37ème VENTE GARDEN PARTY - I
Lot 75
Camille Claudel (Française, 1864-1943)
La Petite Châtelaine, 1892
Bronze.
Fonte posthume à la cire perdue.
Signé « C. Claudel ».
Cachet du fondeur Chapon, numéroté 1/8.
Haut. 33 Larg. 28 Prof. 22 cm.
Provenance : collection personnelle de la famille de l’artiste.
Certificat d’authenticité de Reine Marie Paris.
Camille Claudel. An 1892 bronze sculpture entitled La Petite Châtelaine (The Little Lady of the Manor). Signed and numbered.
Bibliographie
- Reine-Marie Paris, Philippe Cressent, « Camille Claudel, intégrale des œuvres, Complete works », édition bilingue, Economica Culture, 2014, numéro 177, p. 37
- Reine-Marie Paris, Philippe Cressent, « Camille Claudel, catalogue raisonné », cinquième édition revue et augmentée, Economica Culture, 2019, numéro 78-8, pp 524 et 525
- Anne Rivière, Bruno Gaudichon, Danielle Ghanassia, « Camille Claudel, catalogue raisonné », troisième édition augmentée, Adam Biro, 2001, n°35 p. 118.
"Jeanne enfant" offerte par Paul Claudel à sa cousine
La Petite Châtelaine est une œuvre majeure de la sculptrice Camille Claudel (1864-1943). Elle se nomme aussi Petite Châtelaine de l’Islette, du nom du château sis à Azay-le-Rideau où Camille Claudel écoula des jours en compagnie de son amant Auguste Rodin qui, lui, était à la recherche dans la région d'un modèle se rapprochant de Balzac, commande de la Société des gens de lettres.
La Petite Châtelaine est aussi dénommée « Jeanne enfant », « Buste de fillette » ou « L’Inspirée ». Il est dit que Camille Claudel cacha à l’Islette une grossesse non aboutie (des œuvres de Rodin), c’est pourquoi elle s’attacha tant à cette enfant âgée de six ans, Marguerite Boyer, la petite-fille de Madame Courcelles qui recevait dans son château des hôtes payants.
Claudel exécuta plusieurs plâtres, marbres et deux bronzes du modèle ; on dénombre une dizaine de plâtres. Ce bronze n°1/8 a été tiré à partir du plâtre patiné façon marbre ayant appartenu à Paul Claudel, qui l'offrit en cadeau de mariage à sa cousine germaine Marie Elizabeth Claudel.
Critiques :
- Mathias Morhardt. « Peut-on donner ici ce détail : le modelage en terre du petit buste original n’a pas demandé moins de 62 séances. » in « Mlle Camille Claudel », Mercure de France, mars 1898.
- Claude Debussy. « La petite châtelaine, une des plus gracieuse évocation qu’ait inspiré à un poète du marbre l’appel interrogateur d’un visage d’enfant. »
- Arnaud de La Chapelle. « La fillette tourangelle s’est immortalisée en cette « Petite folle », selon la désignation révélatrice qui échappe à Morhardt dans une de ses lettres. Ce n’est pas seulement le portrait d’un enfant mais, avec sa gravité solennelle, la petite blottie contre l’héroïne des tragédies antiques, l’innocence qui lève les yeux avec effroi et incompréhension sur le malheur des êtres chers et la folie du monde. »
- Christian Bobin. « Le buste de La Petite Châtelaine à lui seul recueille ce que l’enfance a de plus délicat. On lit sur son visage une innocence qui pressent qu’elle sera trahie et rassemble ses forces avant de recevoir le coup fatal. C’est ce que dit cette œuvre dont la grandeur ne doit rien au monde de l’art. »
- Reine-Marie Paris. « Qu'elle était émouvante cette Petite Châtelaine sur la commode de ma grand-mère maternelle, boulevard Lannes. C’est le mystère de ce regard émerveillé et profondément interrogateur qui capta ma propre curiosité d’enfant. »
Adjugé : 84 000 €











