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OLD PAPERS & AUTOGRAPHS

 
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Lot 240

[Ancien Régime]
Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...
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Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...
[Ancien Régime]
Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...
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Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...
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Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...
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Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...
[Ancien Régime]
Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la...

[Ancien Régime]
Armes d’apparat et la haute joaillerie française à la fin du 18e siècle

Réunion de 6 dessins, à l’encre, crayon, lavis et rehauts aquarellés, sur papier vergé, contrecollés sur feuillet bleuté (44 x 33 cm), provenant du fonds d’archives de la maison de joaillerie parisienne Gibert/Martial Bernard, vers 1770-1790.
Dont :
- 4 dessins de montures d’épées de cour pavées de pierres précieuses, env. 22 x 18 cm et env. 30 x 16 cm ;
- Dessin de poignard type Kard, poignée dite « en crosse de pistolet », et son fourreau, ornés de motifs floraux multicolores à la manière du travail d’émail polychrome connu en persan sous le nom de minakari, typique des arts décoratifs Qadjar, 35 x 15 cm ;
- Croquis d’une monture de dague à tête d’aigle, 24 x 17 cm.

Ce rare ensemble de dessins reflète une étape cruciale dans le processus de commande d'un objet de luxe. Ils étaient soumis à l'approbation d'un commanditaire de haut rang, permettant de valider l'esthétique, les motifs et la complexité de l'œuvre avant que des matériaux précieux ne soient engagés. Ces feuilles sont donc des documents de première main inestimables, nous offrant une fenêtre sur la genèse de la création au sein de l'écosystème artisanal complexe du luxe parisien.

La création d'une épée de cour de haute joaillerie mobilisait les compétences de plusieurs corps de métiers hautement spécialisés. Les dessins ne sont que la première étape, le point de départ conceptuel d'une chaîne de production sophistiquée. La fabrication d'une épée impliquait au minimum trois artisans distincts:
- le joaillier-orfèvre, concepteur principal de la monture, il était l'artiste qui définissait le style, dessinait les motifs et choisissait l'agencement des matériaux précieux. Son rôle était avant tout créatif et décoratif. Il pouvait réaliser lui-même les parties en or, ciseler les motifs et sertir les pierres, ou sous-traiter ces tâches à des artisans spécialisés de son réseau ;
- le fourbisseur, maître d'œuvre du projet. Son rôle était celui d'un assembleur et d'un finisseur de très haute technicité. Il ne forgeait généralement pas les lames ni ne créait les montures les plus luxueuses, mais il les commandait auprès des meilleurs spécialistes. Sa responsabilité était de s'assurer que tous les éléments lame, garde, fusée, pommeau s'ajustent parfaitement, que l'équilibre de l'arme soit impeccable et que le montage soit solide et durable. C'est lui qui, souvent, apposait sa signature sur l'arme finie ;
- le lamelier, ou forgeron de lames, était l'artisan qui forgeait la partie la plus essentielle de l'arme d'un point de vue fonctionnel.

Ces dessins de joaillerie, véritables objets d’art, soulignent la qualité du travail, du goût raffiné et de l’élégance des artisans parisiens sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI.
L’un des modèles se rapproche d’un dessin pour une épée, réalisé par Juste-Aurèle Meissonnier, vers 1750, conservé au Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum à New York. Ou bien encore à rapprocher de l’épée de diamants de Louis XVI, dessinée par le joaillier Bretet et disparue en 1792.

Le livre-journal du joaillier Henri Gibert fils (coll. part.) indique qu’il est dû le 19 brumaire an X au citoyen Nicolas-Noël Boutet, propriétaire de la manufacture d’armes de Versailles la somme de 1012 francs pour la façon de la monture de diamants qui sont entrés dans la confection d’une épée.

Remerciements à Arnaud Gouvion Saint-Cyr pour son avis précieux.

Sold: 3 000 €

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