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Orangerie de Cheverny pour la 17ème année - Hippomobilia - Tableaux - Bel ameublement

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Lot 2
PHAETON de chez LABOURDETTE, 183, rue de la Pompe à PARIS.

Un cheval ou à deux chevaux.

Les moyeux portent la marque "Potevin à La Charité".

Caisse carrée à panneau arrière en carrick, petites portes latérales ; banquette avant à jupe en bois et côtés droits à galerie, banquette arrière à haut dossier et capote en cuir à double compas, passage de roue en carré. Coffres sous les banquettes. Garde-crotte et ailes en bois cintré. Avant-train à rond simple, sellette à douille et lisoir cintrés, ressorts à pincettes à mains à l'anglaise. Frettes quadrillées. Arrière-train à ressorts à pincettes à mains à l'anglaise. Essieux cintrés. Roues à bandages en fer (diamètre avant : 85 cm, arrière : 113 cm). Frein à levier.

Paire de brancards, volée, timon. Garniture capitonnée d'origine en drap beige, dossiers, coussins et coussin de guides.

Peintures anciennes : boit peint au naturel et filets vert foncé pour la caisse et en jaune pour le train.

Bon état d'origine.

Notre double phaéton a une forme est typique de la période 1900 ; cette datation est confirmée par l'inscription portée sur les chapeaux de roue "183 rue de la Pompe", adresse à laquelle la maison Labourdette, située auparavant avenue Malakoff, s'installe en 1899.

Une LANTERNE de chez LABOURDETTE, en tôle peinte et cuivre argenté, de forme carrée. Ouverture arrière. Cheminée à chapeau et timbre ronds. Verres biseautés. Intérieur en cuivre argenté, douille de bougie fixe (électrifiée).

Haut. 53 cm.

Provenance : château nivernais ou bourguignon


Sold: 5 600 €
PHAETON de chez LABOURDETTE, 183, rue de la Pompe à...
Lot 2
Lot 3
COUPÉ de GALA de chez EHRLER à PARIS

À deux chevaux.
Caisse ronde suspendue, panneau avant à une vitre, panneau arrière à lunette ; portes ouvrant vers l'arrière, à persiennes peintes en rouge et noir, vitres coulissantes à châssis gainés de velours vert. À l'avant, siège de cocher sur petit coffre-tonneau (que les anglais appellent Salisbury boot) à coquille sur traverse et lisoir ; à l'arrière planche de laquais sur traverses, montants à crosses réunis par une traverse.

Garniture intérieure : soie bleue à boutons de capiton en laine rouge, large passementerie rose sur fond vert pour les coussins, les poignées de pilastres, les cordons de glaces, moquette de fleurons rouge sur fond vert ; roulettes de châssis en ivoire. Les marchepieds à mécanique, repliés, s'encastrent dans les panneaux intérieurs des portes, présentent un carreau de soie bleue à boutons rouges de capiton encadré de passementerie, deux palettes garnies de moquette et doublées de maroquin bleu.

Garniture extérieure : siège de cocher à grande housse à coins ronds doublée en drap montée plissée avec passementerie et ganses de larges galons à franges et grosses torsades. Planche de laquais, garnie de cuir verni et baguettes en laiton; quatre courroies de laquais au panneau arrière.

Garniture en bronze argenté : plaques d'armoirie sur la housse, poignées de portières ajourées de fleurons et timbrées d'une couronne de comte, cinq « jarretières » (manque une) à devises surmontées de la couronne sur le haut des panneaux de custode.

Train à flèche arquée en bois ferré. Quatre ressorts en C à crics avec soupentes en cuir et quatre ressorts à jambe de force. Essieux cintrés. Roues à bandages en fer (diamètre avant 94 cm, arrière 129 cm). Avant-train à rond, sellette et lisoir droits, volée fixe sur armons. Arrière-train à planche de laquais sur traverses maintenue par des arcs-boutants courbés en fer. Timon.

Peintures d'origine noire à filets rouges.

Il est peint sur les portes les armoiries des familles Le Gras du Luart et Barbin de Broyes avec deux supports de lions debouts et la devise « NE VARIATUR » des Le Gras du Luart, surmontées d'une couronne de comte, et sur la coquille et les panneaux de côtés la couronne de comte avec la devise.

Paire de LANTERNES de chez A. MALRET, ancienne Maison DIETRICH, à Paris.
en tôle peinte et cuivre argenté, de forme cylindrique à bras. Cheminées à chapeaux et timbres ronds. Verres bombés et biseautés. Culots argentés. Intérieurs en cuivre argenté, douilles de bougie fixes.


Exceptionnel état d'origine.
Petits accidents aux garnitures.



Sold: 80 000 €
COUPÉ de GALA de chez EHRLER à PARIS  ...
Lot 3
Lot 3B
Cette voiture est commandée au carrossier EHRLER pour Philippe LE GRAS, comte du LUART (1815-1896), second fils de Roland Marie Le Gras, marquis du Luart et de la marquise née Anne Eulalie d'Harcourt. Philippe épouse en 1840 Mlle BARBIN de BROYES.

G. EHRLER, vers 1800, est le carrossier de Napoléon Ier ; la Maison EHRLER continua à fournir la Maison impériale et plusieurs cours étrangères au XIXème siècle. En 1880, les magasins sont 17 & 19 rue Duret et la fabrique 51 & 52 rue de Ponthieu à Paris.
En 1889, JEANTAUD succède à EHRLER, 51 rue de Ponthieu à Paris

" Les Écuries de l'Empereur Napoléon III avaient été mises par son grand écuyer (le Général Fleury) sur un si haut pied d'élégance et de richesse, que nulle part, au XIX ème siècle, on n'a pu admirer un ensemble aussi complet et aussi irréprochable. à
Les voitures en usage dans l'ancienne Maison Impériale (Napoléon III), sortaient des ateliers d'Ehrler, artiste incomparable, qui a pour continuateur digne de son talent, Jeantaud, son élève. "
FAVEROT de KERBRECH, L'Art de conduire et d'atteler, Autrefois et Aujourd'hui, 1903.

Nous retrouvons dans l'ensemble des six projets de voitures, exécutés à la gouache, pour l'empereur Napoléon III (dispersés le 17 novembre 2004 par Piasa en l'Hôtel des Ventes de Drouot à Paris) un coupé de gala de même modèle, présenté pour attelage à la d'Aumont, à 8 ressorts, caisse ronde avec banquette pour laquais à l'arrière et petit coffre avec grand garde-crotte à l'avant, peint bleu nuit à filets rouges avec cartouches aux armoiries impériales et monogrammes "N" couronné.
Ce document a été préempté par le Musée national de la Voiture et du Tourisme du château de Compiègne.

