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MANUSCRITS & LIVRES

 
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Lot 340

[Colonies - Indochine]       ...
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[Colonies - Indochine]
EMMANUEL COMTE DE MAC MAHON DE MAGENTA (1859-1930) ET LA DELIMITATION DU TONKIN
Lot de plus de 60 pièces manuscrites, 1880-1888, concernant la carrière militaire de Marie Emmanuel comte de Mac Mahon, fils cadet du maréchal Mac Mahon, élève de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr de 1878 à 1880 (promotion des Zoulous), sous-lieutenant au 36e RI, lieutenant en 1884 au 4e régiment de zouaves puis au 11e bataillon de chasseurs à pied en 1886, participe au corps expéditionnaire et à l’occupation du Tonkin en Indochine du 20 octobre 1885 au 1er avril 1888.
Lettres de nomination et de félicitations, correspondances passives dont :
8 L.A.S., 7 au 25 novembre 1886, Séverin Haïtce, originaire de Bidache, diplômé de l’école des langues orientales, interprète auprès de la commission de délimitation des frontières du Tonkin, assassiné à l’âge de 27 ans le 27 ou 28 novembre 1886 près du village de Moncay ou Mon-Kay (Vietnam) par des pirates chinois ; rare correspondance adressée à de Mac Mahon en poste au fort d’Hakoï dans laquelle le jeune interprète raconte son arrivée, son installation ainsi que l’attaque des pirates chinois dans sa dernière lettre expédiée datée du 25 novembre 1886 « 10 nov. J’ai reçu hier soir lettre au moment où Bohin revenait d’une reconnaissance topographique qui l’a conduit à l’est de Mon-Kay jusqu’en face de Tchouk-San. Il ne reste plus à lever que ce qu’on appelle l’enclave annamite comprise entre Tchouk-San et le cap de Pak-Lung. ( ) L’émissaire dont vous me parlez était envoyé par Duang. Si vous le pincez, puisque vous voulez bien me demander mon avis, faites le fusiller publiquement comme fauteur de troubles, collé contre un poteau qui porterait en chinois l’inscription suivante : Ainsi seront punis tous ceux qui chercheraient à détourner les chinois établis dans le pays de leurs devoirs d’obéissance et de fidélité envers la France et l’Annam qui leur accordent une si généreuse hospitalité » « 21 nov. Monkaï Le Phu précisant ses renseignements d’hier m’apprend qu’il existe réellement une bande de 100 à 150 hommes avec 10 drapeaux qu’on suppose vouloir se diriger sur Ninh-Duong ou même venir nous rendre une visite ici ( ) Ces pirates chinois au nombre de 150 seraient dans les montagnes » « Haïninh 25 nov. Pour plus de précaution profitant d’un train pour Guang-Zen, je vous confirme à 2h30 du matin Mon-Kay Monkay a ouvert sans bruit, sans cri d’alarme ses portes à une bande de pirates. Après une lutte de 2h, nous avons évacuer notre maison : nous avons perdu un homme dans notre sortie. Citadelle attaquée en même temps, n’a pu nous secourir. Les pirates sont toujours dans Monkay. Nous serons probablement attaqués cette nuit encore » ;
16 L.A.S., septembre-octobre 1886, Pierre baron de Goy d’Ydogne (1860-1928), vice-résident (sorte de sous-préfet local) en poste à Monkay avec une soixantaine de miliciens annamites ; rare correspondance « 1er sept. 1886 Mon cher de Mac Mahon avez-vous bien reçu le train que j’adressais au commandant d’armes (impersonnel) craignant que vous ne fussiez mort ? Un gredin de coolie a répandu le bruit ici. Si je le retrouve il attrapera au moins 50 coups de bâton ( ) Je suis assez souffrant de la bite, ce qui m’empêche d’aller à votre rencontre » « Van-Ninh 21 sept. Mon cher ami avez-vous déjà envoyé les deux individus soupçonnés d’être des réguliers chinois. Sinon je vous préviens d’attendre un peu. On pourrait peut-être en tirer d’utiles renseignements. On m’a annoncé une grande bande de pirates dans les environs de Tong-Han. Avez-vous pu envoyer mes lettres au sujet de la flotte chinoise ? ( ) Il y a une lettre d’un individu de Da Mât qui dit qu’on n’oubliera pas de donner reçu des rançons pour les enfants et les femmes volés afin qu’on sache bien que l’on peut avoir confiance !! Une autre lettre parle de mots de passe et de convention faites pour dérouter les espions français. Il y a aussi une lettre qui racontent que deux de vos soldats ont baisé des jeunes chinoises de force en menaçant de mort les maris et les pères ( ) Ce fait est rapporté pour exciter les Chinois contre les Français » « Mon cher de Mac Mahon j’apprends qu’une bande de pirates de 300 dit-on (prenez la moitié) est non loin de Hakoï et marche contre moi m’assure-t-on. D’autre part la situation devient critique ici ; je ne sais vraiment si les Chinois ne vont pas m’attaquer. Je suis fort inquiet. Si vous entendiez de trop fortes canonnades n’hésitez pas à venir » « Une bande de pirates vient de se permettre à mon nez et à ma barbe d’enlever 3 enfants d’Annam et ont coupé le bras d’un pauvre bougre ! J’en suis atterré ( ) En outre un camp chinois est organisé chez moi !!! Le général est un misérable et un cochon qui détestant tous ceux qui sont dans le civil, cherche à leur faire couper la tête ( ) je suis en danger prochain, mon cher ! Pas un sou, pas une arme » etc.

Adjugé : 550 €

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