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ARTS+DESIGN #9

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Lot 109
Carlo Bugatti (Italien, 1856-1940)
Salon mauresque, c. 1900

Bois noirci, bois laqué, cuivre martelé, étain, soie et garniture en velours grège.
Comprenant une paire de fauteuils, une chaise et une table basse.

Fauteuils : Haut. 107 Larg. 57 Prof. 60 cm.
Chaise : Haut. 90 Larg. 33 Prof. 37 cm.
Table : Haut. 42 Long. 81 Larg. 67,5 cm.
(restauration de qualité par la maison Levy à Paris, la garniture en velours grège remplacée).

Provenance : collection particulière, Paris.

Bibliographie : Marie-Madeleine Massé, Carlo Bugatti au musée d'Orsay, Catalogue sommaire illustré du fonds d'archives et des collections, Paris, 2001, p. 74 pour un modèle de fauteuil comparable.

Bugatti et le "style mauresque"

"Né à Milan en 1856, mort à Molsheim, en Alsace, en 1940, Bugatti fut célèbre au point d'oser répliquer à la reine d'Italie, venue le féliciter pour ses meubles de style "mauresque" à l'exposition de Turin de 1902 : "Vous vous trompez, Majesté, ce style est à moi !". Il eut trois enfants, dont deux fils qui éclipsèrent, de son vivant et jusqu'à nos jours, sa propre gloire : Rembrandt Bugatti, le sculpteur animalier, et Ettore Bugatti, le constructeur d'automobiles."
Présentation de Carlo Bugatti sur le site internet du Musée d'Orsay.

Carlo Bugatti se distingue par la richesse de ses créations, dont l'inspiration lui vient notamment de l'observation de l'artisanat islamique, s'inscrivant en cela dans le mouvement de l'orientalisme et la lignée de l'Aesthetic movement anglais. Empruntant au vocabulaire ornemental du Proche-Orient ses fines colonnettes en cuivre et ses incrustations de nacre sur fond de bois sombre, il développe dès les années 1880 une gamme de mobilier particulièrement originale.
Sold: 21 000 €
Carlo Bugatti (Italien, 1856-1940) 
Salon mauresque, c. 1900 

Bois noirci,...
Lot 109
Lot 115
Wilhelm Krieger (Allemand, 1877-1945)
Joueuse de golf, c. 1910

Bronze.
Patiné et signé.

Haut. 50 cm.

Provenance : collection particulière, Touraine.

Bibliographie : Hajo Kriegeret Martin H. Schmidt, "Wilhelm Krieger Tierbildhauer - Katalog der bekannten Werke", modèle similaire en bronze et porcelaine Hutschenreuther (#359, Haut. 40cm.) reproduit sous la référence 043 (F5) p. 83.

Sculpteur autodidacte, Krieger intègre à partir de 1907 la Sécession munichoise. Il est connu pour ses bronzes animaliers, notamment d'oiseaux, et sa collaboration avec la manufacture de porcelaine Hutschenreuther. Cette sculpture, précoce dans le travail de l'artiste, éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre de l'un des plus grands naturalistes allemands du XXe siècle. Ses portraits familiaux référencés autour de 1910 sont en effet rares et portent cette même signature arrondie, telle celle figurant sur "Stehender Knabe", c. 1910 (vente Quittenbaum, Munich, 18/11/2015, n° 566). La coiffure typique du début des années 1900 est similaire à celle du "Bust of an Art Nouveau Lady", c. 1910 (vente Mehlis GmbH, Plauen, 27/05/2023, n°36517). En 1912, Krieger épouse Emilie Butters, céramiste, qui lui donne cinq enfants, dont le plus jeune d'entre eux, Hajo, est co-auteur du catalogue raisonné de l'oeuvre de son père. Ce bronze est ainsi décrit dans le répertoire de l'oeuvre : "Sportive nue tenant un club de golf derrière sa tête bien coiffée, prenant de l'élan pour frapper la balle. En appui sur sa jambe droite, la jambe gauche légèrement tournée vers l'extérieur".
Sold: 2 100 €
Wilhelm Krieger (Allemand, 1877-1945) 
Joueuse de golf, c. 1910 

Bronze.
Patiné...
Lot 115
Lot 128
Walter Gay (Américain, 1856-1937)
Le salon étrusque des Rohan-Chabot, rue de Washington, Paris

Toile.

Haut. 48 Larg. 56 cm.

Provenance : par descendance familiale, Paris.