Autres coupés de gala Ehrler conservés :
- Coupé de gala du palais de l'Élysée, aux armes de la République française, Versailles, Musée des Carrosses
- Collection du Château de Vaux-le-Vicomte, coupé de gala du carrossier Ehrler à Paris (ouvertures des portes vers l'avant, lanternes identiques).
- Collection Bernisches Historisches Museum,château d'Oberhofen, Suisse : coupé du carrossier Ehrler, ayant appartenu au comte Edgar Siméon (A. Furger - Kutschen Europas des 19. und 20. Jahrhunderts, vol 1, p 44).
Comte Edgar Siméon (1828-1908), diplomate français en Suisse, Russie et Autriche, arrière-petit-fils de Joseph-Jérôme, comte Siméon célèbre homme politique, pair de France et ministre d'État.
- Collection Museo de Carruajes, Musée des Carrosses à Madrid, trois voitures dont une du carrossier Mühlbacher ayant appartenue au roi Alfonse XII.
- Coupé de gala du Khédive d'Égypte, Le Caire, Museum of the Royal Carriage.

Lot 3B
Lot 3D
COMMANDE du comte Anne-Philippe Charles Jacques LE GRAS du LUART (1818-1896) - à Ernest BODOY - pour son hôtel particulier 61, rue de Varenne à Paris, et son château de La Pierre en Sarthe.

Philippe LE GRAS, comte du LUART est le second fils de Roland Marie Le Gras, marquis du Luart et de la marquise née Anne Euladie d'Harcourt. Il épousa, en 1840, Mademoiselle Léopoldine Antoinette Élisabeth BARBIN de BROYES (1819-1886).

D'une grande famille ayant servi la France depuis Louis XIII, ayant donné entre autre un célèbre dramaturge sous la Renaissance, habitué au XIXème siècle à un certain faste, grand veneur du Rallye " La Haut ", Philippe du Luart est aussi propriétaire de la verrerie de Coudrecieux, et maire durant 50 ans de Coudrecieux.

Le château de La Pierre fut édifié en 1840 par le marquis du Luart pour Philippe, et le château du Luart pour son fils aîné - par le même architecte DELARUE: vaste ensemble de style composite mâtiné de romantisme. La Pierre fût agrandi en 1880, et le jardin à l'anglaise transformé en 1924 en parc à la française.


Ernest Alexandre BODOY né à Paris, a résidé et travaillé à Passy.
Élève d'Aimé Gabriel Adolphe Bourgoin participant au Salon de Paris depuis 1845, il commence lui-même à exposer et débute au Salon en 1874.
Il est membre de la Réunion des Peintres et sculpteurs de chevaux sous le patronage de la société hippique française, au même titre que Franck Elim.Ses sujets de prédilections sont les peintures équestres, cinégétiques et de voitures hippomobiles.
Son atelier était situé 18, rue Spontini à Paris.
Peintre mondain, il excelle à représenter la société française aristocratique de la IIIème République, tels le baron de Carayon La Tour pour un tableau de Primerose, le comte de Nicolaÿ pour l'étalon Rabelais ou une peinture en forêt pour le comte Cianelli, mais aussi des personnalités telles que Edward VII, prince d'Ecosse et la princesse Alexandra, son épouse (vente Sotheby's Londres, 12 octobre 1977).
On cite de lui :
1874 : Le rendez-vous de chasse en forêt
1876 : Le drag de SAR Mgr le Comte de B. la Marche, le 18 mai 1875
1877 : La voiture est avancée, à M. de Montgomery
1891 : Saut de haie.
Lot 3D
Lot 21
CHARLES ANTOINE COYPEL ET SON ATELIER. (Paris 1694-1752)
Portrait du duc Louis d'Orléans.

Huile sur toile.

128 x 96 cm.

Provenance:
Probablement collection J.B Bentivoglio;
Probablement offert par ce dernier aux Barnabites de Montargis.

Bibliographie:
Thierry LEFRANÇOIS, Charles COYPEL, Peintre du roi, Paris, 1994, n° P. 131.

Fils du Régent et de Françoise Marie de Bourbon, fille légitime de Louis XIV et de Madame de Montespan. Louis duc d'Orléans fut témoin en 1726 au mariage de Marie Leczinska et de Louis XV à la cathédrale de Strasbourg. Il passa sa vie entre ses deux domaines du Palais Royal et de Saint-Cloud. Connu pour sa piété, il était surnommé "Louis le Pieux", et il n'hésita pas à brûler de nombreux tableaux jugés par lui "indécents" que son père le Régent avait acquis. Il était également le protecteur et ami de Charles Antoine COYPEL.

Thierry Lefrançois, dans sa monographie sur l'artiste, rapproche notre tableau de la gravure de Jean Daullé (voir Thierry Lefrançois, op. cité supra, n° P. 131 A). Celle-ci est inversée et présente le portrait du duc en buste. Elle nous permet de savoir que le tableau a été offert par Jean-Baptiste Bentivoglio, patricien romain, aux Barnabites de Montargis.
Par ailleurs, Thierry Lefrançois propose de dater l'oeuvre vers 1730-1740, par comparaison avec un portrait du duc d'Orléans antérieur, gravé par Pierre Imbert Drevet (voir Thierry Lefrançois, op. cité supra, n° P. 69, reproduit). Par ailleurs, le spécialiste précise que "le fait qu'il porte encore la cuirasse, le collier de la Toison d'Or et le cordon de l'Ordre du Saint-Esprit, le tout avec beaucoup de raffinement, ne paraît guère pouvoir s'accorder avec les élans d'austérité qui marquèrent la fin de sa vie". On pourrait donc rapprocher notre portrait avec celui au pastel signé et daté 1740 signalé autrefois dans la collection du duc de Portland à Londres (voir Thierry Lefrançois, op. cité supra, n° P. 198).

CHARLES ANTOINE COYPEL ET SON ATELIER. (Paris 1694-1752) Portrait du...
Lot 21
Lot 54B
Étienne BIGNOU (1891-1950)

En négociant entreprenant, Étienne Bignou, devient le premier marchand d'art français à s'embarquer avec ses tableaux sur un vol transatlantique. Il s'envole vers New York, peu de temps après l'exploit de Charles Lindbergh à bord de son Spirit of Saint Louis en 1927.

Une fois arrivé à bon port avec son stock, Bignou ouvre une galerie à New York en 1935 et, du même coup, établit un fructueux circuit international : il emporte ses pièces de Paris à New York, se rend ensuite avec les invendus à Montréal, et finalement embarque les oeuvres restantes pour Londres où elles sont soldées à des marchands venus du continent.

Né en 1891, Étienne Bignou fait ses études à Londres, où il brille... comme capitaine d'une équipe anglaise de football. Après l'école, les affaires. Il place en Angleterre des manteaux de fourrure. Dans ce métier comme dans d'autres, il faut déployer perspicacité et opiniâtreté, pour ne pas être évincé par le concurrent anglais.

Changement de parcours : son beau-père Bonjean, marchand d'art rue Laffitte, l'appelle à Paris en 1909.
Jusqu'en 1914, il s'occupe de vente de tableaux anciens - XIVème et XVème italien et flamand développant ses connaissances, son goût et son sens de l'observation. Vient l'après-guerre : en 1918, Boudin, Fantin-Latour ; 1920-1921, école impressionniste ; 1923, école moderne.

