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33ème VENTE GARDEN PARTY - I

 
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Lot 49

JEAN-MARC NATTIER (Paris, 1685-1766) 
Portrait de Marie-Geneviève Gaudart de Laverdine,...
JEAN-MARC NATTIER (Paris, 1685-1766) 
Portrait de Marie-Geneviève Gaudart de Laverdine,...
JEAN-MARC NATTIER (Paris, 1685-1766) 
Portrait de Marie-Geneviève Gaudart de Laverdine,...
JEAN-MARC NATTIER (Paris, 1685-1766) 
Portrait de Marie-Geneviève Gaudart de Laverdine,...
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JEAN-MARC NATTIER (Paris, 1685-1766) 
Portrait de Marie-Geneviève Gaudart de Laverdine,...

JEAN-MARC NATTIER (Paris, 1685-1766)
Portrait de Marie-Geneviève Gaudart de Laverdine, 1734

Toile.
Signée à droite "Nattier Pinxit/1734"
Étiquette ancienne au dos sur le châssis.

Haut. 81 Larg. 65 cm.
Cadre en bois sculpté et doré, travail français d'époque Louis XV.

Provenance : conservé dans la famille du modèle depuis l'origine, qui a transmis par tradition cette identification.

A portrait of Marie Geneviève de Guillebon, wife of Gaudard de Laverdine, by Jean Marc Nattier. Canvas. Signed and dated 1734.

Inédit, ce beau portrait féminin s'inscrit aisément dans la carrière de Nattier aux côtés de ceux de Marie-Elisabeth de Rouvray de Saint-Simon (1739, collection particulière) ou de la marquise Emilie du Châtelet (1743, localisation inconnue). La pose est proche. Il invente une composition pyramidale de losanges imbriqués, le premier autour du visage, puis un autre dessiné par le décolleté et les pans du voile qui tombent sur les épaules. Ce subtil mouvement de la coiffe donne toute son originalité à notre toile. Jean Raoux avait mis à la mode le portrait féminin "en vestale" au cours des années 1720, qui par un contre-sens un peu paradoxal assimilait les prêtresses romaines du feu sacré aux jeunes femmes mariées gardiennes du foyer conjugal. Nattier reprend ici le concept. Il peint le modèle de façon réaliste, sans utiliser un travestissement mythologique ou, comme souvent, une draperie "bleu-Nattier", mais un contraste coloré dynamique surprenant. La gamme très douce autour du visage, probablement révélatrice du caractère serein du modèle, rendue un blanc nacré rompu d'un ton tilleul, des tons de roses différents, est dynamité en bas par un manteau rouge vif, gansé de broderies dorées.

Les mentions de l'étiquette sur le châssis nous entrainent dans l'aristocratie berrichonne du 18e siècle. Le modèle était la fille de Pierrre de Guillebon, sieur de Boissy lieutenant général des chasses du duché d’Orléans, et de Madeleine Guinebaud. Née à Bourges vers 1713, Marie-Geneviève épousa le 14 juillet 1729 à Orléans Pierre Gaudart de Laverdine (1701-1765), dont elle eut sept enfants : Marie-Anne en 1733, Françoise en 1734, Anne-Geneviève en 1735, Pierre en 1736, Etienne en 1737, Catherine en 1740, Benjamin en 1742 et Prosper (Gaudart de Verteuil) en 1743 (selon l'arbre généalogique de la famille Gaudart réalisé par Antoine Gaudart sur le site Geneanet).

La notoriété de la famille de son mari remontait au début du 15e siècle, lorsque le négociant Pierre Godart devint un compagnon de Jacques Coeur. Plus tard, Étienne Gaudart, marchand, échevin de Bourges, acquit en 1678 la seigneurie des Verdines, et fut anobli en 1689 grâce à l'office de trésorier de France. Son fils et son petit-fils, l'époux de Marie-Geneviève, héritèrent de cette charge de trésorier. Ce dernier était aussi commissaire des Ponts et Chaussées de la généralité du Berry et demeurait à la paroisse Saint-Ursin à Bourges. Le peintre néoclassique Alphonse Gaudar de Laverdine (1780- 1804), Grand Prix de Rome 1799, était le petit-fils de notre modèle (une exposition lui a été consacré à Châteauroux en 1999).

Nattier est le plus grand portraitiste de l'époque Louis XV. Même s'il s'était déjà fait remarquer dès le début du siècle par Louis XIV et le tsar Pierre le Grand, c'est dans le second tiers du 18e siècle qu'il donne la pleine mesure de son talent. Fils de peintre, il est agréé à l'Académie royale en 1713 et élu membre cinq ans plus tard. Dans les années 1730, il peint de nombreuses effigies à mi-corps, comme cette toile, en variant à chaque fois la pose ou le cadrage. Ses carnations d'une grande douceur et le rendu des textures, des tissus lui assurent une importante clientèle. Il est alors le portraitiste officiel de la famille d'Orléans. C'est dans les décennies suivantes, 1740 et 1750, qu'il réalise les célèbres portraits de la famille royale à Versailles.

Adjugé : 100 000 €

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