Peintre et collectionneur d’art Américain, Walter Gay arrive en France dès 1876. Il peint sa première scène d’intérieur dès 1895 avec une vue de sa maison de campagne à Magnanville dans laquelle il insuffle une lumière particulière rappelant le travail de Turner. Il représente ainsi de nombreux intérieurs de châteaux ou d’hôtel particuliers tels que ceux du musée Carnavalet, du château de Versailles ou de son propre château de Bréau. Il en réalise aussi chez ses amis comme le couple Jacquemart-André dont il reproduit le grand salon dans une œuvre aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art (n°61.91) ou le salon de Lord Stafford. Ce thème lui permet d’organiser sa première exposition personnelle dès 1905 à la Galerie George Petit qui connait un franc succès.

Ce genre permet au commanditaire de démontrer son goût et le prestige de ses collections. L’intérieur est ici celui de la bibliothèque d’un riche hôtel particulier des Champs Elysées meublé "à l'Etrusque", associant à un mobilier en bois doré Louis XVI un important bureau en laque du Japon mais aussi des pièces montées en porcelaines de Chine. Enfin, la présence d’une cheminée de marbre blanc arbore la frise en bronze du Triomphe de Trajan par Thomire, que l’on retrouve également sur la cheminée en malachite d’Anatole Demidoff ainsi que sur le linteau d’une cheminée au musée du Louvre. Ces éléments rappellent le goût éclectique des Rohan-Chabot, à l'instar de la passion de l’impératrice Eugénie pour Marie-Antoinette, tout comme celui des Jacquemarts-André ou de Moïse de Camondo.
Sold: 12 500 €
Walter Gay (Américain, 1856-1937) 
Le salon étrusque des Rohan-Chabot, rue...
Lot 128
Lot 146
Edouard Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971)
« Grand-Duc », tête à gauche, 1933

Bronze à patine brune.
Signé.
Cachet de fondeur "Cire Perdue Paris E. Robecchi".
Fonte unique.

Haut. 53,5 Larg. 28 Prof. 23 cm.

Provenance :
- collection atelier Edouard Marcel Sandoz ;
- collection inconnue ;
- collection Henriette et André Bouygues (1905-1998), Maisons-Laffitte ;
- par descendance, collection particulière, Touraine.
Certificat Art Loss Register, Londres, 27 octobre 2025.

Bibliographie :
- Art et industrie, novembre 1934, reproduit.
- Félix Marcilhac, « Sandoz, sculpteur figuriste et animalier (1881-1971) », Les Editions de l’Amateur, Paris, 1993 : classification chronologique, n°1021 p. 249, classification thématique n°1013 OIS8/1933-1, p. 428, œuvre « non localisée », reproduite p. 429.

Expositions :
- Cercle artistique Volney, Paris, mars 1933 ;
- Société Nationale des Beaux-Arts, Paris, avril 1933, n°1890 ;
- « Les animaliers contemporains, hommage à Pompon », Muséum d’histoire naturelle, Paris, janvier à mars 1934 ;
- « Les animaliers », Galerie Malesherbes, Paris, 1934 ;
- « Les animaliers de Paris, rétrospective Sandoz », Cercle artistique naval, Anvers, 1935 ;
- « Les animaliers de Paris, rétrospective Sandoz », Vaux Hall, Londres, 1935 ;
- « Les animaliers de Paris, rétrospective Sandoz », Cercle artistique Volney, Paris, 1935.

Le grand-duc totem de Sandoz

Le grand-duc est l’animal fétiche d’Edouard Marcel Sandoz, qui réalise son premier portrait d’animal en 1908, alors qu’il attrape un petit hibou lors d’un voyage en Sicile. Le rapace nocturne devient le sujet le plus représenté dans le corpus du sculpteur. Contrairement à d’autres artistes animaliers, hantant les zoos à la recherche de bêtes sauvages en captivité, Sandoz puise, lui, son répertoire dans l’observation d’animaux indigènes et pacifiques, dont il souligne la bizarrerie de la silhouette, la cocasserie de l’allure où, comme ici, la gravité de l’attitude.

Le Suisse prend alors une triple direction qui désarçonne la critique française : synthétisme, réalisme et modernité. Il faudra attendre 1922, et l’envoi de l’Ours polaire de Pompon au Salon d’Automne, pour que la vision novatrice du jeune Helvète soit enfin reconnue, à une époque où la bosselure dominait encore.

