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Lot 80
Important COFFRE en cèdre du Japon à décor de laque or sur fond noir du Dit du Genji, des Huit vues d’Ômi, et du Dit des Frères Soga.
Le décor de laque manifeste, sur près de 9 m², la perfection des principales techniques combinées du maki-e (art de la laque), notamment : roiro-urushi (fond de laque noir), fun dame (fond d'or), hiramaki-e (dessin à la poudre d'or), takamaki-e (dessin en relief saupoudré d'or), harigari et tsukegaki (lignes de dessins à l'or en creux ou en relief), kanagai (feuille d'or en haut-relief), kirikane (carré de feuilles d'or en mosaïque), hanagai (incrustations de nacre), ginbyo (clous d'argent), incrustations d'argent en cascades, nashiji (fond de poire, dit aventurine). Chaque panneau extérieur du coffre est entouré d'une frise géométrique à trois bandes au centre de laquelle se répètent trois môns (symboles héraldiques japonais), alternant fleur de Magnolias, fleur à six pétales et roue du Dharma et fleur de lotus à huit branches, symbole de la doctrine bouddhiste. Les bords du couvercle et du fond sont décorés à l’imitation du bois.
COINS, charnières et partie centrale du bâti antérieur en cuivre finement ciselé de fleurs de magnolias, anciennement damasquiné. Poignées en acier travaillé et doré sur chaque petit côté sur deux morceaux de cuivre damasquinés.
Probablement atelier de Kôami Nagashige (1599-1651), à Kyoto pour la laque.
Couvercle attribué au laqueur Goto Kenjo (1588-1663), pour les incrustations de métal.
Japon, début de l'ère Édo, vers 1640.
Haut. 63,5 Long. 144,5 Prof, 73 cm.
Soit environ 8,7 m² de décor laqué, dont 4,87 m² de laque or sur fond noir et environ 3,82 m² de laque aventurine.
(Couvercle fendu, restaurations anciennes et repeints d'or, laque ensoleillée et petits manques par endroit).
CLEF en acier et bronze à motifs de feuillage. Long. 11,5 cm.
SOCLE en bois mouluré, stuqué et doré. Poignée en acier travaillé sur chaque petit côté. Traces anciennes de huit pieds, remplacés par quatre patins modernes. Étiquette de William Murray, sculpteur, doreur et transporteur du Duc de Hamilton. Haut. 16, Long. 153, Prof. 82 cm. (Petits accidents et manques).
Certificat de sortie du territoire français.
- LE DIT DU GENJI. Le panneau frontal est orné de 36 personnages et de nombreux animaux (canards, poules, chien) illustrant une scène du chapitre 28, dit Nowaki : la Tempête. Après l’orage, les femmes et les jeunes servantes ramassent les fleurs coupées et des insectes qu’ils recueillent dans des boîtes rondes. Scènes de palais et de jardins alternent dans une architecture merveilleuse pêche à la ligne autour d’un bassin, basse-cour, cerfs-volants, rencontres... Premier roman de la littérature mondiale, au XIe siècle, le Dit du Genji narre en 54 livres la vie de cour à travers les aventures et les amours de Genji, un prince impérial d’une incroyable beauté.
- LES HUIT VUES D’ÔMI : le temple d’Ishiyama. Le dessus du couvercle est orné de 21 personnages et d’animaux de basse-cour évoluant dans le temple montagneux d’Ishiyama Dera. Ce temple est celui où la poétesse Murasaki Shikibu, au XIe siècle, a entamé la rédaction du Dit du Genji. Une cascade spectaculaire, avec incrustations de métal sur 14 cm, coule sur les bords du lac Biwa. Deux barques, sous un pont au pied d’une pagode, évoluent au milieu des vagues. La scène prend place dans un cartouche formé de quatre paires de phénix sur fond noir.
- LE DIT DES FRÈRES SOGA. L'intérieur du couvercle est orné de 29 personnages illustrant la scène de chasse du Dit des Frères Soga. C’est au cours de cette chasse que les Frères Soga tuent le meurtrier de leur père, s’attirant l’admiration de l’Empereur mais les foudres de la justice. Cette scène saisit de nombreux moments instantanés d’une chasse, avec un sens du majestueux et de l’anecdotique. L'Empereur à cheval, sous un dais, est entouré de huit soldats. Huit cavaliers chassent le cochon sauvage et le cerf au pieu ou à l'arc. Ils sont aidés par une douzaine de chasseurs à pied, dont un enfourche un cochon sauvage. Une multitude d'animaux sauvages - cerfs et biches, sangliers, lapins, belettes et même un singe domestiqué, évolue dans un paysage dominé par le Mont Fuji. La scène prend place dans un cartouche formé par quatre paires de dragons sur un fond de laque aventurine.
- OISEAUX ET MAGNOLIAS. Le panneau arrière illustre le style japonais de Kano, ou Sanraku. La frise de môns est simplifiée. Il laisse une grande place au fond de laque noir, en réserve. Il figure trois oiseaux voletant à proximité de deux branches de magnolias. Cette fleur, qui fleurit en mai et juin au Japon, symbolise la saison estivale à laquelle se réfèrent les moments choisis pour illustrer ce coffre.
- SCÈNE DE PALAIS. Le panneau latéral gauche est orné de deux personnages dans une scène de jardin et de palais surplombant la mer, une cascade à gauche.
- SCÈNE DE JARDIN. Le panneau latéral droit est orné d’un paysage au pont sur un fond vallonné.
- FOND DE POIRE. Le fond du coffre est recouvert d'une splendide laque aventurine, dite fond de poire.
COINS, charnières et partie centrale du bâti antérieur en cuivre finement ciselé de fleurs de magnolias, anciennement damasquiné. Poignées en acier travaillé et doré sur chaque petit côté sur deux morceaux de cuivre damasquinés.
