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10ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY

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Lot 97
Les frères BALZE, Paul ou Raymond.

Portrait de Mlle Destouches, fille de l'architecte.

Mine de plomb, pierre noire et rehauts de craie.

26 × 23 cm.

Annoté à gauche: Mademoiselle / Destouche fille / de l'architecte.

Porte une signature à droite : Ingres à Rome. On y joint une lithographie sur papier-calque représentant le même modèle.

Œuvre en rapport :

Auguste J.-B. Vinchon, Portrait de la petite Nency Destouches daté 1829 (anciennement dans la collection de Mme Hector Lefuel).

Née à Paris en 1822, Mlle Nency Destouches était la fille de M. Louis-Nicolas-Marie Destouches, architecte*, et de Mme Destouches, née Armande-Edmée Charton. Elle épousa Hector Lefuel, architecte du nouveau Louvre. Une anecdote amusante mentionnée dans le catalogue de l'exposition Seligman nous indique que «la correspondance de M. et Mme Destouches paraît avoir été détruite par Mme Lefuel, leur fille ». Notre dessin est à rapprocher du célèbre dessin d'Ingres représentant Mme Louis-Nicolas-Marie Destouches, née Armande-Edmée Charton, signé et daté en bas à gauche : Ingres delineavitt / Rome 1816, conservé au Musée du Louvre (voir H. Naef, op. cit., supra, vol. IV n° 192). Sans posséder la majesté et la beauté du portrait en pied de sa mère, notre dessin présente néanmoins plusieurs similitudes fort intéressantes, hormis la ressemblance physique : Mlle Destouches, parée d'un collier imitant celui de sa mère, porte également ce fameux chapeau à plumes qu'Ingres avait jugé bon de présenter devant derrière sur la tête de son modèle, le jugeant ainsi plus seyant, coiffure étonnante et admirablement réussie « qui n'a cessé de réjouir, par son imprévu, les fervents ingristes» : voir M. Delpierre, Ingres et la mode de son temps (d'après les portraits dessinés), BM l.37, Montauban, juillet 1975. Il faut donc voir dans cette volonté de mimétisme du dessin de Mlle Destouches un double hommage : à sa mère superbement immortalisée, mais aussi au chef-d'œuvre d'Ingres demeuré dans sa famille jusqu'en 1891.

En effet à l'époque où est réalisé notre dessin par Balze (probablement entre 1830-1834), Mme Destouches était décédée (elle meurt en 1831, à l'âge de 45 ans).

*Louis-Nicolas-Marie Destouches, né à Paris en mai 1788, élève de Peyre, Vaudoyer et Percier, remporta en 1814 le grand prix d'architecture sur Une bibliothèque-musée. Au concours ouvert en 1829 par le préfet de la Seine pour les embellissements de la place Louis-XVI, son projet fut préféré. Il fut, comme architecte du gouvernement, chargé de la conservation et de l'entretien du Muséum d'Histoire naturelle, de l'École vétérinaire d'Alfort et du Panthéon.

Provenance : conservé dans la famille Balze depuis ses origines.
Les frères BALZE, Paul ou Raymond. 
Portrait de Mlle Destouches,...
Lot 97
Lot 107
Claude-Joseph FRAICHOT (Besançon, 1732-1803).

Buffet d'huîtres, coquillages et écrevisses. Pots de fleurs sur un entablement avec un perroquet.

Paire de toiles, sur leur toile d'origine.

70,5 × 95 cm.

Accidents sur l'un.

Provenance : château de la Noue, en Berry.