Sandoz réunit autour de lui un cercle d’artistes animaliers, français et étrangers, qui exposent à partir des années 1930 dans la galerie d’Edgard Brandt. Après la fermeture de celle-ci en 1934, il en reprend la direction, avec le soutien de la banque Meyer, et la rebaptise Galerie Malesherbes. Les meubles de Leleu, les luminaires de Perzel, les laques de Dunand et les ferronneries de Subes y offrent un écrin idéal pour ses amis artistes : Petersen, les frères Martel, Guyot, Hilbert, Chopard, Margat

A cette période, Sandoz fait évoluer son style d’une figuration stylisée vers une figuration plus réaliste, multipliant les œuvres autour d’un même sujet comme autant de témoignages quasi photographiques. On recense ainsi une dizaine de modèles différents de Grand-Duc entre 1932 et 1935 : tête droite ou retournée, à gauche ou à droite, à l’affût, en couple

Mais c’est cette fonte unique, représentant un Grand-Duc tournant la tête à gauche, qui devient le véritable modèle totem de l’artiste. Il le présente pour la première fois au Cercle Volney en mars 1933, aux côtés d’un pékinois. Les sculptures sont alors si finement exécutées que les visiteurs peuvent presque dénombrer les plumes ou suivre le sens des poils. Cet envoi contraste avec la banalité des œuvres proposées par les sculpteurs officiels, souvent aussi parfaites qu’ennuyeuses (Marcilhac, 1993).

Sandoz expose ensuite ce Grand-Duc au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, puis, après le décès de Pompon, lors de l’hommage organisé au Muséum d’Histoire naturelle de janvier à mars 1934. Ce grand bronze, dont le hiératisme évoque les figures divines égyptiennes dans les ruines de Memphis, trône en haut d’une gaine bien en vue sur les photographies de la toute première exposition des Animaliers à la Galerie Malesherbes. Il intègre naturellement la tournée internationale de la galerie en 1935 : Bruxelles (où le roi des Belges fait Sandoz chevalier de l’ordre de Léopold), Londres, puis Paris.

Cette exposition d’envergure réunit 31 artistes, dont cinq femmes. C’est en réalité une véritable rétrospective Sandoz : il y présente à lui seul un cinquième des 254 œuvres exposées, avec neuf marbres, onze pierres dures, vingt-huit bronzes (dont ce Grand-Duc) et dix-huit peintures.

Redécouvrir aujourd’hui cette sculpture emblématique du maître de la sculpture animalière dont la localisation était jusqu’alors inconnue des spécialistes constitue un véritable événement. Lors de la première grande rétrospective Sandoz, en 1971, à la Cité internationale des arts (quai de l’Hôtel de Ville à Paris), une autre version du Grand-Duc fut présentée, faute d’avoir retrouvé ce bronze.
Sold: 190 000 €
Edouard Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971) 
« Grand-Duc », tête à...
Lot 146
Lot 147
Edouard Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971)
"Singe penseur", dit « Singe aux livres », 1919

Bronze.
Signé, avec envoi daté de 1935 "à M. Chavance".
Cachet de fondeur "Cire Perdue Paris E. Robecchi".
Fonte probablement unique.

Haut. 14 Long. 12 Prof. 10 cm.

Provenance :
- collection atelier Edouard Marcel Sandoz, Paris ;
- collection René Chavance (1879-1961), Vitry-le-François ;
- collection Henriette et André Bouygues (1905-1998), Maisons-Laffitte ;
- par descendance, collection particulière, Touraine.

Bibliographie : Félix Marcilhac, « Sandoz, sculpteur figuriste et animalier (1881-1971) », Les éditions de l’Amateur, Paris, 1993, classification chronologique n°358 p. 244, classification thématique n°784 MAM/1919-4 reproduit p. 392.

