7ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY
Lot 398
CABINET DE GÉOGRAPHIE D'URSIN BARBAY
Exceptionnel et unique ensemble, fin du XVIIIe - début du XIXe.
Par et pour ― Ursin Barbay, maître de verrerie à Montmirail (Sarthe), situé au Plessis-Dorin (Loir-et-Cher), au lieu-dit du Chêne-Bidault.
Verrerie rattachée historiquement à la baronnie de Montmirail, existant probablement depuis le XVIe siècle, fermée en 1721, puis par arrêt du Conseil d'Etat de 1762 autorisée à rouvrir. En faillite en 1794, l'activité cessa de nouveau jusqu'à l'an V de la République (1797), où elle reprit. A l'aube du XIXe siècle elle employait 20 l personnes dont 41 enfants. Cette verrerie, dépendance du château de Montmirail, a appartenu à M. Havet de Neuilly puis à la famille du marquis de Fayet, seigneur de Montmirail; elle ferma définitivement en 1952.
Par cet ensemble de globes d'Ursin Barbay, la verrerie de Montmirail, à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, atteste de son grand savoir-faire tant en soufflage, façonnage que gravure: tour de force qui montre le haut degré de perfectionnement auquel était arrivée l'industrie du verre en province. C'est à rapprocher du globe terrestre dédié à Louis XVIII en cristal taillé et gravé, offert au roi en 1818 par la cristallerie de Saint-Louis, vraisemblablement présenté à l'Exposition des Produits de l'Industrie de 1819 (référence : exposition « Age d'or des arts décoratifs », Paris, 1991, catalogue p. 138).
Ursin Barbay, maître de verrerie, directeur de fabrication en quelque sorte, travailla parallèlement comme architecte au château de Pintherville, chez M. Lepesant de Boisguilbert, propriétaire de la verrerie du Plessis-Dorin sous l'Empire.
En effet il était aussi architecte et géomètre, reçu arpenteur royal à la maîtrise particulière des eaux et forêts de Vernon et des Andelys (Eure) le 31 janvier 1777.
Il travailla dix-huit ans à son Traité élémentaire sur l'astronomie, la géographie, sphères et globes de verre, suivi de tableaux, cartes et dessins nécessaires à l'explication de ce traité, publié en 1817.
Par cet homme cultivé, savant et curieux, ingénieux, la province, le Vendômois, démontrait son savoir-faire technique, et concourait au progrès général des connaissances, dans l'esprit de la philosophie des Lumières, prolongeant ainsi le travail intellectuel des encyclopédistes.
Provenance : demeure du Val de Loire, conservé par les descendants directs de Barbay jusqu'à ce jour.