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Lot 164

[Louis XIV - Colbert - Mademoiselle de La Mothe -...

[Louis XIV - Colbert - Mademoiselle de La Mothe - Maîtresse du roi] 2 pièces, 1676.
P.S., Saint Germain en Laye, 11 janvier 1676, signée " Louis " [Louis XIV roi de France (1638-1715)] et contresignée par le secrétaire d'état [Jean Baptiste] Colbert, vélin. Don de 200 000 livres " voulant gratifier et favorablement traiter la damoiselle de La Mothe cy devant l'une des filles damoiselles de la Reyne, et luy donner des marques de sa bienveillance à l'occasion qui se présente de son mariage avec le marquis de la Vieuville ". - Copie collationnée du contrat de mariage passé devant notaires au Châtelet de Paris, 12 janvier 1676, d'entre René François de la Vieuville colonel d'un régiment de cavalerie, et Anne Lucie de La Mothe Houdancourt, parchemin, 10 ff. in-4

Fille cadette d'Antoine de La Mothe, marquis d'Houdancourt et de Catherine de Beaujeu, Anne-Lucie de La Mothe-Houdancourt, née en 1647, .fut l'une des " petites " maîtresses éphémères de Louis XIV, vers 1662, pendant la faveur de Mademoiselle de La Vallière. Au commencement de 1662, le roi s'attache à Mademoiselle de la Mothe Houdancourt, l'une des filles de la reine, qui fut soutenue par la cabale de la comtesse de Soissons. Agée d'une quinzaine d'années, " blonde piquante, hardie, un brin effrontée et experte en l'art de la coquetterie ", selon Mme du Créquy, la jeune demoiselle de La Mothe Houdancourt attire le roi alors âgé de 24 ans. A dire vrai, d'après Mlle de Montpensier, ce sont Madame Henriette d'Angleterre et la comtesse de Soissons, Olympe Mancini, qui intriguaient. Elles haïssaient toutes deux Mademoiselle de La Vallière, maitresse en titre. Se liguant contre elle, cherchant une rivale, elles la trouvèrent en cette fille d'honneur de la Reine. Sans être belle, Anne Lucie fut capable d'inspirer de la passion. Le Roi l'aima au point de braver, pour la voir, la sévère duchesse de Navailles, gouvernante des filles d'honneur de la Reine. Mme de Motteville raconte dans ses mémoires : "… je ne sais si elle était dans son cœur subalterne à Melle de la Vallière, mais je sais qu'elle causa beaucoup de changement dans la cour, plutôt par la force de l'intrigue que par la grandeur de sa beauté, quoiqu'en effet, elle en eut assez pour pouvoir faire naitre de grandes passions : le roi , à St Germain, ne pouvait entrer chez les filles d'honneur ; il allait causer avec Melle de la Motte en passant par les cheminées ; Mme de Navailles, gouvernante des filles d'honneur, fit griller ces singuliers passages et encourut pour toujours l'inimitié violente de Louis XIV. On a dit que ce qui contribua beaucoup à fixer la destinée de Melle de la Vallière fut que Melle de la Motte balança quelque temps en faveur de la vertu, et qu'elle, au contraire, ayant alors cessé de se défendre, ce fut par sa faiblesse qu'elle vainquit." Au château de Saint-Germain, le roi ne pouvait entrer chez les filles d'honneur. Il réussit cependant à causer avec mademoiselle de La Mothe en passant par les cheminées. Madame de Navailles fit alors grillager ces singuliers passages et encourut définitivement l'inimitié du roi. Ailleurs Mme de Motteville raconte que le roi avait pris l'habitude d'aller à l'appartement des filles de la reine : " Comme l'entrée de leur chambre lui étoit interdite par la sévérité de la dame d'honneur, il entretenait souvent Mlle de La Mothe-Houdancourt par un trou qui était à une cloison d'ais de sapin, qui pouvait lui en donner le moyen. " Bussy-Rabutin parle d'elle dans son Histoire amoureuse des Gaules mais donne une autre version des faits. Suite à une scène de jalousie entre Louis XIV et Mlle de La Vallière, il raconte : " Le roi vit, le jour suivant, Mlle de La Mothe, qui est une beauté enjouée, fort agréable et qui a beaucoup d'esprit. Il lui dit beaucoup de choses fort obligeantes; il fut toujours auprès d'elle, soupira souvent, et en fit assez pour faire dire dans le monde qu'il en était amoureux, et pour le persuader à Madame sa mère, qui grondait sa fille de ne pas répondre à la passion d'un si grand monarque. Toutes les amies de la maréchale s'assemblèrent pour en conférer, et après être convenues que nous n'étions plus dans la sotte simplicité de nos pères, elles querellèrent à outrance cette aimable fille. Mais elle avait dans le cœur une secrète attache pour le marquis de Richelieu; ce qui faisait qu'elle voyait sans plaisir l'amour que le roi lui témoignait. " La liaison de Louis XIV et de Mlle de La Mothe-Houdancourt inquiéta à vrai dire, davantage Anne d'Autriche que celle avec Mlle de La Vallière. Soucieuse de ne pas contrarier sa bru avec les histoires d'amours de son fils, la reine-mère préférait de loin Louise de la Vallière, qui ne demandait qu'à rester dans l'ombre, à une jeune fille hypocrite qui était manipulée par la comtesse de Soissons.

Adjugé : 750 €

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