Bébert, « Le Singe aux livres », pour le dernier critique de Sandoz

Artiste animalier le plus emblématique des années 1920-1930, Edouard Marcel Sandoz quitte la Suisse pour s’installer à Paris, où, dès le début des années 1900 il met en place un vocabulaire plastique fait de « simplification des volumes et des plans, éliminant les détails superflus pour ne retenir que les masses principales et obtenir une lisibilité parfaite » (Marcilhac, 1993). Alternant entre la figuration et l’art animalier, il participe en 1919 à la IIIe Exposition des artistes suisses de Paris, à la galerie Arbanères, 372, rue Saint-Honoré. Alors que les temps sont à la glorification des généraux victorieux de la Grande Guerre ou aux monuments aux morts, le sculpteur fait le choix d’envoyer un « Corbeau » en marbre et un « Singe se grattant », que la critique juge « d’une belle inspiration ». Le singe en question s’appelle « Bébert » et l’artiste lui voue une fidèle sympathie, qui l’amène à réaliser cinq statuettes aux poses cocasses extrêmement réalistes. Au milieu des années 1930, Sandoz n’est plus le jeune premier favori de la critique, fer de lance de l’exposition des Arts Décoratifs qui s’est tenue dix ans plus tôt. L’article que lui consacre René Chavance en 1935, dans la revue "Mobilier et décoration : revue française des arts décoratifs appliqués", est en réalité le dernier grand article consacré de son vivant au sculpteur et à ses pierres dures. Le critique lui rend un vibrant hommage, décrivant : "Un monde surprenant, familier, véridique et pourtant cruel ; doué de mouvement et pourtant immobile. Une sensibilité d'artiste et d'ingénieux outils, voilà toute la magie d'Edouard Sandoz." En remerciement, Sandoz fait fondre ce bronze par le fils des fondeurs russes de Troubetzkoy. Cette fonte probablement unique est l’une des versions du singe de 1919, dont le plâtre était précieusement conservé dans l’atelier. Bébert est ici assis sur des livres, comme pour mieux souligner avec une pointe d’ironie l’importance des liens entre critique artistique et création vivante.
Sold: 10 000 €
Edouard Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971) 
"Singe penseur", dit « Singe...
Lot 147
Lot 152
Jean Fauré (Français, 1896-1983)
Commode, c. 1937

Placage de palissandre.
De forme rectangulaire, elle ouvre en façade par six tiroirs sur deux rangées à décor d'une frise de losanges. Les pieds cambrés terminés par des sabots en laiton.
Ornementation en bronze doré.
Monogrammée "FJ" sur le plateau. Estampillée "FJ" au revers. Etiquette "Jean Fauré décorateur" avec la mention manuscrite "Exposition 1937 / Artistes méridionaux".

Haut. 86,5 Larg. 173 Prof. 52 cm.
Restaurée en 2024 par M. Guillet, Saint-Arnoult.

Exposition : vraisemblablement XXVIIIe exposition de la Société des Artistes Méridionnaux, Toulouse, Palais des Arts, 1937, cat. exp., Toulouse, Imp. du Sud-Ouest, p. 43.

Bibliographie : Sophie Vinel, "Décorateurs Toulousains (1890-1970)", Paris, Editions de l’Amateur, 2007, pour une commode d'un modèle comparable datée vers 1945 et réalisée en loupe de thuya, merisier et galalithe, p. 92, fig. 142.

Joint : Projet de secrétaire par Jean Fauré au crayon, à la gouache et l'aquarelle, avec le tampon de la maison Jean Fauré, 31,3 x 29,5 cm, sans cadre.

La Société des Artistes Méridionaux organise en 1937 sa "XXVIIIe exposition" dans laquelle, Jean Fauré présente une chambre à coucher en palissandre. Il est donc probable que notre commode ait été exposée à cette occasion. A côté d'un mobilier plus courant, il offre ici un meuble de grand luxe, amorçant la production des années 1940. Durant ces années, Fauré adopte une esthétique se "référençant au siècle des Lumières, dont l'élément déterminant fut la courbe", avant de revenir "à des lignes et des matériaux plus sobres".
Sold: 2 000 €
Jean Fauré (Français, 1896-1983) 
Commode, c. 1937

Placage de palissandre. 
De...
Lot 152
Lot 180
Pierre Jeanneret (Suisse, 1896-1967)
Paire de chauffeuses Kangourou, type Z, 1955-1964

Teck massif.
Assise cannée.

Haut. 61 Larg. 56 Prof. 72 cm.
Dossier de restauration complet par Corinne Chatelain, 2022.

Provenance :
- livrée pour le projet urbanistique de Chandigarh (Inde) initié par Le Corbusier, 1955-1954 ;
- acquise par les actuels propriétaires auprès de Claude Dalmais, antiquaire à « la Maison Rose », Pondichery (Inde), 2011 ;
- collection particulière, Lisbonne.

Bibliographie : François Laffanour, Galerie Downtown, "Chandigarh, Pierre Jeanneret", Paris, Galerie Downtown, 2015, p. 86-87.