Le premier de ces deux tableaux doit être rapproché d'une série de compositions regroupées sous le nom du peintre de Besançon Claude-Joseph Fraichot, spécialisé dans un style de natures mortes simples et rustiques (voir M. et F. Faré, La vie silencieuse en France. La nature morte au XVIIIe siècle, Fribourg, 1976, p. 342-344 et fig. 559-570) : « Leur style archaïque leur confère une saveur très attachante : une simplicité rustique, une constante recherche d'authenticité donnent à ces compositions un charme poétique et discret que leur envieraient les grands maîtres. Au nom de Fraichot est désormais attachée cette disposition de modestes objets. Faïences et vaisselles sont posées sur des tables robustes, à demi couvertes d'une nappe à gros plis raides. Fraises et cerises, jambons et pâtés, écrevisses ou friandises satisfont le goût mais, en sollicitant les autres sens, ouvrent aussi les chemins de l'intelligence et du cœur» (op. cit., supra, p. 344). Dans beaucoup de ces tableaux reviennent des motifs caractéristiques de l'artiste comme le plat d'écrevisses, l'assiette de petits pâtés et le gobelet de verre blanc. En revanche, les natures mortes de fleurs semblent avoir été exceptionnelles dans son œuvre.
Adjugé : 37 350 €
Claude-Joseph FRAICHOT (Besançon, 1732-1803). 
Buffet d'huîtres, coquillages et écrevisses. Pots...
Lot 107
Lot 136
André BAUCHANT (Château-Renault, 1873 - Montoire, 1958).

Épisodes de la vie de Jeanne d'Arc :

Trois fresques à l'huile sur support de chaux; murs en briques.

Vaucouleurs : 100 × 210 cm.

Domrémy : 180 × 210 cm.

Chinon : 144 × 210 cm.

Soit 9,42 m2 de surface totale.

Bauchant vécut à Auzouer en Touraine dans la maison qu'il se fit construire spécialement en 1928, au lieu dit Tournebœuf. Il acquit cheminées, fenêtres, planchers, ferronneries du château de La Boisnière à Villedomer, ces éléments de décoration -autour desquels il construisit sa maison. Il y résida jusqu'en 1954 et partit pour Montoire.

Ces fresques – inédites jusqu'à aujourd'hui –, étaient recouvertes de papier peint depuis plus de quarante ans.

Même si elles ne sont pas toutes achevées, certains traits de crayon ne recouvrent que du blanc, elles n'en sont pas moins très intéressantes, car elles prolongent brillamment la connaissance que nous avons du peintre comme celle de l'art mural au XXe siècle.

L'artiste travaillait sans gomme, ses repentirs et les états successifs apparaissent nettement dans ses coups de crayon, et cela sans nuire à la qualité picturale de l'ensemble. Parallèlement l'ensemble n'est pas toujours entièrement recouvert de couleurs; ce qui donne un attrait supplémentaire.

Elles illustrent trois épisodes de la vie de Jeanne d'Arc, se présentant comme un tryptique :

1 / Domrémy : Jeanne garde ses moutons.

2 / Vaucouleurs : Jeanne, présentée par son cousin Durand Lassart, est reçue par

le sire de Baudricourt.

3/ Reconnaissance du Dauphin par Jeanne au château de Chinon, parmi la Cour.

Ces fresques – inédites – sont uniques dans toute l'œuvre du peintre; elles figureront dans le catalogue raisonné des œuvres complètes d'André Bauchant en préparation.

L'enlèvement comme la dépose sont à la charge de l'adjudicataire (démontage possible des murs).

Un devis de dépose et transposition des peintures murales peut être communiqué sur demande.

Les fresques sont visibles sur rendez-vous à Auzouer près de Château-Renault.
André BAUCHANT (Château-Renault, 1873 - Montoire, 1958). 
Épisodes de la...
Lot 136
Lot 140
milles de Péronne, qui se sont servies des pages blanches du manuscrit comme livre de raison, y inscrivant les dates de naissance et noms de leurs enfants (ff. I-3, 22, 139 v -141, 150 v, 198 v -199). La séquence des possesseurs peut être restituée grâce aux différents ex-libris inscrits au recto du fol. 16: «Ces heures appartiennent à Loyse Lévesque, femme de Foursi Dubrulle, procureur du roy à Péronne; et de présent à Jehanneton Dubrulle, leur fille, femme de Lyon Guyot, procureur à Péronne, 1540; et à présent à Nicolas Guyot, bourgeois de Péronne, fils dudit Guyot et de la dite Dubrulle, 1612 ; et du depuis par la mort dudit Nicolas Guyot, appartiennent à Jean Guyot son fils, 1616; et du depuis par le decedz de Jean Guyot, appartiennent à Pierre Guyot son fils. »

