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ARTS+DESIGN #8

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Lot 108
Hobbycar amphibie
Modèle B612A, 1996, n°VM5A1A1AMRTA00044
Diesel, 6CV, 1,2 tonnes

Véhicule de 1ère main avec certificat d'immatriculation (certificat refait par le propriétaire le 14 août 2024 en raison de la perte de l'original).

Véhicule roulant. Système amphibie et hydrolique non garanti, mais utilisé sur la Loire à une occasion.
Contrôle technique du 8 août 2024 valable jusqu'au 7 octobre 2024 faisant apparaitre plusieurs défauts dont quatre majeurs et cinq mineurs. Procès-verbal de contrôle technique sur demande. Système escamotable du pare-brise bloqué.

Très bel état de présentation malgré d'infimes usures du temps, dont garniture du levier de vitesse.

Joint : un deuxième parebrise et la housse de protection (trous).

Provenance : acquis par un tourangeau lors de la vente suite à liquidation de l'entreprise par Me Rouillac à Thenay en 1996.

L'entreprise folle visant à produire des voitures amphibies est née de l'idée de François Wardavoir et financée par Serge Desmarais. Hobbycar présente en 1994 la B612, dotée du moteur 1,9 litres de la Peugeot 405. Le constructeur annonce une vitesse maximale de 140 km/h sur la route et 6 noeuds sur les flots. L'usine est installée à Thenay, près de Blois, où travaillent 45 ingénieurs. En tout, une soixantaine d'exemplaires sont produits. Le prix de vente de 370.000 francs - l'équivalent de plus de 86.000 € - porte atteinte à l'équilibre économique de la marque. Elle est placée en liquidation judiciaire. L'exemplaire que nous présentons provient de la vente des véhicules et pièces de l'usine.
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Hobbycar amphibie 
Modèle B612A, 1996, n°VM5A1A1AMRTA00044 
Diesel, 6CV, 1,2 tonnes...
Lot 108
Lot 123
Pleyel
Piano Extra Grand Concert, 1929

en bois vernis noir, n°188046 945.

Cadre métal et cylindre numéroté "74788".
Mécanique Schwander.
Monogrammé "BC" et numéroté "74F788".
Deux pédales. Trois pieds sur roulettes.

Haut. 100 Long. 278 Larg. 160 cm.
Poids 480 kg.
(mécanisme restauré, caisse en l'état, avec quelques usures et coups)

Nous remercions Monsieur Jean Jude, qui nous a précisé les mentions auxquelles renvoient ce piano dans les archives Pleyel :
- dans les registres de fabrication, il est indiqué pour le numéro 74 F788 (F correspond à fabrication) : piano à queue modèle A acajou verni sorti d'usine le 28.09.1929 ;
- dans les registres commerciaux, il est indiqué pour le numéro 188046 : modèle AL vernis noir arrivé à l'usine le 28.09.1929 et vendu à Deshairs à Grenoble le 14.10.1952 pour 585.000 francs et 5.747 francs d'emballage ; le numéro 945 correspond au fait qu'il est le 945e piano Pleyel de concert fabriqué par la Maison Pleyel.

Vente sur désignation. Exposition à Paris dans le Marais sur rendez-vous au 01 45 44 34 34.

Construit en 1929, ce piano a probablement servi pour des concerts n'ayant pas été vendu avant 1952. Il s'agit d'un modèle A transformé en AL ; s'il est difficile de savoir précisément en quoi a consisté sa modification, on peut penser qu'il s'agit notamment de sa finition, le vernis noir remplaçant l'acajou. Il n'existe qu'une poignée de modèles AL encore existants ; ceux réalisés avant-guerre sont de meilleure qualité, car fabriqués avec du bois séché naturellement. En effet, les stocks de bois ayant brûlé durant la guerre, ceux employés après guerre étaient de moindre qualité. Ce piano a été intégralement restauré en 1982 (facture à l'appui).
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Pleyel 
Piano Extra Grand Concert, 1929 

en bois vernis noir,...
Lot 123
Lot 125
Attribuée à Stefania Lazarska (Polonaise, 1887-1977)
Portrait de Tatiana Scheremetiew

Poupée en tissu bourré et réhauts de gouache sur les yeux et la bouche. La robe en velours et dentelle.

Haut. 82 cm.
(accidents et usures, en l'état)

Provenance :
- collection de la comtesse Tatiana Scheremetiew (Suédoise, 1923-2006) ;
- par descendance.

La mode des "poupées-portraits" atteint son paroxysme dans le Paris des années folles. Outre les poupées aux traits caricaturaux de Marie Vassilieff (Russe, 1884-1919), il faut noter les productions de Stefania Lazarska et de Germaine de Roton (Française, 1889-1942). Alors que la deuxième produit, en sus de poupées-portraits, notamment de Joséphine Baker (35e vente Garden-Party, Rouillac, 4 juin 2023, n°2), des poupées de salon en tissu, inspirées des contes slaves et des chefs-d'oeuvre de la peinture, la troisième représente Ida Rubinstein et La Pavlova en 1924 (Lyon, Musée des Beaux-Arts, inv. FNAC 8680 1 et 2). Lazarska réunit une trentaine d'artistes dans l'atelier polonais qu'elle fonde à Paris en 1915 (cf. "Pionnières. Artistes dans le Paris des années folles", cat. exp., Paris, Musée du Luxembourg, 2 mars - 10 juillet 2022, Paris, RMN, 2022, p. 73, 82-83). Notre poupée est toujours restée dans la descendance de la comtesse Tatiana Scheremetiew, dont la carrière de chanteuse internationale débute dès l'âge de 14 ans avec son interprétation de "Blanche-Neige" dans la version suédoise du film de Walt Disney.
Estimation : 1 000 € ~ 2 000 €
Attribuée à Stefania Lazarska (Polonaise, 1887-1977) 
Portrait de Tatiana Scheremetiew...
Lot 125
Lot 128
Attribué à Antoine Rabany (Français, 1844-1919), dit le Zouave
Barbu Müller

Pierre volcanique sculptée.