Créées dans le cadre du vaste projet de construction de la ville de Chandigarh, au nord de l'Inde, à partir de 1947, ces chauffeuses sont l’un des modèles les plus emblématiques du mobilier conçu par Pierre Jeanneret, en étroite collaboration avec son cousin l'architecte suisse Le Corbusier. Pensées pour équiper les résidences et bâtiments institutionnels de la nouvelle capitale du Pendjab, ces pièces reflètent la volonté d’un design fonctionnel, épuré, adapté aux matériaux et savoir-faire locaux ainsi qu'aux conditions climatiques du sous-continent indien.

Surnommées Kangourou en raison de leur profil en Z inversé, ces chauffeuses reposent sur une structure inclinée, basse et profonde, propice à la détente.

Elles allient un dessin moderniste rigoureux à une fabrication artisanale, avec des assemblages tenons-mortaises. Le teck massif domine par son allure et son dépouillement luxueux. Ses variations témoignent d'une fabrication à la main, conférant à chaque siège un caractère unique. La Chauffeuse "Kangourou Z" est une pièce rare, icône du design moderniste des années 1950, alliant élégance structurelle et valeur patrimoniale. Elle représente un fragment tangible de l’utopie architecturale de Chandigarh, et une expression magistrale du génie de Pierre Jeanneret.
Sold: 15 000 €
Pierre Jeanneret (Suisse, 1896-1967) 
Paire de chauffeuses Kangourou, type Z,...
Lot 180
Lot 200
Line Vautrin (Française, 1913-1997)
Miroir "Romain", c. 1955-1960

Talosel et miroir.
Signé au revers et marqué "Made in France".

Diam. 16,8 cm.
(un talosel recollé, manque un et la seconde couronne)

Bibliographie :
- "Maison & Jardin", décembre 1956-janvier 1957, pour un modèle reproduit en couverture ;
- Patrick Mauriès, "Line Vautrin Miroirs", Galerie Chastel-Maréchal & Editions Le Promeneur, 2004, p. 6, 21, 26, 96 pour des miroirs de même modèle.

Si Line Vautrin propose sa première collection à l'âge de 21 ans, sa carrière débute véritablement lors de l'Exposition universelle à Paris en 1937. Après-guerre, elle s'illustre comme l'une des représentantes majeures du "goût français". Elle place tous ses efforts dans la mise au point d'une nouvelle matière, qu'elle appelle "Lacnaude" et dont elle dépose le brevet. Devenu "Oforge" à partir de 1953, cette technique mêle le plastique et le miroir fragmenté, liés et amalgamés dans la matière. Le rendu final prend l'apparence d'une surface pailletée ou d’écailles. L’Oforge est alors présenté comme l’union du feu, qui a fondu la matière, et de l’eau, grâce à la transparence du verre. A la fin des années 1960, le procédé prend le nom définitif de "Talosel". Il s’agit d’acétate de cellulose, une matière plastique qu’il est possible de travailler en collant différentes plaques avant de les travailler par le feu ou le métal à l’aide d’outils tels que couteaux, scies, pinces.
Sold: 5 800 €
Line Vautrin (Française, 1913-1997) 
Miroir "Romain", c. 1955-1960
 
Talosel et...
Lot 200
Lot 280
Rémi Le Forestier (Français, né en 1985)
La "Belle Castelle"
Mercedes 300 SL Gullwing

Teck massif poncé et sculpté à la main et vissé sur une armature et un habitacle tubulaire métallique.
Portes papillons, coffre et capot fonctionnels.

Construite sur le châssis d'une Mercedes E 300 de 1989. Boîte manuelle 4 vitesses. Sièges en cuir brun. Volant à droite. Moteur Mercedes pouvant atteindre 80 km/h et révisé par le mécanicien de Pierre Chabrier.
Non homologuée sur route.

Haut. 145 Long. 500 Larg. 180 cm.

