Lot 65_B

ABCDAIRE BARBARA

NOIR

« Le noir me paraît une évidence. Mais je me verrais et me sentirais aussi bien dans un sac de pommes de terre noir. On y oublierait le corps, ce gêneur. Imaginez un rose en hiver, ce serait épouvantable ... Pourquoi porter du noir? En tout cas ce n'est pas par tristesse. À la campagne autrefois on s'habillait en noir pour les mariages, pour les fêtes. C'était une couleur gaie ».

Le Quotidien de Paris, 10 septembre 1987.

« Le noir protège du soleil. Il a plein de vertus, le noir. Il fait aussi oublier le corps. J'ai longtemps cru que je devais faire disparaître mon corps pour mieux faire entendre et sentir ma voix, pour qu'on puisse presque la toucher, pour que toute mon énergie soit donnée aux chansons, et seulement à elles. J'ai toujours aimé cette couleur. Pour moi, le noir est gai. Tu sais, autrefois, quand il y avait des fêtes à la campagne, les femmes s'habillaient de noir. Et quand, dans les villes, les femmes veulent être chic, elles mettent aussi du noir. Bien sûr, parfois c'est la couleur du deuil, du chagrin, mais moi, je ne suis pas quelqu'un de triste. J'adore rire et je trouve que le noir me va bien. Franchement, tu me vois en rose avec un gros nœud bleu sur la tête? »

Jérôme GARCIN, Barbara, claire de nuit, Éditions de La Martinière, 1999, Paris, p. 114.