Texte:

– les 4 ff. n. ch. du début, sur papier, sont une addition du XVIIe siècle: oraison pour se préparer à la confession sacramentelle : « Conditor cely et tere, rex regum... » ;

– ff. n. ch. 1-3: notes des naissances, lieux de baptême et parrains et marraines des enfants de Louise Lévesque nés de son premier mariage avec Fursy Dubrulle, (1517-1523), puis de son deuxième mariage avec Fursy Rouet (1524-1524) ;

– fol. 3 v : page héraldique avec armoiries de Henri desraines, prieur du prieuré clunisien de Cappy, près Péronne (écu «d'azur au chevron d'or acc. de deux étoiles d'or en chef et d'une marguerite en pointe », accompagné de la devise« Désir me vaille »). Une inscription en lettres dorées sur une banderole de couleur rougeâtre donne le nom du destinataire «CESTE HEVRES APPARTIENNENT A DOM HENRI (sic pour Henri) DESRAINES, PRIEVR DE CAPPI » ;

– ff. n. ch. 4-15: calendrier (entrées à l'encre rouge et bleue; on y relève la présence de nombreuses fêtes clunisiennes (29 avril: saint Hugues, abbé de Cluny; 11 mai : saint Maieul, 13 mai: translation de saint Hugues; 25 octobre: dedicatio ecclesie Cluniacensis) panachés avec des saints du Nord, région où était implanté le prieuré de Cappy (2 mai : elevatio sancti Quintini ; 31 octobre : Quintini martyris ; ce saint très local apparaît aussi dans les suffrages, où son office est accompagné d'une miniature). Au 1er avril, dedicatio ecclesie beateMargarete;

– fol. 16 : ex-libris des différents possesseurs du manuscrit, depuis Louise Lévesque jusqu'à Pierre Guyot.

Au revers, composition héraldique à pleine page, avec écu d'Henri Desraines soutenu par deux licornes, et sa devise « Désir me vaille» ; encadrement azur semé de fleurs de lis :

– ff. 17-22 r : prières latines pour différentes circonstances de la journée, au Christ et à la Vierge. a la fin, note sur la naissance d'un enfant, né de l'union de Jehanneton Dubrulle et de Lyon Guyot en 1550 ;

– fol. 23 : page héraldique avec écu de Henri Desraines et sa devise: Désir me vaille;

– fol. 23 v : peinture de l'Annonciation marquant le début de l'office de la Vierge;

– ff. 24-78 : office de la Vierge « secundum usum Cluniacensis»;

– ff. 79-84 : petit office de la Vierge pour l'Avent, Noël et Pâques;

– fol. 87 r : composition décorative à feuillages, fleurs et fruits avec écriteaux portant en lettres dorées : Septem psalmi penitentiales et O Mater dei, memento mei ;

– fol. 85 v : peinture à pleine page: combat de David et de Goliath; armoiries du commanditaire répétées dans la partie inférieure;

– ff. 86-104 r : Psaumes de la pénitence (nombreux saints clunisiens et septentrionaux aux litanies) ;

– fol. 105 : composition décorative à feuillages, fleurs et fruits et deux banderones portant en lettres dorées: Incipit officium mortuorum et O Mater dei, memento mei ;

– fol. 105 v : peinture à pleine page: les trois morts et les trois vifs;

– ff. 106-139 : office des morts (suivant l'usage de Cluny?) ;

– ff. 139 v -141 : ff. blancs utilisés pour indiquer les naissances des enfants de Jean Guyot;

– fol. 142 : composition décorative à feuillages, fleurs et fruits;

– fol. 142 v : peinture à pleine page: la Pentecôte;

– ff. 143-150 : office du Saint-Esprit, suivi, fol. 150 v de la mention de deux enfants de la famille Guyot;

– fol. 151: composition décorative à feuillages, fleurs, fruits et animal monstrueux (dragon) ; sur double banderole entrecroisée, inscription en capitales dorées: O Mater dei memento mei et titre: De beata Tr(initate) ;