"La seule Mercedes 300 SL en bois roulante au monde" est l'oeuvre de Rémi Le Forestier. Connu pour sa réplique du trône de Bokassa ou le bureau qu'il livre à Donald Trump pour la Maison blanche, l'ébéniste relève avec cette automobile un nouveau défi : conjuguer l'ébénisterie à la mécanique. 8 000 heures de travail ont été nécessaires au XXIe siècle pour reproduire le modèle emblématique de la marque à l'étoile, produit entre 1954 et 1963. Equipée d'un moteur 6 cylindres de 3 litres, la "300" abat le 0 à 100 km/h en 8,8 secondes avec un équipement de pointe pour l'époque : châssis tubulaire, alimentation par injection puis freins à disques dès 1962. Baptisé la "Belle Castelle", cet exemplaire s'inscrit dans la production de voitures en bois. Elle se présente ainsi comme l'héritière de l'Hispano-Suiza H6 B Nieuport Tulipwood de 1924 commandé par André Dubonnet, ou de la 2CV de Michel Robillard vendue au château d'Artigny le 4 juin 2023.
Sold: 32 000 €
Rémi Le Forestier (Français, né en 1985) 
La "Belle Castelle"...
Lot 280
Lot 281

Concorde

Maquette de soufflerie, c. 1964

Acier à l'échelle 1/75.
Réseau électrique et peinture luminescente.

Pièce unique.

Haut. 15 Long. 95 Larg. 43 cm.

Provenance : vente à Paris, Christie's, 27 novembre 2007, n°390.

Les tests de soufflerie du Concorde par l'Onera, 1963

Maquette de soufflerie du Concorde

Le Concorde est l’avion ultime du XXe siècle, l’incarnation de ce que la recherche scientifique a pu offrir de plus avancé à la société civile : permettre des vols civils supersoniques entre 1976 et 2003. Conçu conjointement à partir de 1962 par les sociétés Sud-Aviation (France) et British Aircraft Corporation (Royaume-Uni), son développement mobilise des moyens considérables, relevant pour certains du secret défense. Le KGB active alors ses agents pour alimenter en informations sensibles les ingénieurs soviétiques qui conçoivent, au même moment, le Tupolev Tu-144.

En France, c’est à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera) qu’est confiée la réalisation des études aérodynamiques, menées sur des maquettes en soufflerie ou sur bancs d’essai, avant d’envisager le premier vol du prototype. L’Onera apporte des contributions majeures au programme, tant sur le plan aérodynamique que structurel et des matériaux.

Le centre de recherche participe ainsi, pour Sud-Aviation, à la définition de la forme des ailes delta, des entrées d’air, des tuyères propulsives, ainsi qu’à l’étude de l’effet de sol et du givrage. Il conçoit également des profils adaptés au vol de croisière à Mach 2, assurant un équilibre optimal à haute altitude.
Concrètement, cette optimisation aérodynamique permet d’accroître la capacité du Concorde de 20 %, soit une vingtaine de passagers supplémentaires, grâce à une prise d’air agrandie. Elle améliore aussi les performances à basse vitesse — phases traditionnellement critiques pour un avion supersonique — et permet de vérifier la résistance thermique et structurelle de l’appareil à des vitesses élevées et à de fortes variations de température, notamment par l’étude de l’échauffement cinétique. Ces essais se déroulent à partir d’octobre 1964 dans les différentes souffleries de Modane et de Cannes.

Comme l’indiquait le commandant Édouard Chenel, légendaire pilote du Concorde puis chef du personnel navigant technique, lors de la vente de cette maquette en 2007 :
« Chaque maquette est conçue spécifiquement pour une mission précise, portant soit sur le vol, soit sur l’écoulement. Elles diffèrent toutes, soit par leur forme au début du programme, soit par leur taille. Celle présentée ici fut réalisée sur mesure, en un seul exemplaire. »

Composée de trois éléments, avec son nez articulé, destinée à être emmanchée sous l'empennage dans la soufflerie, cette maquette présente une aile perforée plusieurs dizaines de fois et intègre des circuits électriques recouverts d’une peinture luminescente anciennement reliés à l'intérieur de son fuselage. Les perforations témoignent de probables essais sur l’écoulement des fluides dans la soufflerie à rafales comprimées de Modane, tandis que les systèmes électriques, vraisemblablement reliés à des thermocouples, et la peinture thermosensible mesuraient l’échauffement local du matériau pour évaluer les coefficients de transfert de chaleur.

Malgré les températures très basses en altitude (–55 °C dans la stratosphère), les composants du Concorde chauffaient fortement en raison de la vitesse supersonique : les pointes avant atteignaient environ 120 °C, la température du carburant en fin de croisière avoisinait 70 °C, et celle des injecteurs pouvait monter jusqu’à 150 °C, interdisant de fait les trop longs trajets.

Rare témoin des origines du mythique avion supersonique, survivante du démantèlement du programme Concorde et des ventes qui ont suivi en 2003, cette maquette constitue à la fois un objet scientifique, dans ce que le design a de plus noble, un objet d’art dans son acception la plus pure et un véritable objet pour l'Histoire.