Sa petite galerie de la rue La Boétie, tendue de damas rouge, a vu défiler "Les Poseuses" de Seurat, les Terres rouges et L'Homme à la pipe de Cézanne, le Wagon de troisième classe de Daumier et des Corot très rares, ainsi que des Redon, Degas, Renoir et des Braque, des Léger, des Derain, des Picasso, des Utrillo, et même une danseuse de Matisse. Bignou cherche l'oeuvre de qualité, l'oeuvre qu'il lui serait loisible de racheter un jour plus cher qu'il ne l'a vendue. Son ambition ? Faire de sa galerie l'antichambre des musées.

En Angleterre, il sait intelligemment concilier ses intérêts avec ceux de l'art français. Il y fait une propagande intense et fructueuse en faveur de nos artistes. Grâce à lui, Daumier et Monet entrent à la National Gallery of Scotland (Édimbourg), Toulouse-Lautrec, Monet et Utrillo, à la Tate Gallery de Londres, Monet encore à l'Aberdeen Gallery. Bignou est le premier, après la guerre, à organiser des expositions d'art français à Londres et à Glasgow. (...) Bignou, proche de Picasso et de Matisse, sait se montrer assez entreprenant pour faire de l'exigeant docteur Barnes un client.

Lot 54B
Lot 55
Aristide MAILLOL (1861-1944)
Baigneuse au bras levé (également appelée Baigneuse debout 1900).

Terre cuite d'édition.

Haut. 73,5 cm.

Provenance :
- Ambroise Vollard.
- Lucien Vollard.
- Galerie Bignou.
- Succession de Madame Marguerite Bignou.

Cette terre cuite se rattache à la sculpture en bois de la collection du comte Harry Kessler, aujourd'hui dans la collection Oskar REINHART à Winterthour.

Une autre version en terre cuite, provenant également de la sculpture en bois se trouve au Musée Maillol à Paris, elle est très proche de la nôtre.

Bibliographie :
- John REWALD "Maillol", Éditions Hyperion. Cité n°121 "Baigneuse debout. Bois, plâtre et bronze vers 1900", illustré par la reproduction d'un exemplaire en bronze de ce modèle.

- Waldemar GEORGE "Aristide Maillol et l'âme de la sculpture". Ides et Calendes 1977. Cite un exemplaire en bronze de ce même modèle page 129 et commente page 232
"... Vuillard montre les sculptures de Maillol à Ambroise Vollard qui en achète. Malgré ces ventes, la situation matérielle de l'artiste reste critique.
Maillol produit beaucoup de statuettes, principalement des terres cuites.
Il abandonne le bois et reprend tous ses sujets traités en bois pour les refaire à l'usage du bronze".

- Ursel BERGER et Jörg ZUTTER "Maillol", Musée des Beaux-Arts de Lausanne, Flammarion. Baigneuse debout vers 1898, bois collection Reinhart, illustrée p. 39 et photo de sa bibliothèque avec la sculpture p. 121.
Bronze, n°34 illustré p. 188-189, exposé en 1996-1997 à Berlin, Lausanne, Brême, Mannheim .

La photographie noir et blanc représente la bibliothèque du comte Kessler à Weimar. Extraite du Catalogue Maillol, Musée des Beaux-Arts de Lausanne, 1996, Flammarion, illustration p.121. Sur le bureau apparaît la "Baigneuse debout".


Sold: 80 000 €
Aristide MAILLOL (1861-1944)Baigneuse au bras levé (également appelée Baigneuse debout...
Lot 55
Lot 57B
Expositions :

- New-York, Galerie Bignou, n° 2147 - B 82 - 65
- Paris, "Oeuvres récentes de Raoul Dufy", Galerie Max Kaganovitch, juin 1936 ( n°17 du catalogue, reproduit).
- Londres, "Raoul Dufy", Reid & Lefevre Galleries, juillet 1936 (n°16 du catalogue, reproduit).
- Pittsburg, Carnegie Institute, "International Exhibition of Painting", octobre - décembre 1936 (n°168 du catalogue).
- Paris, Petit Palais, "Exposition des Arts et Techniques Modernes", mai - octobre 1937 (n° 9 du catalogue).
- New York, "Raoul Dufy", Bignou Gallery, Mars - Avril 1938 (n° 8 du catalogue, reproduit).
- New York, "New York world Fair", Pavillon Français, mai - septembre 1939.
- New York, "Ancient Chinese and Modern European Paintings", Bignou Gallery, 1943 (n° 25 du catalogue).
- Genève, "Raoul Dufy", Musée d'Art et d'Histoire, 14 juin - 28 septembre 1952 (n° 7 du catalogue, reproduit planche 13).
- Venise, XVIème Biennale, 1952.
- Copenhague, "Raoul Dufy", Ny - Carlsberg Glyptotek, 7 mars - 6 avril 1953 (n°26 du catalogue).
- Musée National d'Art Moderne, Paris, "Raoul Dufy, 1877 - 1953", 18 juin - 1er novembre 1953 (n° 68 du catalogue, reproduit planche 17).
- Honfleur, "Hommage à Raoul Dufy", juillet - août 1954 (n° 22 du catalogue).
- Bâle, Kunsthalle, 1954, (n° 89 du catalogue).
- Albi, "Raoul Dufy", Musée Toulouse Lautrec, 3 juillet - 18 septembre 1955 (n° 25 du catalogue).
- Musée de Lyon, "Raoul Dufy", 1957 (n° 51 reproduit figure 11).
- Paris, Galerie Max Kaganovitch, 16 mai - 24 juin 1962.
- Musées de Nice, "Hommage à Raoul Dufy", juillet - septembre 1963 (n° 24 du catalogue).
- Tokyo, École de Paris, 1967.
- Genève, "Raoul Dufy", Musée d'Art et d'Histoire (n° 7 du catalogue, reproduit planche XIII).
- Hambourg, "Raoul Dufy", Musée, décembre 1967 (Janvier 1968, n° 62 du catalogue - reproduit planche 67).
- Essen, "Raoul Dufy", Musée - février 1968 (n° 2 du catalogue - reproduit planche 67).

Provenance : collection Bignou depuis l'origine. Succession Marguerite Bignou.
Expositions : - New-York, Galerie Bignou, n° 2147 - B...
Lot 57B
Lot 58B
Auguste PELLERIN (1852-1929)

Sa vocation de collectionneur commença dans les pays scandinaves. Des porcelaines, faïences, pièces de cristal tout d'abord et la peinture ensuite, surtout la peinture.

Auguste Pellerin, grand industriel installé en France est aussi esthète. Sa fortune vient de la margarine Tip. Lorsqu'il crée ses usines en Norvège, en Suède, au Danemark, en Allemagne, en Angleterre et en France, il s'intéresse déjà à la peinture. Celui qui deviendra, de 1906 à sa mort, "Son Excellence le consul général de la Norvège en France", choisit avec discernement ses toiles.

