CARICATURES & JOURNAUX SATIRIQUES
Lot 195
LE TRIBOULET, HEBDOMADAIRE SATIRIQUE ET POLITIQUE ILLUSTRE
4 vol. rel. in-4, tête de collection, 1878-1882
(1 vol.) 1ère et 2e année : n°1 (10 novembre 1878) au n°8 (29 décembre 1878), n°1 (5 janvier 1879) au n°52 (28 décembre 1879). Complet avec les dessins supprimés par la censure, dont n° du 26 octobre 1879 est un sommet du genre : seize dessins ont été interdits ;
(1 vol.) fin de 2e et 3e année : n°44 (2 novembre 1879) au n°52 (28 décembre 1879), n°1 (4 janvier 1880) au n°52 (26 décembre 1880).) Complet du n° 32 qui avait été saisi, et des suppléments des nos 24 et 33 ;
(1 vol.) n° 1 (2 janvier 1881) au n°52 (25 décembre 1881), complet ;
(1 vol.) n° 1 (1er janvier 1882) au n°53 (31 décembre 1882), complet avec suppl. du 19 févr. 1882.
B.E. à T.B.E. (rousseurs, qqs mouillures, petites déchirures en marge)
Le Triboulet est un hebdomadaire satirique à tendance monarchiste : « Faire triompher les bons principes de la religion, de la famille et des traditions », tel est le but annoncé du Triboulet, journal satirique illustré, fervent défenseur de la cause royaliste du comte de Chambord et farouchement antirépublicain sous la IIIe République, fondé par Saint-Patrice, pseudonyme du baron James Harden-Hickey, un jeune écrivain américain d'origine irlandaise converti au légitimisme depuis son installation en France. Il adopte un format inspiré du célèbre « Punch » londonien, dont la mascotte figure en bonne place sur la page de titre conçue par Bertall (8 premiers numéros) puis redessinée par J. Blass. Il commence à paraître le 10 nov. 1878 et devient rapidement un véritable phénomène politique, qui tire au bout de six mois à 30 000 exemplaires. Son succès tient beaucoup du scandale : ses dessins antirépublicains s’attaquent violemment au régime et au gouvernement en place et lui attirent rapidement des ennuis. Ses satires violentes contre le Président de la République et les ministres retardent souvent l'apparition de ses numéros, interdits par la censure. Plusieurs fois, des pages blanches vont remplacer les dessins incriminés, qui parviennent néanmoins aux abonnés sous plis cachetés. Le gérant du journal ne quitte guère la prison de Sainte-Pélagie. Les amendes, les condamnations en dommages-intérêts, pleuvent sur la direction et rendent ruineuse, pour Harden-Hickey, une publication qui s'annonçait comme une superbe opération financière. Entre 1878 et 1879, Le journal récoltera 37 procès, 114 assignations, 275 000 francs d’amendes. Mais, le 8 août 1880, le gouvernement prend sa revanche en expulsant de France Harden-Hickey, resté citoyen américain. Un dessin, signé de Blass, mettant en cause les ministres Grévy, Gambetta, et Fallières, sert de prétexte à cette mesure rigoureuse, que beaucoup jugent scandaleuse. Privé de son chef, le Triboulet décline vite. La loi de la liberté de la presse du 29 juillet 1881 supprimant la censure lui porte le dernier coup. L'hebdomadaire disparaît en 1893, puis réapparait sous une autre forme.
Adjugé : 350 €



















