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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 20ème ANNÉE - FONDS ROCHAMBEAU

 
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Lot 165

Révolution de 1789 - Événements en Alsace et à Paris....

Révolution de 1789 - Événements en Alsace et à Paris.
Jean Baptiste baron de FLACHSLANDEN (1749-1822), député de la noblesse au bailliage de Strasbourg. Ensemble de 12 L.A.S. écrites de Versailles et Paris, entre le 7 août et le 11 novembre 1789, adressées au comte de Rochambeau, commandant en chef de la province d'Alsace à Strasbourg ; 26 pages in-8. 5 adresses avec cachets cire aux armes (brisés).
Très intéressante correspondance sur les débuts de la Révolution.
7 août : (...) L'autorité a tout perdu depuis votre départ et l'anarchie a fait de terribles progrès. (…) L'arrêté qui a passé hier dans l'assemblée nationale doit calmer l'esprit du peuple qui n'en demandait pas tant en Alsace. Pour la malheureuse noblesse, elle y sera ruinée sans retour. Au train dont nous y allons, il sera fâcheux d'être gentilhomme en France. Ce ne sera qu'un titre pour avoir moins de fortune, plus de dégoûts et moins de ressources faute d'industries.
7 septembre : Je commence à espérer, Monsieur le Comte, que la lettre du roi aux évêques et le désaveu qu'elle contient de toutes les violences que le peuple cru exercer par ordre du roi, nous sauveront peut-être d'une nouvelle insurrection. (...) Nous députons sur la permanence du corps législatif, sur sa composition et sur la sanction du roi (…) J'ai peur que notre résultat ne soit plus démocratique qu'il ne convient à la France (…) qui ne rendra personne heureux, ni dans sa confection, ni dans sa dissolution.
14 septembre : Une petite émeute que nous avons eu ici hier au soir, Monsieur le Comte, dont le prétexte a été un boulanger, et la vraie cause à ce que je crois, la peur qu'on veut imprimer de nouveau à la cour pour obtenir facilement la sanction de l'arrêté du 4 août que nous demandons. L'opposition que mettent à l'exécution de cet arrêté, les princes établis en Alsace et le clergé ainsi que la noblesse, en s'appuyant sur les traités, me font croire que le moment approche où nos députés feront recommencer l'insurrection dans la province, s'ils le peuvent. (…) Nous ne sommes pas au bout des troubles et personne ne peut suivre le fil d'un avenir qui paraît chaque jour pouvoir devenir plus fâcheux. Nous avons tout défait et je crains que l'expérience et les connaissances ne nous manquent également pour relever l'édifice.
17 septembre : (…) Nous disputons à présent et depuis deux jours avec une chaleur indécente sur la succession au trône. Les amis de M. le duc d'Orléans ne voudraient pas qu'on dit, par ordre de primogéniture. Ils prétendent que cela préjuge les droits de l'Espagne (…) Paris est toujours fermentant et toujours au moment de manquer de pain. L'hiver y sera difficile, et plus encore qu'ailleurs, car il le sera partout.
21 septembre : (…) On a trouvé dans plusieurs cabarets sur les routes des affiches qui invitent tous les bons citoyens à massacrer tous les nobles qui passeraient. (…) J'ai de fortes raisons de croire qu'on cherche, ainsi qu'ailleurs, à y renouveler les émeutes populaires. Il vient encore d'y en avoir une assez forte à Orléans. (…) Il y a des intrigues pour faire manquer Paris de pain (…) Le peuple de Paris commence à se dégriser et il n'y a rien qu'on ne fasse pour renouveler ses terreurs et soutenir son aveuglement. (…) On paie mal les impôts partout et il se joint à cette cause de pénurie plusieurs raisons qui font écouler notre numéraire. On en manque et l'Angleterre en hérite presqu'en entier. Cette situation fâcheuse engage le roi à envoyer sa vaisselle à la monnaie ; ce sacrifice n'a produit que 1200 mil livres. On espère que tout le monde en fera autant. Peut-être qu'avant la nuit du 4 août, cela serait arrivé ; le zèle a été bien refroidi par l'injustice et chacun cache du mieux qu'il peut les débris de sa fortune. (…)

Estimation : 1 500 € ~ 2 000 €

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