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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 14ème année - Bijoux - Tableaux - Bel Ameublement

 
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Lot 128

BELLE COMMODE à léger ressaut central à trois rangs de...
BELLE COMMODE à léger ressaut central à trois rangs de...
BELLE COMMODE à léger ressaut central à trois rangs de...

BELLE COMMODE à léger ressaut central à trois rangs de tiroirs dont deux sans traverse en placage de satiné et d'amarante marqueté en fil, la rangée supérieure décorée d'une frise d'entrelacs de bronze doré entourée de feuillages, les deux autres tiroirs présentant un tableau en marqueterie à moulure de bronze évidée aux quatre angles ornés de rosaces ; de part et d'autre des baguettes d'encadrement en prolongement de la partie centrale ; très beau cul de lampe à feuilles d'acanthe entourant un cartouche du même feuillage ; les montants saillants ornés de chutes à enroulement et frise de fleurs ; les sabots à pattes de lion surmontés de feuillages.
Dessus de marbre blanc (accidenté).
Estampillée à 6 reprises : J.-H. RIESENER
Louis XVI.
Haut. 94, Long. 152, Prof. 62 cm.

Jean-Henri Riesener.

Jean-Henri Riesener, d'origine allemande, fait son apprentissage auprès de Jean-François Oeben dont il épouse la veuve en 1767. Il s'installe alors à l'Arsenal, enclos privilégié non soumis aux règlements des corporations. Il accède à la maîtrise le 23 janvier 1768.

En 1774, il reçoit le titre d'ébéniste ordinaire du mobilier de la Couronne, en remplacement de Joubert. Débute alors une période de dix ans durant laquelle il livre au Garde-Meuble royal des meubles d'un très grand luxe. Notre commode date de cette fastueuse époque dont date son portrait par Vestier (Musée de Versailles) où il apparaît au sommet de sa carrière.

En 1784, Thierry de Ville d'Avray remplace Fontanieu à la tête du Garde-Meuble royal et entreprend de le réformer. Il remplace Riesener dont il juge les prix "excessifs et même ridicules" par Benneman, aux tarifs plus raisonnables.

La Révolution achève sa ruine. Riesener rachète au cours des ventes révolutionnaires certains de ses meubles dans l'espoir de les revendre une fois les temps apaisés. Il doit alors remplacer sur quelques meubles le chiffre et les armes royales par des motifs moins ostentatoires.

Les meubles de Jean-Henri Riesener présentent très souvent, comme c'est le cas de notre commode, une riche ornementation de bronzes dorés. Cette dernière était l'œuvre des meilleurs artistes de son temps, parmi lesquels on peut citer Forestier, Charbonnier, Thomire, Bardin et Gouthière.

Riesener a eu une influence considérable sur les autres grands ébénistes de l'époque. Ainsi, de nombreux meubles de Carlin et de Weisweiler sont marqués par son influence.

îuvres en rapport.

L'effet de contraste apparaissant sur notre commode entre la richesse de la marqueterie du ressaut central et la sobriété du placage en fil l'encadrant se retrouve sur plusieurs autres meubles estampillés de Riesener. Il apparaît notamment sur une commode livrée en 1780 pour le second cabinet intérieur de Marie-Antoinette à Compiègne (Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, d'Alexandre Pradère p. 381) et sur deux autres commodes conservées à Waddesdon Manor (Catalogue n° 54 et 55).

Le motif de bronze doré ornant le cul-de-lampe a été employé à plusieurs reprises par Jean-Henri Riesener. Outre les trois meubles cités ci-dessus, on le retrouve notamment sur une commode conservée au Musée Calouste Gulbenkian (Catalogue p. 228 à 237). Il figure aussi sur trois meubles conservés aujourd'hui au château de Windsor : une commode livrée en août 1774 pour la chambre du Roi à Versailles et deux encoignures livrées pour Versailles en mars 1780 (Le Meuble Louis XVI, de Francis J. B. Watson n° 31 et 54).
La frise de bronze doré ornant le centre de la rangée supérieure des tiroirs se retrouve en particulier sur un rare secrétaire à abattant estampillé de J.-H. Riesener passé en vente à Paris en avril 1921.

Les chutes de bronze doré garnissant les angles apparaissent sur plusieurs autres commodes de Riesener parmi lesquelles une des deux commodes de la Liquidation Founès (vente en juin 1935) et sur une commode portant la marque au feu du Garde-Meuble de Marie-Antoinette. Ce dernier meuble, passé en vente publique en mars 1981, a été alors préempté pour le Petit Trianon.

Références.

Bibliographie :
Jean-Henri Riesener. Ébéniste de Marie-Antoinette in Connaissance des Arts n° 9 p. 26 à 31
Le mobilier français du XVIIIe siècle de Pierre Kjellberg (Paris, 1989) p. 693 à 717
Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution d'Alexandre Pradère (Paris, 1989) p. 370 à 387.
Exposition : Les trois Riesener, une dynastie d'artistes. Exposition organisée au profit du comité de sauvegarde du château de Versailles - Galerie des Beaux-Arts, 140 fbg Saint-Honoré - Paris, 7 avril-15 mai 1954, catalogue, n° 16.

Provenance :
Château de l'Orléanais.
Conservée dans la même famille depuis ses origines.


Adjugé : 312 000 €

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