Des toiles de Vollon et Henner tout d'abord, Corot ensuite, les Impressionnistes et Manet en particulier : ses goûts évoluent, sa collection également. Car il ne souhaite pas accumuler les tableaux. Aussi revend-il ses oeuvres de Manet pour acheter celles de Cézanne, à la grande surprise de ses amis. Pas de spéculation, mais l'oeil d'un collectionneur passionné. Il acquiert son premier tableau de Cézanne "Léda et le cygne" en 1895 chez Vollard. Sa passion pour ce peintre ne le quittera plus.

En 1899, au moment de la réalisation du portrait d'Ambroise Vollard, célèbre marchand, Cézanne projette de réaliser le portrait de Pellerin. L'esquisse est réalisée. Mais le tableau est resté inachevé en raison d'un litige entre le peintre et le modèle. Pour mieux comprendre les relations que le peintre pouvait entretenir avec ses modèles, Maurice Denis rapporte dans son journal, le 21 octobre 1899, les conditions que Cézanne faisait subir à A.Vollard : "Vollard pose tous les matins chez Cézanne, depuis un temps infini. Dès qu'il bouge, Cézanne se plaint qu'il lui fasse perdre la ligne de concentration (...) S'il fait du soleil, il se plaint et travaille peu : il lui faut le jour gris". Ambroise Vollard lui-même décrit, dans sa biographie, ses séances de pose : "Les séances avaient lieu le matin à huit heures et duraient jusqu'à onze heures et demi". Il décrit la nervosité de Cézanne, son besoin de silence absolu et sa concentration pendant les quelques cent quinze séances de pose.

Auguste Pellerin a certainement subi le même traitement, au cours de cette année 1899, ce qui expliquerait son différend avec Cézanne et le fait que la toile est restée à l'état d'esquisse. Vollard confie "on m'avait dit que Cézanne faisait du modèle son esclave : je ne l'ai que trop éprouvé...il usait du modèle comme d'une simple nature morte" ; le caractère entier et peu souple de l'industriel de la margarine ne pu s'accommoder du caractère tout aussi fort de Cézanne.

Auguste Pellerin reste l'un des tout premiers acheteurs de Cézanne. Sa passion pour l'artiste l'a amené à se constituer une importante collection. À sa mort, en 1929, il laissa quatre-vingt douze peintures de Cézanne, dont vingt et une sont soit exposées comme donations au musée d'Orsay (10), ou dans les musées français (11) soit données à l'État avec réserve d'usufruit.
Lot 58B
Lot 58C
Les portraits, Cézanne

Cézanne, nous confie Vollard (En écoutant Cézanne, Grasset, 2003, p.92), " se servait pour peindre de pinceaux très souples, rappelant la martre et le putois. Il les lavait après chaque touche dans un pincelier rempli d'essence de térébenthine (...) Ne peignant pas en pleine pâte, mais mettant les unes sur les autres des couches de couleurs aussi minces que des touches d'aquarelle, la couleur séchait instantanément..."
Notre portrait de Pellerin en est la brillante illustration : fines touches souples, formant des apparitions quasi-fantomatiques qui se noient dans la toile.

Le portrait d'Auguste Pellerin s'inscrit dans la tradition des portraits d'hommes de Cézanne. Traditionnellement, il multipliait les temps de pose afin de capter le réel, essentiel, simplifié.

"Durant de nombreuses séances, Cézanne, paraît-il, donnait à peine quelques coups de pinceau, mais ne cessait de dévorer des yeux son modèle", écrit Joaquim Gasquet (Cézanne, Bernheim-Jeune, 1921, p.57).

Ainsi Cézanne a montré un Vollard attentif, qui semble réfléchir ou écouter, une revue à la main ; comme souvent, le visage et les mains sont peu travaillés. D'ailleurs, malgré d'innombrables séances de pose, l'ensemble a gardé un caractère esquissé. De même, dans son portrait d'Achille Emperaire, en 1869-1870, le modèle est représenté pensif et tranquille, les yeux mi-clos.

La recherche est aussi celle de l'inscription du modèle dans l'espace du tableau. Il inscrit ses modèles dans des pyramides ou des constructions géométriques. L'homme aux bras croisés peint également vers 1899, malgré ses distorsions qui préfigurent le cubisme, s'inscrit dans une géométrie pyramidale.

Enfin, son modèle et acheteur, Auguste Pellerin, est représenté conformément à une recherche longue et patiente du peintre. Comme souvent, le visage reste esquissé, préfigurant, comme l'attitude d'ensemble, les recherches cubistes : angle du bras replié, épaules carrées, poche du veston rectangulaire. Cézanne soumet Pellerin à une impérieuse simplification des volumes.

Il dégage élégance et hiératisme, les yeux mi-clos, tenant un livre ouvert, comme Monsieur Vollard et ce, dans la tradition des portraits "publics" peints par Cézanne. Pour représenter ces modèles qui ne font pas partie de son cercle intime, le peintre s'appuie donc sur la tradition historique du portrait. En cela ce portrait de Pellerin dans la tradition classique, est de facture pré-cubiste, au seuil de l'abstraction.

Rappelons qu'il est revenu à Henri Matisse d'exécuter un "portrait fini" de Pellerin en 1917.

Lot 58C
Lot 59
Henri Julien ROUSSEAU, dit " Le Douanier Rousseau " (1844-1910)
Mandrill dans la forêt vierge.

Huile sur toile, signée en bas à gauche : Henri Julien Rousseau.

19 x 24 cm.

OEuvre exposée au cinquième Salon d'Automne du 1er au 22 octobre 1907
(n° 195 du catalogue raisonné de Dora Vallier).

Un certificat de M. Yann Le Pichon, daté du 13 juillet 2004, expert de l'oeuvre de H. Rousseau et légataire universel, auteur du Monde du Douanier Rousseau, R. Laffont, Paris 1981, sera remis à l'acquéreur. Cette oeuvre sera reproduite dans le catalogue raisonné en préparation.


L'année 1907 est riche en événements dans la vie du Douanier Rousseau...

Il reçoit beaucoup. Ses invités sont : Apollinaire, Picasso, Max Jacob, Braque, André Salmon, René Dalize, Marie Laurencin, Mme Mère Delaunay, Robert Delaunay.... C'est également cette année-là qu'il rencontrera Wilhelm Uhde et son épouse Sonia (pas encore Delaunay) et Joseph Brummer....On rencontre à ses soirées : Jules Romains... et bien d'autres encore. (1)

Cette même année il sera mêlé à une affaire d'escroquerie. Une enquête de bonnes moeurs sera faite sur lui : "Ses moeurs et sa probité sont des plus douteuses, mais on ne lui connaît pas de fréquentation de sexe masculin. Il reçoit seulement assez souvent la visite de diverses femmes en compagnie desquelles il fait la noce chez lui.. mais on n'a jamais connu le nom et l'adresse de ces femmes ..." (2) Pour peindre ses forêts-vierges il s'inspire de " l'Album des bêtes sauvages " .... En fin de soirée il se rend au Jardin des Plantes : " Il aime revoir la ménagerie et les serres dont l'atmosphère l'envoûte "(3) où il s'introduit grâce à la complicité d'un jardinier natif de la Mayenne, au mépris des règlements....mais aussi grâce à l'amitié du sculpteur Georges Deniker (...Le plus jeune des cubistes ! dira de lui Apollinaire) (4) qui possédait les clefs du Jardin des Plantes, étant le fils du bibliothécaire du lieu et habitant avec ses parents au pavillon Buffon (5).

