité. Il a chassé ses fantômes......Tel que l'a photographié Picasso dans les deux ultimes images que l'on connaisse de lui en l'été 1910.











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