Lot 416
Superbe et rare COMMODE en acajou et placage d'acajou à double ressaut central ; elle présente de larges moulures; elle ouvre par deux larges tiroirs sans traverse, un rang de trois tiroirs et deux portes de chaque côté du ressaut central. Montants arrondis, pieds cambrés. Sabots à volutes feuillagées, poignées mobiles à feuilles de laurier et pastilles dont l'une mobile découvre la serrure qui ferme l'ensemble du meuble, en bronze ciselé et doré.
Estampille de J.-F. OEBEN et poinçon de maîtrise.
Dessus de marbre gris et rose.
Transition des époques Louis XV -Louis XVI.
Haut. 0,86 m, Larg. 1,325 m, Prof. 0,56 m.
Jean-François Oeben: reçu maître en 1761.
Biographie: D'origine allemande, ébéniste privilégié du roi, Oeben n'était pas soumis aux règles corporatives, ce qui explique que beaucoup de ses meubles soient anonymes. Néanmoins, deux ans avant sa mort (1763), il fut reçu maître.
Il était logé par brevet royal aux Gobelins, puis à l'Arsenal, et dans son atelier forma un grand nombre d'ébénistes renommés dont J.-F. Leleu, Simon Oeben son frère, Martin Carlin et J.-H. Riesener qui épousa d'ailleurs la veuve de son maître et sœur de R. V. L. C., et dirigea ainsi son atelier.
Oeben livre à la Cour à partir de 1752 des meubles en acajou, par l'intermédiaire du célèbre marchand mercier Lazare-Duvaux (cf. son livre journal), à la marquise de Pompadour, notamment six commodes en acajou (1753). La favorite de Louis XV devint la protectrice et une fidèle cliente de l'ébéniste. Le désir de sobriété qui prévalut à partir de 1750 dans la clientèle entraîna Oeben vers des formes nou¬velles et des décors de plus en plus dépouillés. Il fut un des premiers à plaquer d'une seule essence, généralement l'acajou, toute la façade d'un meuble en disposant le fil soit horizontalement, soit verticalement. Parfois un panneau à fil horizontal s'inscrit entre deux panneaux à fil vertical, comme la commode que nous présentons ici.
Bibliographie:
― Les commodes Transition de J.-F. Oeben, L'Estampille, n° 154, février 1983.
― A la recherche des vrais Oeben, Connaissance des Arts, septembre 1961.
― Les ébénistes du XVIIIe siècle, par le comte de Salverte.
― Les ébénistes et menuisiers du XVIIIe siècle, par P. Kjellberg.
― Le meuble Louis XVI, de J. Watson.
Commodes similaires:
― N° 166 de la vente à l'Hôtel Drouot des 24-25 juin 1985, tout à fait identique à celle que nous présentons.
― Dans une collection privée à Paris, une commode identique mais sans vantaux latéraux en façade.
― N° 105 de la vente du 3 novembre 1989 chez Sotheby's à New York, sans vantaux de façade également.
― N° 169 de la vente du 25 mars 1977 au Palais Galliéna, pas de portes en façade également.
― N° 253 de la vente des 29-30 novembre au Palais Galliéna, sans tiroirs et ouvrant à quatre vantaux.
― Au J. P. Getty Museum et dam la collection Viscount Geormaston, deux commodes en marqueterie mais dont la construction et les deux portes en façade sont identiques à celle que nous présentons.
― Dans l'ouvrage de J. Nicolay: une commode absolument identique est reproduite, ainsi que quatre commodes de même construction mais en marqueterie.
― Dans l'ouvrage de F. Watson: Le meuble Louis XVI, est reproduite, planche 34, une commode très similaire.
Cette commode proviendrait soit du château de Cellettes ― ancienne collection de Tonquédec ― soit du château de Menars près de Blois, ce qui indiquerait qu'elle aurait bien été livrée pour la marquise de Pompadour, ancienne propriétaire du château.
Consulter l'étude
Sold: 185 988 €