Haut. 37 cm.

Le 59e « Barbu Müller », par Bruno Montpied, juillet 2024.

Etrange destinée des sculptures en roche volcanique, restées longtemps anonymes, que celle desdits « Barbus Müller », sobriquet inventé par Dubuffet vers 1946, pour nommer plaisamment un ensemble de bustes et têtes présentant des caractéristiques stylistiques communes (yeux proéminents, troués ou avec pupilles en affleurement, nez en goutte, bouche sommairement tracée, ou lippue, parfois, mais rarement des barbiches, pas de bras, une matière d’origine volcanique ), avec une allure d’idoles faisant songer à des fétiches, qu’il découvrit chez des amateurs d’art lointain (Charles Ratton, Josef Müller, Henri-Pierre Roché). Leur originalité, leur singularité, les désignent immédiatement à l’attention des esthètes. Dubuffet devina dans cette création sans auteur une rupture avec l’art traditionnel, même si elle relevait à l’évidence de l’art populaire français. Ce dernier recèle souvent ce genre d’authentiques créateurs singuliers, ne se limitant pas au folklore, et cultivant, involontairement ou pas, une indépendance novatrice.

J’ai retrouvé en 2017-2018 l’origine géographique précise de plusieurs de ces sculptures - Chambon sur Lac, dans le Puy-de-Dôme - ainsi que le nom de leur auteur, un paysan, ex-soldat, Antoine Rabany (1844-1919), que l’on surnommait « le Zouave ». J’ai raconté ma découverte, en particulier dans le catalogue de l’exposition « Les Barbus Müller, leur énigmatique sculpteur enfin démasqué ! », tenue au Musée Barbier-Mueller en 2020. Des photos anonymes du jardin où ce Rabany installait ses sculptures au début du XXe siècle, et où il sculptait peut-être aussi (probablement depuis 1907, jusqu’à 1919, date de sa mort), plus des photos prises par un archéologue qui le visita, le tout joint aux rapprochements que j’ai opérés grâce à diverses archives administratives, prouvent qu’il fut l’auteur de plusieurs des sculptures que l’on regroupe sous le sobriquet de « Barbus Müller » depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Grâce à ces photos, et grâce à des comparaisons avec plusieurs statues du corpus des Barbus Müller présents dans diverses collections privées ou publiques, j’ai pu délimiter un groupe de sculptures comme étant indubitablement de la main du seul Rabany.

Il reste cependant que pour toutes celles qui leur sont seulement apparentées stylistiquement, et qui font donc partie du corpus général (agrandi au fil des décennies, les sculptures apparaissant la plupart du temps dans les ventes aux enchères), on ne peut en toute rigueur les certifier comme étant toutes absolument sorties des mains du « Zouave ». C’est pourquoi, dans mes chroniques sur Antoine Rabany, je distingue entre les sculptures certifiées de Rabany et les sculptures seulement « attribuées » à ce dernier.

Le Barbu Müller mis en vente par la Maison Rouillac en ce mois de novembre 2024 fait ainsi partie du deuxième ensemble. Il a toutes les caractéristiques de base des Barbus, mais il ne figure sur aucune des photos des œuvres de Rabany dont j’ai eu connaissance. Il est simple, bénin presque, comme s’il s’agissait de quelque portrait d’enfant ingénu.

Il se rapproche de très près d’une autre effigie qui a été vendue récemment chez de Baecque (vente « Aux Frontières de l’imaginaire », en mai 2023, qui écoulait des pièces entre autres venues de la collection de feu Paul Duchein - ce n’était pas précisé dans le catalogue, mais cela ne faisait guère de doute pour les connaisseurs). Cet autre Barbu-là, très similaire dans sa physionomie, possédait, comme celui de chez Rouillac, au milieu du cou, un renflement annelé, mais n’avait pas, seule différence notable, de couvre-chef (un béret ?). Ce Barbu de la vente de 2023 avait été de surcroît reproduit par Paul Duchein dans son très instructif livre sur l’art populaire de curiosité, La France des Arts populaires, paru chez Privat en 2005.

Il faut donc admettre que le sculpteur des « Barbus Müller » réalisait de temps à autre des variantes sur un même modèle - il en est d’autres exemples dans le corpus, que j’ai évalué à 59 pièces jusqu’à présent - ce qui peut s’interpréter de plusieurs manières : raréfaction de l’inspiration ? Limites des formes disponibles dans le cadre d’une sculpture toute de stylisation et donc condamnée à trouver rapidement des limites formelles ? Ou approfondissement progressif de l’art via plusieurs étapes ?
Estimation : 20 000 € ~ 30 000 €
Attribué à Antoine Rabany (Français, 1844-1919), dit le Zouave 
Barbu...
Lot 128
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