Aymeric Rouillac
Sold: 110 000 €
Concorde Maquette de soufflerie, c. 1964 Acier à l'échelle 1/75....
Lot 281
Lot 320
François-Xavier Lalanne (Français, 1927-2008) pour Artcurial
"Petit troupeau de moutons", le modèle créé en 1976

Tapis en laine.
Bolduc signé et numéroté "15/150".

Long. 296 Larg. 218 cm.
(bon état général, une tache)

Provenance : collection particulière, Touraine.

Bibliographie :
- « Artcurial : Les objets du Désir, 1975 1996 », Paris, Orlowski Editions, le modèle reproduit p.11 ;
- "Aura cahiers d'Artcurial : L'art du tapis contemporain", n°2, octobre 1991, non paginé, pour le modèle reproduit et le calque original ;
- Jacques Sirat et Françoise Siriex, "Tapis français du XXe siècle. De l'Art Nouveau aux créations contemporaines", Paris, les éditions de l'amateur, 1993, p. 223, le modèle reproduit p. 223 ;
- Daniel Abadie, "Lalanne(s)", Paris, Flammarion, Paris, 2008, reproduction du dessin préparatoire pour un tapis « Mouton » et d’un tapis « Troupeau de moutons » grand modèle tissé par l’atelier de Lodève, p. 138-139 ;
- "Les Lalanne", cat.exp., Paris, Musée des Arts Décoratifs, 17 mars-4 juillet 2010, le modèle reproduit p. 90-91,131.

Ce tapis dont le modèle est créé en 1976 s'inscrit pleinement dans le bestiaire de François-Xavier Lalanne. Tissé à partir de 1977 par la manufacture de Lodève, puis réédité par la galerie Artcurial, il figure un "petit troupeau de moutons", dont les corps sont entremêlés avec des têtes en relief. Lalanne propose cette même composition dans deux autres tailles : un mini (140x160 cm) et un grand troupeau (304x382 cm).

Les moutons occupent à l'évidence une place privilégiée dans l'oeuvre de l'artiste. François-Xavier Lalanne présente un troupeau sculpté pour la première fois en 1966, à l'occasion du Salon de la jeune peinture. Quelque peu subversif en jouant de l'idée de "masse moutonnante", ses premiers moutons offrent une vertu esthétique. Ses "sièges" moutons séduisent également les collectionneurs, à l'instar d'Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé. S'ils font entrer la campagne en ville, d'autres sont destinés à l'extérieur, comme ceux installés en 1991, dans les jardins du château de Chenonceau.La fonction de tapis disparaît tout comme ce tapis qui devient un véritable tableau à poser au sol.
Sold: 57 000 €
François-Xavier Lalanne (Français, 1927-2008) pour Artcurial 
"Petit troupeau de moutons",...
Lot 320
Lot 329
Stanislav Kolibal (Tchèque, né en 1925)
Construction, c. 1992

Carton et matériau composite laqués noir.

Haut. 13 Larg. 23,5 Prof. 19,5 cm.
(petites pliures)

Provenance : maquette offerte par l'artiste à Christian Quenault, chaudronnier, lors de sa résidence à l'atelier Calder en 1992.

Oeuvre en rapport : "Construction XIX" reproduite in Frédéric Migayrou, Isabelle Vierget, Alain Julien-Laferrière et alii., « Stanislav Kolibal », Saché, Atelier Calder, 1992, p. 107.

Si "la production de Stanislav Kolibal forme une totalité qu'il est bien difficile de diviser", on note en revanche une rupture à partir des années 1960. Après avoir joué sur la tension fragile de l'équilibre, il s'oriente davantage vers "un langage de la géométrie" retrouvant en elle "la vérité". S'il retient Malevitch comme figure tutélaire, il s'en éloigne toutefois dans la conception mystique, préférant la poésie de Brancusi, l'équilibre de Vermeer ou le minimalisme de Calder (ibid., p. 54). Installé en résidence à Saché en 1992 dans l'atelier du maître américain, Kolibal conçoit de nombreuses maquettes qu'il dispose dans le séjour de la maison ou le long du mur de l'atelier. Toutes ses réflexions ne sont pas traduites dans le fer ou le contre-plaqué. Une dizaine de "Bau" (constructions) sont réalisées notamment par Christian Quenault, sans l'intervention directe de Kolibal. "J'indique les places, je donne les proportions, je corrige, j'invente, j'interviens lorsqu'il y a des problèmes". De grandes différences peuvent apparaitre entre la maquette et le résultat final. Notre maquette peut être rapprochée de la "Construction XIX" réalisée à l'Atelier Calder durant le séjour de l'artiste en Touraine.
Sold: 2 600 €
Stanislav Kolibal (Tchèque, né en 1925) 
Construction, c. 1992 

Carton...
Lot 329
Lot 330
Stanislav Kolibal (Tchèque, né en 1925)
Construction, c. 1992

Carton et matériau composite laqués noir.

