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LIVRES ANCIENS & MODERNES

 
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Lot 230

NIGER ET TCHAD : PACIFICATION ET COLONISATION

Contenu entier d’une malle portant les initiales M-L (pour Moïse Landeroin)

a) Plus de 250 plaques photographiques négatives prises entre 1907 et 1911 au Tchad et au Niger par Moïse Landeroin.
b) Cid Kaoui : Dictionnaire Français Tamaheq. Alger, Adolphe Jourdan, 1894). In-folio (340 X 240 mm). IX pp, (7 pp), 894 pages et 10 pages. (Sans les couvertures. Cahiers en partie décousus. Pliure dans l’angle supérieur des 15 premiers feuillets).
Edition originale du premier dictionnaire français-tamaheq. Les caractères tamaheq n’existant pas en typographie, l’ouvrage est entièrement lithographié. Le Tamaheq est la langue touarègue. Elle a environ 500000 locuteurs, principalement au Mali (dont c’est une langue officielle depuis 2023), au Niger, en Algérie et au Tchad.
c) Des objets personnels de Landeroin, : cartouches empaquetées pour revolver d’ordonnance, flacons de médicaments « pour les colonies », plaques photographiques vierges, cadres, outillage et produits divers pour le tirage des photos, deux bracelets d’esclaves.

Moïse Landeroin (1867-1962), interprète militaire pour l’arabe, le haoussa et le tamâheq, la langue des Touaregs, participe en 1896-1899, à la Mission Marchand, dite Mission Congo-Nil. Il est l’un des 50 officiers français qui occupent les territoires entre Niger et Tchad en 1900. Il est en fonction à Zinder (Niger), de 1902 à1904, puis de 1906 à 1908. Il est membre de la Mission Tilho « Niger-Tchad » qui délimite les frontières des possessions anglaises et françaises en 1908 et 1909. En 1910 et 1911, il est officier interprète au Ouaddaï, sultanat situé au Tchad, entre le Darfour et le Tibesti. Il est nommé Inspecteur des Affaires Administratives du Tchad en 1922.

Les plaques photographiques Pathé : elles sont parmi les rarissimes documents photographiques des années 1907-1910 sur ces régions déjà en pleine ébullition. Les quelques officiers français, accompagnés par plus de 200 tirailleurs sénégalais, ont pour double mission de pacifier et de coloniser le Ouaddaï, le Botha et le Dagana, et d’y faire cesser le traditionnel et florissant commerce des esclaves, pour la plupart razziés au Soudan, vendus dans les villes du Tchad et du Niger actuels, puis conduits par les Touaregs à travers le Sahara vers l’Afrique du Nord et le Moyen Orient. Landeroin connait bien le sujet : il a séjourné pendant quatre ans, un peu plus au Nord, à Zinder dont la population, en 1904, comptait 12000 esclaves sur ses 22000 habitants.

Les photographies représentent des dignitaires locaux ; des Touaregs ; des guerriers en armes ; des femmes dansant, des bellahs,; des foules d’esclaves ; des tirailleurs sénégalais et leurs épouses ; des officiers français, parmi lesquels le capitaine Fiegenschuh, et le lieutenant-colonel Moll tous deux morts au combat au Ouaddaï en 1910 ; Moïse Landeroin en train de traduire.; des bâtiments et des cités en pisé comme Abéché ; Fort-Lamy (aujourd’hui Djamena) ; Tala Tchiloum, Ati, Mao, etc ; des campements de toile ; des vues du Fleuve Chari avec le bateau René Caillé ; la fête de l’Aïd el Seghir à Abéché ; un trône posé sur quatre crânes (peut-être celui qui servit le 23 août 1909 à l’intronisation au Sultanat du Ouaddaï d’Adoum Acyd, allié des Français, en remplacement de son cousin, le Sultan du Ouaddaï, Doudmourrah, qui leur livrait une guerre sans merci) ; la célébration du 14 juillet (1910 ou 1911  ?) à Abéché ; le monument commémoratif du lieutenant-colonel Moll érigé à la fin de 1910 etc etc

[Sur le rôle de Landeroin à Zinder : Camille Lefebvre, Des pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale (Sahara-Sahel). Fayard, 2021
Mission Tilho  : « Documents scientifiques de la Mission Tilho ». Imprimerie Nationale, 1910. (Landeroin, fréquemment cité, figure sur la photo-frontispice, avec les douze autres membres de la Mission)
Sur la traite au Niger et au Tchad  : Claude Arditi, « Les violences ordinaires ont une histoire  : le cas du Tchad ». Politique Africaine, 2003/3, pages 51 à 67.
Sur Adoum Acyd et Doudmourrah, Sultans du Ouaddaï : Marie-Josée Tubiana, « Un document inédit sur les Sultans du Wadday ». Cahiers d’Etudes Africaines, 1960, pp. 90-94.

Estimation : 1 500 € ~ 2 500 €

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