– fol. 151 v : peinture à pleine page: le prieur Henri desraines dans un paysage en prière devant la Trinité;

– ff. 152-157 r : prière à la Trinité (Sancta Trinitas, pater et filius et spiritus sanctus et indivisa Trinitas...) et prières diverses;

– fol. 157 v : peinture à pleine page : Arrestation du Christ;

– ff. 158-159 r: évangile de la Passion (introduit en lettres d'or sur fond pourpre, par une concession d'indulgence pour la récitation de celui-ci, attribuée au pape Jean XXII) ; inc. : In illo tempore, apprehendit Pilatus Jhesum et flagellavit eum ;

– ff. 159 v -161 r : prière attribuée à Bède le Vénérable: Domine Jhesu Christe,fili Dei vivi, qui septem verba (petite miniature : Christ aux outrages) ;

– ff. 161 v -162 r : prière introduite par concession d'indulgences attribuée au pape Boni face VIII: Deus qui voluistipro redemptione mundi (petite miniature: flagellation) ;

– fol. 162 v : peinture à pleine page: la Crucifixion et percement par Longin ;

– ff. 163-163 v : Domine Jesu Christe, qui crucis patibulum ;

– ff. 163 v -164 : prière inscrite sur pierre à Saint-Jean de Latran: domine Jhesu Christe rogo te amore illius (petite miniature: la mise au tombeau) ;

– fol. 164 v -165 v : prière indulgenciée attribuée à saint Grégoire: O domine Jhesu Criste adoro te in cruce pendente (petite miniature : messe de saint grégoire) ;

– ff. 165 v -166 v : prière indulgenciée attribuée au papeJean XXII :Anima Christi preciosissima sanctifica me (petite miniature: deux anges soutenant ostensoir avec hostie) ;

– fol. 167 r-v : prière indulgenciée attribuée à un pape Benoit : Precor te domine Jhesu (petite miniature : le Christ et les instruments de la passion) ;

– fol. 168 r-v : prière indulgenciée attribuée au pape Boniface VI (sic) : Domine Jhesu Christe qui hanc sacratissimam camem (petite miniature: le Christ apparaissant à Marie-Madeleine) ;

– fol. 169-170 r : prière attribuée à saint Bernard: Ave domineJhesu Christe, verbum patris (petite miniature : le Christ du Jugement dernier), suivie de prières au Saint Sacrement;

– fol. 170 v : peinture à pleine page: l'Arbre de Jessé ;

– fol. 171-173 r : prière à la Vierge: Ad sanctitatis tue pedes, dulcissima Virgo ;

– fol. 173 v -176 r : prière à la Vierge attribuée à un pape boniface et assortie d'indulgences sur l'écriteau du fol. 173 r : Obsecro te (petite miniature : Vierge en prière, à mi-corps) ;

– ff. 176 v -178 v : 0 intemerata (petite miniature : Vierge allaitant dans paysage, surmonté d'un écriteau indiquant la concession d'indulgences par Jean XXI pour la récitation de cette prière) ;

– ff. 179-180 v : Stabat mater (petite miniature: la Pietà) ;

– fol. 181 : les Sept Joies de Notre-Dame: Gaude flore virginale;

– ff. 182 v -192 r: suffrages à saint Michel, saint Jean-Baptiste, saint Pierre et saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Quentin (fol. 174 : scène du martyre du saint), saint Christophe, saint Prejectus (scène de martyre : l'évêque à genoux et bourreau tenant épée), saint Benoît, saint Claude, saint Maur, saint Fursy (en évêque entre deux bœufs couchés à ses pieds), sainte Marie-Madeleine, sainte Marguerite, sainte Barbe, chacun de ces suffrages introduit par une petite miniature figurant le saint ou la sainte;

– fol. 192 v -193 v : prière Deus meus omnipotens qui elegisti locum istum, avec petite miniature représentant le prieur Henri Desraines à genoux sur un prie-Dieu dans un paysage;

– ff. 194-197 : quatre feuillets de papier ajoutés au XVIIe siècle, avec prières à dire après la communion (les deux premières attribuées à saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure) ;

– fol. 198: peinture héraldique avec armes d'Henri Desraines et sa devise «Désir me vaille» ;

– ff. 198 v -199 et feuillet contrecollé au contreplat inf. de la reliure: notes sur le remariage de Jeanne Dubrulle, veuve de Martin Gondrée, avec Lyonnet Guyot et mention de la naissance de sa fille posthume, Marie, et des naissances des enfants nés de son second mariage (1539-1548).