Un mandrill surnommé Boubou entre à la ménagerie du Jardin des Plantes (6). Cet animal avait une singulière réputation : " Le Mandrill est très dangereux et attaque souvent les femmes isolées " lit-on dans le Larousse de l'époque (7). Et Monsieur Yann Le Pichon de se poser la question : " Quels fantasmes érotiques le Douanier Rousseau a-t-il laissé couler dans sa peinture exotique ? On peut se le demander. N'aurait-il pas fait jouer inconsciemment à ses bêtes sauvages des rôles qu'il s'interdisait d'assumer ? Ne s'est-il pas volontairement dépeint en ses bêtes, si libres dans leur jungle .... "(8). Cette question Monsieur Le Pichon se l'est posée en 1983. Nous pouvons dire que la réponse est contenue dans le portrait du Mandrill, authentifié en 2004.(9)

Henri Julien ROUSSEAU, dit " Le Douanier Rousseau " (1844-1910)Mandrill...
Lot 59
Lot 59A
"Mandrill : espèce de singe du groupe des cynocéphales, qui habite l'Afrique occidentale. Le Mandrill est un grand et gros singe à long museau boursouflé, à face nue et peinte de couleurs vives, où le rouge et le bleu dominent. Le pelage est brun olivâtre, jaunâtre en dessous "(10). Voilà pour la description des couleurs, s'appliquant exactement à la description que l'on peut faire du tableau du Douanier Rousseau. Le Larousse poursuit : Les Egyptiens honoraient les cynocéphales....(11). En cherchant dans cette direction nous avons découvert une représentation du dieu Thot (12) :

Impressionné par notre découverte , Monsieur Le Pichon fit immédiatement la comparaison avec un autre tableau du Douanier Rousseau : Zizi.(13)

" Le rôle dévolu au singe dans la symbolique égyptienne : sous la forme du cynocéphale, le dieu Thot est le patron des savants et des lettrés. Il est le Scribe divin (Alain Gheerbrandt). Les Egyptiens avaient confié au cynocéphale la charge de saluer l'astre solaire, chaque matin et chaque soir, lorsqu'il paraît à l'orient ou qu'il s'efface à l'occident (Maspero) " (14). Nous ne devons surtout pas oublier que le Douanier Rousseau était aussi musicien, poète et dramaturge.... C'est à la tombée du jour qu'il se rendait au Jardin des Plantes pour trouver des " moments d'extrême ivresse équivalant à un bonheur suprême d'où naîtront ses tableaux exotiques "(15), dont cet impressionnant auto-portrait paysage exotique mis sous la protection de Thot..... qu'il avait rencontré en trottinant dans les galeries du Louvre, sachant bien qu'il n'était pas le premier à situer ses modèles dans un paysage ou à les agrémenter d'évocations champêtres... Son invention (le portrait paysage) ne résidait pas là. Elle consistait surtout dans le fait d'introduire une pensée philosophique dans ses tableaux, c'est-à-dire un ou plusieurs accessoires symboliques et représentatifs de la personnalité et du sexe de son sujet "(16) . Le Douanier Rousseau a dit à Picasso : " Nous sommes les deux plus grands peintres de l'époque, toi dans le genre 'égyptien', moi dans le genre moderne... "(17) . N'aurait-il pas voulu avec cette phrase sibylline lui déclarer son amitié en le mettant sous la protection de Thot ? Il nous revient aussi à l'esprit que le jour de l'an 1903, Pablo Picasso s'était représenté en homme-singe, comme s'il avait voulu évoquer sa nature animale. Cet autoportrait simiesque est décrit par John Richardson, Pierre Daix et dans le catalogue Picasso et le portrait. C'est l'année suivante que Maurice Cremnitz et les frères Deniker ouvrent les portes du Jardin des Plantes à Picasso et sa bande, comme se le remémorent Fernande Olivier et André Salmon.


Lot 59A
Lot 59B
Seul manquait à l'appel l'ami commun : Alfred Jarry. Enfin il nous est apparu, dans toute sa magnificence, nous honorant en nous recevant en sa chasublerie. De sa voix grinçante et mécanique, comme surgie des tréfonds d'un limonaire, il nous déclame le chapitre X de " Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien " : -" Bosse de nage était un singe papion, moins cyno-qu'hydrocéphale, et moins intelligent, pour cette tare, que ses pareils. La callosité rouge et bleue que ceux-ci arborent aux fesses, Faustroll avait su, par une médication curieuse, la lui déplacer et greffer sur les joues, azurine sur l'une, écarlate sur l'autre, en sorte que sa face aplatie était tricolore (....)". Ce personnage sera fort utile au cours de ce livre, en guise de halte aux intervalles des trop longs discours. Ainsi Alfred Jarry décrivait-il le personnage qui accompagne burlesquement le docteur Faustroll jusqu'à ce que ce dernier le tue, tout bonnement. Ce texte Jarry l'a écrit - et sans nul doute récité - lorsqu'il logeait " chez un ami, M. Rousseau, 14 avenue du Maine ". Car il était advenu qu'il avait été expulsé du " Calvaire des Trucidés ", son logement au 74 bd. de Port Royal.

Jarry et Rousseau s'étaient connus en juin 1894, au Salon des Indépendants. " De H. Rousseau, surtout La Guerre (Elle passe effrayante...) De ses comme péroniers le cheval tend dans le prolongement effaré du cou de sa tête de danseuse, les feuilles noires peuplent les nuages mauves et les décombres courent comme des pommes de pin, parmi les cadavres aux bords translucides d'axolotls, étiquetés de corbeaux aux becs clairs. Du même, panneau décoratif, portrait d'homme tel qu'un Memling ". C'est ce qu'écrivit Alfred Jarry voyant pour la première fois des oeuvres de Henri Rousseau. L'amitié et le respect mutuel allèrent jusqu'à la mort. L'année suivante, Rousseau fit le portrait de Jarry, on sait ce qu'il en advint ...

C'est ainsi que durant quatre mois l'un peignait ou jouait du violon, et l'autre écrivait son Docteur Faustroll et le déclamait. Le Douanier a dû être le premier à entendre et à lire ce texte devenu maintenant indispensable. " Et ayant braqué au centre des quadrilatères déshonorés par des couleurs irrégulières la lance bienfaisante de la machine à peindre, il commit à la direction du monstre mécanique M.Henri Rousseau, artiste peintre, décorateur, dit le Douanier, mentionné et médaillé, qui, pendant soixante trois jours, avec beaucoup de soin, maquilla du calme uniforme du chaos la diversité impuissante des grimaces du Magasin national". Et c'est ainsi que, de par la grâce d'Alfred Jarry, Henri Rousseau est devenu le Douanier.... Il est important de noter que Jarry nomme Rousseau par son nom, alors qu'à tous les autres personnages issus de son entourage, il donne des pseudonymes transparents : Jean de Chilra : Rachilde, Moncrif : Maurice Cremnitz, etc... De par le Privilège du Père Ubu, Rousseau se nomme Rousseau.