Haut. 14 Larg. 14 Prof. 15,5 cm.
(un élément à recoller)

Provenance : maquette offerte par l'artiste à Christian Quenault, chaudronnier, lors de sa résidence à l'atelier Calder en 1992.

Oeuvre en rapport : Une maquette en carton reproduite in Frédéric Migayrou, Isabelle Vierget, Alain Julien-Laferrière et alii., « Stanislav Kolibal », Saché, Atelier Calder, 1992, p. 53.

Si "la production de Stanislav Kolibal forme une totalité qu'il est bien difficile de diviser", on note en revanche une rupture à partir des années 1960. Après avoir joué sur la tension fragile de l'équilibre, il s'oriente davantage vers "un langage de la géométrie" retrouvant en elle "la vérité". S'il retient Malevitch comme figure tutélaire, il s'en éloigne toutefois dans la conception mystique, préférant la poésie de Brancusi, l'équilibre de Vermeer ou le minimalisme de Calder (ibid., p. 54). Installé en résidence à Saché en 1992 dans l'atelier du maître américain, Kolibal conçoit de nombreuses maquettes qu'il dispose dans le séjour de la maison ou le long du mur de l'atelier. Toutes ses réflexions ne sont pas traduites dans le fer ou le contre-plaqué. Une dizaine de "Bau" (constructions) sont réalisées notamment par Christian Quenault, sans l'intervention directe de Kolibal. "J'indique les places, je donne les proportions, je corrige, j'invente, j'interviens lorsqu'il y a des problèmes". De grandes différences peuvent apparaitre entre la maquette et le résultat final. Notre oeuvre est à rapprocher d'un autre travail préparatoire réalisé par Kolibal à Saché et d'une oeuvre en fer visible dans le film "Constructions" de Guillaume Blanc.
Sold: 2 600 €
Stanislav Kolibal (Tchèque, né en 1925) 
Construction, c. 1992 

Carton...
Lot 330
Lot 337
Rolls Royce
Silver Spirit, 1983

Livrée par Jack Barclay LTD, concessionnaire Rolls Royce à Londres.

Essence, 39 CV, 8 cylindres en V, 6L75.
Boite automatique.
N° d'identification « SCAZSOOXCCH05743 » ; N° de châssis « H05743 ».
97.742 miles au compteur (non garanti)

Carrosserie bordeaux et jantes acier avec enjoliveurs chromés réhaussés d'un double filet.
Conduite intérieure à droite, 4 places. Intérieur en cuir et moquette rouge, tableau de bord en ronce de noyer. Nombreux équipements dont air conditionné, vitres électriques, température et horloge digitale.

Vente sur désignation.

Provenance : La voiture a été originellement acquise auprès du concessionnaire Jack Barclay LTD à Londres.

Cet exemplaire démarre et roule parfaitement. Dans un bel état de conservation, cette automobile présente toutefois des petits défauts de carrosserie et de peinture.
L'autoradio a été échangé par un poste moderne.

Documents fournis : Carte grise collection, dossier d’entretien avec factures et attestation FFVE. Le contrôle technique sera passé pour la vente.

La Rolls Royce Silver Spirit a été produite de 1980 à 1998 sur quatre générations. Notre exemplaire Mark I (1980-1989) est l'un des 8126 produits dans cette déclinaison. Ce modèle incarne le renouveau de la marque au "Spirit of Extasy" en s'inscrivant entre tradition et modernité. Si elle reprend le puissant moteur V8 développé dans les années 1950, elle ajoute une instrumentation de pointe, une suspension hydropneumatique de qualité dérivée de Citroën et pousse à son paroxysme le besoin de personnalisation.
Sold: 13 000 €
Rolls Royce 
Silver Spirit, 1983 

Livrée par Jack Barclay LTD,...
Lot 337
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