Décoration peinte :

Calendrier illustré avec en tête de chaque mois, sous une double arcade dorée, l'occupation du mois et le signe du zodiaque correspondants.

Les différents offices comportent les illustrations classiques à pleine page:

– office de la Vierge : Annonciation (fol. 23 v), Visitation (fol. 34 v), Nativité (fol. 42 v), an¬nonce aux bergers (fol. 47 v), Adoration des Mages (fol. 54 v), Circoncision (fol. 61 v), Fuite en Égypte (fol. 68 v), et Couronnement de la Vierge (fol. 74 v) ;

– Psaumes de la pénitence : David décapitant Goliath (fol. 85 v) ;

– office des morts : les Trois Morts et les Trois Vifs (fol. 105 v) ;

– Heures du Saint-Esprit : la Pentecôte (fol. 142 v) ;

– Évangile de la passion : Arrestation du Christ au mont des Oliviers (fol. 157 v).

Deux autres peintures à pleine page introduisent une prière à la Trinité (fol. 151 v : le prieur Henri Desraines en prière devant la Trinité), une prière au Christ (fol. 162 v : Crucifixion) et une prière à la Vierge (fol. 170 v: l'Arbre de Jessé).

Les prières finales sont dotées de petites miniatures (ff. 159 v, 161 v, 163 v, 164 v, 165 v, 167v, 168v, 169v, 173v, 176v, 179, 181 et 192v), de même que les suffrages des saints des ff. 182 v -192 r (voir leur description dans la partie consacrée au texte).

Des compositions décoratives accompagnent également les armes et la devise du commanditaire.

Sans être de facture exceptionnelle, ce décor est cependant de qualité honnête et a sans doute été exécuté dans un atelier local, peut-être à Amiens.
Adjugé : 15 245 €
milles de Péronne, qui se sont servies des pages blanches...
Lot 140
Lot 200
POÊLE EN FAIENCE DE SAXE PROVENANT DE CHAMBORD.

En 1745 les troupes françaises remportent l'éclatante victoire de Fontenoy. A leur tête le maréchal Maurice de Saxe qui se voit offrir par Louis XV, en signe de reconnaissance entre autres honneurs, le domaine de Chambord. En 1748 il s'y installe en souverain, entouré d'une véritable cour, et jusqu'à sa mort à Chambord en 1750, il confère aux lieux des jours somptueux qu'ils avaient rarement connus et qu'ils ne connaîtraient plus. Le château, richement décoré et meublé, rivalise avec Versailles: ses spectacles, ses bals, ses promenades en gondole et ses chasses y sont renommés.

La chambre de parade de l'appartement du roi est transformée pour le maréchal de Saxe, grâce au don splendide que lui fait le roi Louis XV : la cheminée de marbre rouge et les boiseries de l'ancien Grand Cabinet de la duchesse d'Orléans à Versailles.

Le maréchal de Saxe commande pour chauffer ses appartements et fait installer quatre immenses poêles en faïence allemande de Meissen pour: la salle de billard, la salle à manger, un cabinet près de la chambre du roi et la Grande Antichambre.

Ces poêles en carreaux de faïence aux décors en manganèse, camaïeu violet, sont ornés de scènes de chasse et champêtres, paysages levantins et de ports, comme de fumeurs et de Chinois. Véritables monuments, à décor de faux marbre pour les parties intermédiaires et supérieures, ils sont surmontés de cassolettes, riches pots à feu, à tête de faune. Enfin ils présentent les armes du maréchal de Saxe, surmontées d'une couronne ducale.