Lot 59B
Lot 59C
Jarry tenta de faire publier son oeuvre dès 1898, mais en vain. Paul Fort, futur fondateur de Vers et Prose, en publia des extraits, et passé 1900 la revue La Plume fit de même. Mais l'intégralité ne fut publiée que posthume, en 1911. Entre-temps, Alfred Jarry avait constitué plusieurs manuscrits, qu'il faisait circuler par l'entremise de ses amis. C'est dire que le texte était réputé, connu et fantasmé... Au point que Picasso s'attribua - dit-on - l'invention de la " machine à peindre, confiée à la garde et direction de Henri Rousseau " ....

Un des manuscrits était entre les mains de Louis Lormel, dit Libaude, qui avait fondé une petite revue littéraire : L'Art littéraire. Il fut l'un des premiers collectionneurs de Picasso, qui a fait plusieurs fois son portrait. Un autre manuscrit se retrouva sur le marché de la librairie vers 1950. Picasso tenta de l'acheter, en vain .... ce fut le poète Tristan Tzara qui l'emporta. Et dans un geste de grande élégance, Picasso pyrograva le portrait de Jarry sur la reliure en velin du manuscrit. Maintenant, l'ensemble se trouve là où était sa place : le Musée Picasso de Paris.

C'est sans nul doute en pensant à son ami Jarry (qui devait mourir cette même année 1907) que le Douanier Rousseau a peint son " auto portrait paysage exotique ", placé sous bienveillance de Thot, et avec le Privilège du Père Ubu. Après tout, Rousseau n'était-il pas " celui qui douanait " dans le " peuple d'Ubu ", publié dans l'Almanach du même nom et chez l'ami Vollard ?

Ce tableau fut exposé au salon d'Automne du 1er au 22 octobre 1907, en compagnie de La Charmeuse de serpents, des Flamants et de Paysage (vue du pont d'Asnières), ce dernier tableau ayant disparu.

Nous remarquerons la même qualité et finesse de travail dans les végétations de la Charmeuse de serpents et du Mandrill, ainsi que le raffinement dans la signature des deux tableaux......Preuve encore que cet auto portrait paysage exotique revêtait une grande importance pour le Douanier Rousseau qui était souvent pris d'angoisses et de peurs lorsqu'il peignait ses scènes de jungle.... à tel point qu'il devait ouvrir la fenêtre pour dissiper ses vertiges. En réalisant ce tableau, il semble avoir rencontré la sérénité. Il a chassé ses fantômes......Tel que l'a photographié Picasso dans les deux ultimes images que l'on connaisse de lui en l'été 1910.











Lot 59C
Lot 59D
Mandrill dans la forêt vierge devint la possession d'Irma Perrot alors célèbre comédienne née en 1860 qui, dans sa jeunesse, fut modèle de Degas (18), et que l'on rencontre dans le tableau de Ramon Casas La Madeleine (1892)(19). Elle se fit remarquer au Chat Noir en tant que chanteuse. Elle fréquentait les mardis de Vers et Prose à la Closerie des Lilas tandis que Paul Léautaud craignait de la rencontrer car elle avait promis de lui fiche une paire de claques...(20). Courteline, dont elle fut l'amie de cœur, lui confia le rôle d'Adèle dans Boubouroche (21) qu'elle créa avec un immense succès en compagnie de Firmin Gémier. En 1896 elle imposa l'accent auvergnat à la Reine de Pologne dans Ubu Roi d'Alfred Jarry dont elle fit la création avec Firmin Gémier et Maurice Cremnitz (22). C'est peut-être Jarry qui la présenta au Douanier Rousseau, comme c'est elle qui fit connaître le Douanier Rousseau à Courteline, qui lui acheta deux tableaux, dont le Portrait de Pierre Loti. Plus tard, en 1923, Jules Romains lui confiera la création de Knock, puis de Monsieur Le Trouhadec sous la direction de Louis Jouvet (23).

En 1909, Irma Perrot crée La Marquesita au Théâtre des Arts et nous avons la surprise de la retrouver sur scène en compagnie de Pablo Picasso qui certainement le temps d'une soirée, s'est vêtu des habits moulants du torero pour donner la réplique à Encarnation - Irma Perrot....(24). Une autre photo nous le montre vêtu d'un costume similaire lors d'une fête donnée par le Comte de Beaumont.

Le Douanier Rousseau fait le Portrait de Joseph Brummer (en même temps que La muse inspirant le poète). Joseph Brummer tenait une boutique de vente d'objets primitifs. Picasso fit sa connaissance au travers d'Apollinaire et commença à se fournir chez lui en objets nègres (25).

Peu de temps après, en 1910, Picasso se rend chez le Douanier Rousseau et il réalise ces deux superbes photos qui semblent être les deux dernières que nous ayons du Douanier Rousseau avant qu'il ne commence sa vraie vie mexicaine (26) . Ne dirait-on pas des portraits paysages ?

Après différents changements de propriétaire Le Portrait de Joseph Brummer est vendu en 1993 à Londres chez Christie's. Il y a battu un record de prix en pleine crise du marché de l'art (27). Il était accompagné d'une étude de Monsieur Yann Le Pichon.
(ADEC 94, p. 2060)
Nous avons soumis nos recherches et conclusions à Monsieur Yann Le Pichon, qui nous autorise à le citer en référence.

Jordi Viusà


Lot 59D
Lot 59E
Notes
1 - Roger Shattuck, in Le Douanier Rousseau - RMN 1985
2 - Bouret : Le Douanier Rousseau, Lausanne 1980
3 - Yann Le Pichon : Le monde du Douanier Rousseau - Paris 1983
4 - Guillaume Apollinaire : Les peintres cubistes - Paris 1913
5 - André Salmon : Souvenirs sans fin, Paris 2004
6 - Registre de la ménagerie du Jardin des Plantes, vol.19, P.160 (manuscrit)
7 - Larousse de XXème siècle, Paris 1904.
8 - Yann Le Pichon : op. cit. Supra.
9 - Certificat de Monsieur Yann Le Pichon du 13 juillet 2004 (manuscrit).
10 - Larousse : op. cit. Supra.
11 - idem
12 - Naissance de l'écriture, RMN, Paris 1982.
13 - Yann Le Pichon : op. cit. Supra.
14 - Dictionnaire des symboles, Paris 1969.
15 - Bouret : op. cit. Supra.
16 - Yann Le Pichon : op. cit. Supra.
17 - Fernande Olivier : Picasso et ses amis, Paris 1933.
18 - Théodore Reff : Notebooks of Edgar Degas, Paris 1972.
19 - Museu de Montserrat , près de Barcelone.
20 - Paul Léautaud : Journal littéraire , Paris 1968.
21 - Haymann : Biographie de Courteline, Paris, 1993.
22 - André Salmon : op. cit. Supra.
23 - Bnf - Opaline - Arts du Spectacle .
24 - Comoedia Illustré, vol. 1, Paris 1909.
25 - Pierre Daix : Dictionnaire Picasso, Paris 1995.
26 - Picasso photographe, Paris Musée Picasso 2002.
27 - Pierre Daix : op. cit. Supra.
Et nous avons aussi consulté : Dora Vallier : Henri Rousseau, catalogue raisonné, François Caradec : Alfred Jarry, Alfred Jarry : Oeuvres complètes, et nous remercions l'amabilité du personnel de la bibliothèque du C.N.A.C-G.Pompidou , de la Bnf, de la Bibliothèque du Spectacle, de la Bibliothèque de la Société des Gens de lettres, de la Bibliothèque du Musée Picasso et enfin de la Bibliothèque du Jardin des Plantes... ainsi que le personnel de la Bibliothèque Méjanes à Aix en Provence et le personnel des Archives de Narbonne.
Lot 59E
Lot 60B
PSYCHÉ
Papier peint panoramique, XIXème siècle.
Longueur totale des 17 lés présentés: 947,5 cm. Haut. 175 cm.