Probablement atelier de Kôami Nagashige (1599-1651), à Kyoto pour la laque.
Couvercle attribué au laqueur Goto Kenjo (1588-1663), pour les incrustations de métal.
Japon, début de l'ère Édo, vers 1640.
Haut. 63,5 Long. 144,5 Prof, 73 cm.
Soit environ 8,7 m² de décor laqué, dont 4,87 m² de laque or sur fond noir et environ 3,82 m² de laque aventurine.
(Couvercle fendu, restaurations anciennes et repeints d'or, laque ensoleillée et petits manques par endroit).
CLEF en acier et bronze à motifs de feuillage. Long. 11,5 cm.
SOCLE en bois mouluré, stuqué et doré. Poignée en acier travaillé sur chaque petit côté. Traces anciennes de huit pieds, remplacés par quatre patins modernes. Étiquette de William Murray, sculpteur, doreur et transporteur du Duc de Hamilton. Haut. 16, Long. 153, Prof. 82 cm. (Petits accidents et manques).
Certificat de sortie du territoire français.
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Sold: 5 900 000 €
Lot 80
Lot 149
JANNIOT A LA THEBAÏDESculpteur prolifique, " héritier" de Bourdelle, Alfred Janniot (1889-1969) est l'enfant chéri des grands décors publics et privés des
années 1930. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1942-1945), il crée sur les bords de l'Oise, à la Thébaïde, un décor unique et
exceptionnel reprenant les grands succès de son œuvre passée et annonçant ses créations à venir.
Premier prix de Rome en 1919, il revient de la villa Médicis avec des amitiés solides, qui lui seront fidèles toute sa vie durant.
Jacques Émile Ruhlmann lui met le pied à l'étrier, en lui confiant la statuaire du Pavillon du collectionneur, lors de l'exposition de
l'Union des arts décoratifs (1925). Les amateurs sont accueillis par un "Hommage à Jean Goujon", qui marque le début du style Art Déco. Puis, Janniot est chargé du décor en bas-relief de la façade principale du Palais de la Porte Dorée, à l'occasion de l'exposition coloniale (1931). Les 1.200 m2 de murs sculptés sont admirés par huit millions de visiteurs. En 1937, il s' attaque à la façade du Palais de Tokyo, côté Seine, à l'occasion de l'Exposition internationale des arts et techniques. Il y réalise une synthèse magistrale de la mythologie antique : un livre ouvert face à la Tour Eiffel.
La loi du "1%culturel", réservant dans tout chantier publique la réalisation d'une œuvre d'art, lui fait parcourir la France des Trente glorieuses : de l'hôtel de Ville de Puteaux à la place Masséna de Nice, en passant par l'École nationale supérieure de Cachan ou la Bourse du travail de Bordeaux. Janniot est aussi homme de commandes privées, comme celles de la Compagnie générale transatlantique pour son fleuron qu'est le paquebot "l'Île de France", de la porte de l a Maison de la France au Rockefeller Center de New Yor k, du musée de Calouste Gulbenkian à Lisbonne. Pour la Villa Greystone, de son ami l'architecte Roux-Spitz à Dinard, citadelle face à la mer, Janniot réalise d'importants éléments de décors.
Lorsqu'en 1942, une bombe souffle son atelier parisien, c'est un artiste universellement reconnu, dans la force de l'âge, qui est touché de plein fouet. Il trouve refuge chez le fils d'un ami du régiment, Gérard Ducos, dans sa propriété de Butry-sur-Oise : la Thébaïde. Durant la guerre, Janniot installe son atelier dans le parc, et imagine, seul, la décoration de la maison et du jardin. De visites à Anet et à Versailles, de longues conversations avec l'esthète Ducos, naît cet ensemble Art Déco incomparable. Une quarantaine de sculptures sont créées, réinterprétant les succès du passé et jetant les bases des créations futures, comme avec le très beau plâtre d'"Héraclès domptant le taureau crétois". Glorifiant les corps nus, Janniot réussit la synthèse de l'inspiration Antique pour les thèmes, de l'exemple de la Renaissance pour la plastique, et de l'ordre Classique pour la vue générale. Ainsi, huit "Marmousets", divinités antiques, sont créés de part et d' autre du bassin, rappelant ceux dessinés par Lebrun à Versailles. Si l'allégorie de "l'Aurore et du Crépuscule" est la reprise en ronde bosse du haut-relief du Palais de Tokyo, les quatre grandes Cariatides annoncent des sculptures à venir. Le chef-d'œuvre absolu est sans hésitation le groupe en bronze des "TroisGrâces" : le seul groupe de femmes par Janniot qui nous soit parvenu intact...
Cet ensemble unique, le plus important en mains privées, a été miraculeusement protégé de la dispersion après l'abandon de la Thébaïde, à la fin des années 1990. Il est aujourd'hui proposé aux enchères, et permettra peut être à un nouveau mécène de préserver le décor le plus grandiose qu'on puisse rêver, par l'un des maîtres de l'Art Déco.
Nous renvoyons aux excellents ouvrages d'Anne Demeurisse (Janniot, Somogy, Paris, 2003) et de Michel Giraud (Janniot, Galerie Michel Giraud, Paris, 2006), ainsi qu'au site internet des amis de Janniot (www.janniot.com), pour prolonger les précisions apportées dans ce catalogue.
Les œuvres présentées aux enchères étant toutes originales, et le plus souvent inédites, nous rappelons que la législation française conditionne l' édition d' une œuvre originale à l' accord des ayant de droits de l' artiste, en la personne de Madame Anne Demeurisse.
Les œuvres sont vendues en l’état. Faculté de réunions pour les ensembles.
Lot 149