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LIVRES ANCIENS & MODERNES

 
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Lot 302

POLIORCETIQUE. 
"Tout ce livre contienne le commencement jusqu'à la fin...
POLIORCETIQUE. 
"Tout ce livre contienne le commencement jusqu'à la fin...
POLIORCETIQUE. 
"Tout ce livre contienne le commencement jusqu'à la fin...
POLIORCETIQUE. 
"Tout ce livre contienne le commencement jusqu'à la fin...

POLIORCETIQUE.
"Tout ce livre contienne le commencement jusqu'à la fin de la fortification et selon la construction de Mr de Vauban, ingénieur en chef, fortification irrégulière et place fortifier, et mines et contremines. Avec les plans aux nottes". 1725
Manuscrit in-4°, (1 f.), 82 feuillets et 83-120 pages. Veau muet du temps. (Petite épidermure ; coiffes et coins émoussés. Le feuillet de titre semble manquer)..

Très intéressant manuscrit de poliorcétique, d'une écriture très appliquée, commençant par des notions simples de géométrie : Comment lever et abaisser une perpendiculaire, trouver le centre d'une portion de cercle? Quelles sont les différentes manières de faire un carré, un pentagone; un hexagone, un heptagone, un octogone sur une ligne ; comment diviser un cercle en autant de parties que l'on voudra avec le compas de proportion ; etc... .
On aborde ensuite les tracés d'éléments de fortification : demi-lunes, lunettes, tenailles simples et doubles, ouvrages à corne et corne double, queues d'hirondelle simples, doubles, ou "étrécissante", etc... etc..., avant de passer aux fortifications irrégulières de plus en plus complexes : îles, ponts, ports de mer, postes de commandement, citadelles, etc...
L'ouvrage se termine par des chapitres sur les sièges, les mines (puits et galeries), et les contremines : "La contremine se fait aux ouvrages pour empêcher le mineur de venir à vous, et luy évantrer sa mine, et le faire crever dans son trou"..
Le manuscrit est illustré de près de 70 dessins "simples" à l'encre de Chine, (lignes perpendiculaires, cercles et divisions du cercle, mais aussi éléments de fortification simple ou complexe) et d'une dizaine de dessins très élaborés à l'encre noire et sépia, à pleine page, représentant des fortifications achevées. Tous ces dessins sont parfaitement exécutés.

Le manuscrit est daté de 1725. Comme l'indique le dernier feuillet, il semble se fonder sur le traité de Vauban "Traité de la défense des places", écrit en 1706, mais publié seulement en 1737 : avant son impression, ce texte circula sous forme manuscrite à quelques rares exemplaires.
Le manuscrit présenté n'est cependant pas une simple copie du manuscrit de Vauban destiné au Duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, bien qu'il s'en inspire largement, texte et dessins.

Sur la première garde volante blanche, figure l'ex-libris manuscrit suivant :"Ce livre appartienne à moy, Monginot du Tronchay, anno domini 1725.
Au recto du dernier feuillet (page 119), après le chapitre sur les contre-mines qui se conclue par le mot « fin », on lit "De Monginot fecit", et 'De Dampierre fecit".
Au verso du dernier feuillet, après les quelques lignes que nous avons données comme titre, les noms de "De Monginot De Dampierre" ne sont pas séparés.
Ces trois patronymes sont en fait ceux d'une seule et même personne : Etienne-François Monginot du Tronchay né à Londres vers 1700. Son père, Etienne Monginot de Dampierre, protestant "sorti du royaume pour fait de religion" en raison de la Révocation de l'Edit de Nantes, devient Anglais en 1687. Il aurait alors renoncé à ses privilèges et perdu tous ses biens en France.

Etienne-François, abjure la foi protestante, se fait baptiser et revient en France, où il tente de retrouver ses titres et son plein droit sur les terres familiales. (Voir : Arrêt du Conseil qui décharge des droits de franc-fief Etienne François Monginot du Tronchay comme noble d'extraction. 15 novembre 1730).

Les procédures vont durer de longues années, et lui vaudront même un emprisonnement : accusé de falsification d'écritures et d'escroquerie, Etienne François Monginot du Tronchay de Dampierre est conduit à la prison du For-L'évêque en avril 1745. (Voir : Bibliothèque Nationale, Archives de la Bastille MS 11, 409-12, 471. Deuxième section. Prisonniers. Dossiers individuels et éléments biographiques)
A noter sur la dernière garde volante quelques essais de plume d'un possible héritier bilingue ("Louis d'or : 100X 24 = 2400. "Nothing, that !).

Adjugé : 1 250 €

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