Manufacture Dufour, Paris.

Dessinateurs: Merry-Joseph Blondel et Louis Laffitte. Redessiné en grandeur réelle par Xavier Mader?

Edition originale: 1815: mise en vente en 1816. Réédité par Defossé et Karth. Paris n° 1010: 1872, 1889, 1905, 1923, 1931.

Impression en grisaille.

Exposition : 1819. Paris. Exposition des produits de l'industrie française.
Livret explicatif édité par Abel Lanse en 1815, mentionné par Henri Clouzot.
Paris, Seine-et-Marne, Tarn, Var, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne -

Collections étrangères: Gand (Belgique); 2 ex. Barcelone (Espagne), Wales. Kent, V & A Museum à Londres (R.-U); Dublin (Irlande); Parme (Italie); 2 ex. Stockholm. Göteborg, Södermanland, Sköne, Vadstena (Suède); Solothurn, Bâle, Lucerne (Suisse).

Bibliographie :
Baumer, 1989, p.155-156; Clouzot, s.d.,pl. 10-14 (ill.); Clouzot-Follot, 1935, p. 173-174: Entwisle, 1972, pl. 20, 24 (ill.); G. Haase, Bildtapeten, Leipzig, 1978, p.8-9 (ill.); Hapgood, 1992, p.32 (ill.); Kammerer, 1983, p. 124-133 (ill.); Leiss, 1961, pl. 11-13, p. 47-51 (ill.); Lynn, 1980, p. 205, 209, 225 (ill.); McClelland, 1924, p. 171, 176, 179, 281-286 (ill.); Mick, 1983, p. 80 (ill.); Psyché et Cupidon; tableaux-tentures en papier peint de la manufacture Joseph Dufour & Cie, imprimé par Abel Lanse, 1815; Nouvel, 1994, p. 105 (ill.); Olligs, 1970, p. 238-239 (ill.); Oman Hamilton, 1982, p. 358 (ill.); Teynac, 1981, p. 118, 121, 124 (ill.), Woods-Jacqué, 1995 (ill.) -
Expositions: Paris, 1936, n° 21; Paris, 1991, p. 122-124 (ill.); Carouge, 1994, p. 144-149 (ill.); Paris, 1991, n°33 (ill.).
Ce décor a été retrouvé par Joseph Dufour, rue Beauvau, avec la mention manuscrite au revers d'un lé: "ce papier fut inventé par Joseph Dufour en 1816."

Source :
Les douze tableaux au complet, répartis sur vingt-six lés au total, se réfèrent au roman de Jean de La Fontaine, Les Amours de Psyché et Cupidon, lui-même inspiré du conte de L'Âne d'or d'Apulée. Les titres des épisodes sont imprimés au bas de chaque lé.
Cinq scènes sur les douze s'inspirent des gravures de Gérard (BN, Est., Dc 55a f° 72) pour l'édition Didot et une de Prud'hon, Psyché enlevée par les Zéphyrs. L'attribution, par Clouzot, de la composition du décor à Blondel et Laffitte, qui ont probablement servis d'intermédiaires entre l'oeuvre de Gérard ou Prud'hon et le papier peint, repose sur deux dessins provenant de la famille Dufour.
Sold: 31 000 €
PSYCHÉPapier peint panoramique, XIXème siècle.Longueur totale des 17 lés présentés:...
Lot 60B
Lot 60C
Lés présentés : 17 sur un total de 26, pour la série complète.

Lés 3-4: "Psyché enlevée par les Zéphyrs". Le tableau de Prud'hon (présenté aux Salons de 1808 et 1814, musée du Louvre) a probablement servi d'inspiration. Dans le papier peint, Psyché a une pose comparable à celle du tableau mais elle est habillée; on retrouve la même idée des angelots transportant Psyché; l'artiste a rajouté les deux colombes ainsi que la nuée emportant Psyché, et les flots agités sur lesquels vogue l'Amour; au fond, une architecture antiquisante.
Larg. 99, Haut. 175 cm.

Lés 6-8: "Psyché au bain". Laffitte?
Long. 184,5, Haut. 175 cm.

Lés 13-14: "Psyché voulant poignarder l'Amour endormi".
Dessin identique de Gérard, exposé au Salon de 1808 et intitulé Psyché revient de son erreur et connaît son époux. Même poignard, mêmes attitudes, mêmes pieds de lit, même architecture, même pilastre; Dufour rajoute cependant la tenture sur le mur, la colombe, la torchère, le casque au sol, enfin l'Amour et Psyché sont tous deux habillés.
Long. 109, Haut. 175 cm.

Lé 15: "Psyché abandonnée". Gérard expose son tableau sur ce thème au Salon de 1808, gravé par Tardieu. La gravure présente une Psyché nue et abattue, tandis que chez Dufour elle est habillée, redressée dans une attitude énergique; à ses pieds une colonne brisée dans les flots.
Long. 58, Haut. 175 cm.

Lés 18-20: "Psyché rapportant à Vénus un vase d'eau de la fontaine de Jouvence". Dessin de Blondel.
Long. 158.5, Haut. 175 cm.

Lé 21: "Psyché allant aux Enfers". Laffitte?.
Long.58, Haut.175 cm.

Lé 22: "Psyché revenant des Enfers". Laffitte?
Long. 58, Haut. 175 cm.

Lés 23-25: "Réconciliation de Vénus et Psyché". Dessin de Blondel, daté de 1815 (vente publique 1987).
Long. 164, Haut. 175 cm.

Lé 26: "Réunion de Psyché et l'Amour". Gérard expose au Salon de 1808 Psyché & Cupidon près d'entrer dans le lit nuptial (Landon, Annales, 1808) gravé par Marais. Seule différence: l'Amour, nu dans la peinture de Gérard, est habillé dans le papier peint.
Long. 58.5, Haut. 175 cm.

Longueur totale des 17 lés présentés: 947.5 cm.