Comme le mobilier ils n'échappèrent pas à la tourmente révolutionnaire qui conjugua ventes, et vandalisme. L'inventaire de Chambord est dressé le 10 novembre 1790. Avec le mobilier, les boiseries et les glaces, ces quatre poêles ont été vendus aux enchères à la Révolution, par le District de Blois du 22 octobre au 8 novembre 1792, pour la somme globale de 64200 livres et 18 sols.

Au XIXe siècle, à Chambord même, on a essayé, à l'initiative des Grandes Familles du Val de Loire, de reconstituer l'un des quatre poêles que Maurice de Saxe y avait fait apporter.

Un autre poêle est conservé à Blois à l'Hôtel de Ville, bâtiment de l'ancien évêché; un troisième poêle se trouverait au château des Grotteaux jusqu'en 1876 (?). Le quatrième et dernier est celui que nous présentons.

Ce poêle, présenté en applique et à étages, est classé Monument Historique. Il mesure : 5,20 m de haut, 1,82 m de long et a une profondeur de 1,08 m.

La signature de : Johan Michaël Schmidt est à relever sur l'un des carreaux (18 carreaux n'ont pas été retrouvés).

L'enlèvement et le démontage sont à la charge de l'adjudicataire; ce poêle étant visible sur rendez-vous à 20 km de Cheverny.

Bibliographie :

– Chambord, par Christian Trezin, 1992.

– Les Arts décoratifs en Lorraine, par Chantal Humbert, 1993.

– Der Kachelofen, par Rosemarie Franz, 1969.

– Les poêles des XVIIIe et XIXe siècles, par Michèle Célice, Gazette Drouot, 6 février 1998.

– La vente du mobilier de Chambord, parJoseph Raymond, in La Nouvelle Revue, 1935.

– Archives départementales de Loir-et-Cher: notamment « Dossier Chambord », réquisition de la vente des poêles de Chambord, le 2 novembre 1792. Cote Q1033.
Adjugé : 60 980 €
POÊLE EN FAIENCE DE SAXE PROVENANT DE CHAMBORD.
En 1745 les...
Lot 200
Lot 290
MOBILIER PROVENANT DU CHATEAU D'EU SOUS LOUIS-PHILIPPE : PAIRE DE BUFFETS en chêne, ouvrant à trois tiroirs et trois portes en façade. Ils sont ornés d'une corniche à rang d'oves, de quatre demi-colonnes torsadées en façade avec chapiteaux à feuilles d'acanthe. Ceinture découpée en culs-de-lampe. Décor en bois sculpté et rapporté, de frises de rangs de perles, de feuillages et de cartouches formés de volutes. Décor en bronze d'encadrements, de quatre-feuilles et de feuilles d'acanthe. Plaques de tôle à l'intérieur.

Louis-Philippe.

Haut. 114 cm, Larg. 195 cm, Prof. 60 cm.

Marque au feu, fer chaud: EU sous couronne royale.

Numéro d'inventaire du garde-meuble du château d'Eu au pochoir, à la peinture noire: 10851 et 10852.

Cette paire de buffets, d'un ensemble de trois, sous les nos 10851, 10852, 10853, de style Louis XIII, a été livrée en 1840 et devait évoquer le passé du château d'Eu entre la fin de la Renaissance et la période de la Grande Demoiselle. Il est à noter que tant la salle à manger que la galerie Victoria furent également garnies, comme les appartements de Louis-Philippe et de Marie-Amélie, de ce type de mobilier de style Louis XIII.

Précisons que les plaques en tôle à l'intérieur de notre paire de buffets ont été conçues, selon l'inventaire conservé à Eu, « pour laisser passer la chaleur du calorifère ».

A rapprocher du mobilier de JEANSELME, présenté dans le catalogue Un âge d'or des arts décoratifs 1814-1848, édité par la Réunion des Musées nationaux en 1991, p. 251, 252.
MOBILIER PROVENANT DU CHATEAU D'EU SOUS LOUIS-PHILIPPE : PAIRE DE...
Lot 290
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