Provenance:
Conservé dans la même famille depuis 1905
- Château de Comteville à Dreux, de 1905 à 1922
- Château de la Thomasserie en Val de Loire depuis 1922

Source:
- Musée des Arts Décoratifs, Papiers peints panoramiques, reproduit p. 144 catalogue raisonné, n°4, Psyché, page 262-263. Flammarion, sous la direction d' Odile Nouvel-Kammerer, octobre 1998.
- Un Âge d'or des Arts décoratifs 1814-1848, Paris, Grand Palais, 1991, reproduit p. 121-124 catalogue, n°33, L'Histoire de Psyché. Réunion des Musées Nationaux, décembre 1991.
Lés présentés : 17 sur un total de 26, pour...
Lot 60C
Lot 134A
De tradition familiale, ce curieux fauteuil provient du Domaine Royal de Dreux.

Un siège identique est conservé au Château du Champ de Bataille. Il porte la marque au pochoir du Château d'Eu, résidence de S.A.R. Louis-Phlippe Duc d'ORLÉans.

S.A.R Marie-Amélie Duchesse d'Orléans a toujours voulu privilégier la vie familiale à l'étiquette trop austère qu'exigeait la vie de la Cour. Elle entendait vivre avec ses enfants dans quelqu'endroit qu'elle fût. C'est la raison pour laquelle nous pouvions trouver dans chaque résidence royale les objets et meubles nécessaires pour cette vie familiale. Dix enfants royaux vinrent combler cette mère attentive.
Parmi ses enfants, quatre filles dont Françoise morte en bas âge, six fils dont le quatrième enfant Charles Philippe Emmanuel, Duc de Penthièvre, qui décéda à l'âge de huit ans en 1828. Ce dernier, d'une santé très fragile, fut contraint à une vie diminuée et ralentie.
C'est peut-être là l'explication de la présence de ce siège dans les demeures royales, les nombreux déplacements de la famille exigeaient certaines astreintes pour cette vie en famille.
Lors de l'installation aux Tuileries de LOUIS-PHILIPPE 1er, Roi des Français, certains meubles et objets des résidences parisiennes de la famille d'Orléans furent transportés à la Maison des Princes à l'Évêché de Dreux.

Ce type de fauteuil, à assise en balancelle, permet à l'utilisateur de rester assis en toute quiétude, notamment lors des descentes ou montées d'escaliers ou de parcours en terrain pentu.
Lot 134A
Lot 145
VIOLON D'AMOUR, attribué à Gasparo de Salo luthier (actif à Brescia puis Crémone au milieu du XVIème siècle), transformé par Gian Paolo Castegnary (actif à Crémone, puis Paris de 1638 à 1663)

Recouvert d'une basane peinte aux armes de France : fleurs de lys, monogramme de Louis XIV et couronne royale sur la table supérieure, écusson de France surmonté de la couronne royale et encadré de six drapeaux blancs sur la table du fond, datés de 1690-1700.
Touche et cordier en palissandre incrusté d'os à motifs fleurs-de-lysés à la mode florentine adaptés en 1638.
Manche, orné d'une tête de femme coiffée sculptée et ajout de douze cordes sympathiques, fin XVIIème - début XVIIIème.

Marqué sur une étiquette intérieure : Castegnary, 1638.
Long. 70 cm.
Milieu du XVIème et postérieur.

Provenance : collection particulière vendômoise

Accident et restaurations

Bibliographie :
Reproduit dans La Musique, les instruments, les œuvres, Paris, Larousse, 1965
In "L'Assemblée générale de la société archéologique scientifique et littéraire du vendômois", La Nouvelle République, le 5 avril 1963, p. 6.
Recherches sur la musique française classique, IV, 1964, Editions PICARD & Cie.

Historique :
Le principe de résonance des cordes par sympathie a été appliqué dans les Indes orientales anglaises, à la fin du XVIème siècle.
Dans les pays occidentaux, Praetorius, dans De Organographia (p.47), traite de la viole d'amour surtout en usage en Angleterre. L'adaptation en est attribuée à Daniel Farrant, violiste du roi James 1er d'Angleterre, au début du XVIIème siècle.

Avant 1620, en France, ces violons faisaient partie de l'Écurie. Puis ils passeront, sous Louis XIII, à la Chambre du Roi et feront partie des vingt-quatre violons du Prince.

Cet instrument est à peu près unique par sa forme de violon sans coin. Il existe un alto de Guarneri qui a cette forme et quelques instruments du XVIIème siècle au musée de Bruxelles.
Entré dans une collection particulière de la région du vendômois en 1963, l'instrument a été présenté à la société archéologique du Vendômois par Norbert DUFOURCQ le 30 mars 1963, et joué à cette occasion par la violoniste Nicole Lepinte.



Sold: 16 000 €
VIOLON D'AMOUR, attribué à Gasparo de Salo luthier (actif à...
Lot 145
Lot 150
MEISSEN (porcelaine)
Belle et rare écuelle à bouillon couverte "deckelterrine", à oreilles plates "en console" à décor de palmettes en relief. Fin décor en camaïeu bleu "façon de la Chine" sur le couvercle et le bol, rehaussé de motifs de quadrillés gravés en dorure avec fleurettes et feuillages alternés ; Le culot du bol est orné de chinoiseries en dorure sur des terrasses ajourées de "laub-und bandelwerk". Décor attribué à Zutat pour la partie en bleu et or, et à Abraham Seuter pour le décor de chinoiseries.
Marque aux grandes épées croisées en bleu sous couverte, rehaussée de dorure, à l'intérieur du bol, avec un sigle de décorateur.

Vers 1725-1730.

Diam. 16 cm

Ce type de décor, exécuté sur des porcelaines de Böttger, était réalisé à Augsbourg par des peintres Hausmaler (décor "en chambre").

- Cf. : Rainer Rückert : "Meissener Porzellan", p. 30, n° 97/98 pour une terrine décorée à Augsbourg avec "golddekor und blau".
- Pour une forme similaire, cf. Rainer Rückert : "Meissener Porzellan", p. 25, n° 82
- Pour le décor de chinoiseries : cf. Abraham L. den Blaauwen : "Meissen Porcelain in the Rijksmuseum", n° 21, p. 48 sur des tasses, en combinaison avec des fleurs chinoises polychromes "Indianische Blümen".

Provenance : une note manuscrite, sur vieux papier, signée par la marquise de Vergennes, (Charles Gravier de Vergennes fut ministre des Affaires Etrangères de Louis XVI), indique que : "cette soupière" (écuelle) de Saxe fut donnée à son père, le marquis de Barbançois, par Madame De Fer, née Dodard, qui la tenait du menuisier Dupleix, chez qui Robespierre logeait. Il prenait son café, tous les matins, dans cette écuelle de Saxe qui lui était portée par la fille de Dupleix, surnommée Cornélie "Copeau" et que Madame De Fer m'a dit, à moi, être une religieuse défroquée. Elle m'a dit que cette écuelle lui avait été donnée "par reconnaissance" par ce nommé Dupleix pour les services qu'elle lui avait rendu.



Sold: 18 500 €
MEISSEN (porcelaine)Belle et rare écuelle à bouillon couverte "deckelterrine", à...
Lot 150
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