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35ème VENTE GARDEN PARTY - I

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Lot 1
Marie Vassilieff (Russe, 1884-1957)
André et Jeanne Salmon, 1919

Deux poupées en peau d'agneau bourrée, billes de verre noir, coton marron et laine. Chaussures en tissu enduit et peint.

André : Haut. 46 cm. (manque le nez)
Jeanne : Haut. 52 cm.

Provenance : collection particulière, château de Bretagne.

Nous remercions M. Claude Bernès qui a examiné et confirmé l'authenticité de ces poupées.

Two 1919 portrait-dolls of André Salmon and his wife Jeanne by Marie Vassilieff.

Bibliographie:
- Julie Richard, "Les poupées de Marie Vasilieff entre utopie et dystopie, les déploiements de l'effigie dans l'art expérimental des avant-gardes historiques", mémoire de maîtrise en histoire de l'art, Université du Québec à Montréal, 2016. Reproduit p.184.
- Claude Bernès, "Marie Vassilief", BVR, 2017, chapitre p.153 et suivantes : M. V. créatrice de "poupées portraits...". qui y précise : "son ami André Salmon conseille à Marie Vassilieff de s'en tenir aux poupées qui viennent asseoir sa réputation..."

"Mes portraits poupées ne le sont qu'extérieurement, ils sont en réalité des démonstrations contre la sévère banalité de la sculpture moderne et classique."
Marie Vassilieff, 1925

Marie Vassilieff créé ses premières poupées en 1915, pour amuser des enfants. Elle les expose à partir de 1916 dans l'hôtel particulier puis les galeries du couturier Paul Poiret dans les années 1920-30. Le succès est réel : tout Paris prend le chemin de son atelier pour commander sa "poupée-portrait." Dénoncée comme "espionne bolchévique", Marie Vassilieff est placée en résidence surveillée en février 1919 avec son fils Pierre. Le critrique d'art André Salmon obtient du préfet le laissez-passer lui permettant d'habiter à nouveau à Paris. Écrivain, poète, romancier et journaliste, André Salmon (1881-1969) est l'un des grands défenseurs du cubisme, donnant son titre aux "Demoiselles d'Avignon". Marie Vassilieff réalise pour le remercier deux poupées-portraits le représentant avec son épouse Jeannot.
Adjugé : 23 000 €
Marie Vassilieff (Russe, 1884-1957)André et Jeanne Salmon, 1919Deux poupées en...
Lot 1
Lot 8
Alfred Jarry (Français, 1873-1917)
« Les Jours et les Nuits », [Paris], 1897

Manuscrit autographe, deux fois signé et daté “avril 1897”.
In-8 (202 x 156mm).

Collation : 259 pages autographes, numérotées 257, à l’encre noire.
Reliure de l’époque, probablement réalisée pour Victor Lemasle. Dos de chagrin noir, à nerfs, plats de papier marbré.
(charnières de la reliure légèrement frottées)

Provenance :
- Victor Lemasle (1876-1932, marchand d’autographes et éditeur, notamment du dernier livre d’Alfred Jarry, Albert Samain (Souvenirs), en 1907) ;
- Louis Lormel (1869-1922), marchand de tableaux.

Exposition de ce manuscrit :
- "ExpoJarrysition", Galerie Jean Loize, Paris (18 palotin au 8 gidouille 80), du 7 mai au 20 juin 1953 ;
- "Alfred Jarry 1873-1917", Graphisches Kabinett, Kunsthaus Zürich, du 14 décembre 1984 au 10 mars 1985.

Bibliographie :
- Patrick Besnier, Alfred Jarry, Paris, 2005, pp. 304 et suiv.
– Maurice Saillet, Sur la route de Narcisse, Paris, 1974 ;
- Karl Pollin, Alfred Jarry : l’expérimentation du singulier, Amsterdam, New York, 2013 ;
- Henry-Alexander Grubbs, « L'Influence d'Isidore Ducasse sur les débuts littéraires d'Alfred Jarry » in Revue d'Histoire littéraire de la France, 42e année, n° 3 (1935), pp. 437-440.

Webographie : manuscrits de Jarry aujourd’hui connus : http://alfredjarry.fr/amisjarry/fichiers_ea/etoile_absinthe_132_133.pdf

An 1897 autograph manuscript of Alfred Jarry’s « Les Jours et les Nuits » novel.

MANUSCRIT AUTOGRAPHE COMPLET DE L’UN DES PLUS BEAUX TEXTES D’ALFRED JARRY.
“TOUT SE TRANSPOSE INFINIMENT DANS LE RÊVE” ÉCRIT STÉPHANE MALLARMÉ, EN SEPTEMBRE 1897, À PROPOS DE CE ROMAN.
LE MANUSCRIT APPARTINT À LOUIS LORMEL, AMI DE LA PREMIÈRE HEURE D’ALFRED JARRY ET PASSEUR DE L’AVANT-GARDE

Texte de présentation par l'expert Jean-Baptiste de Proyart à découvrir dans le catalogue et sur le site internet www.rouillac.com.
Adjugé : 40 000 €
Alfred Jarry (Français, 1873-1917)
« Les Jours et les Nuits »,...
Lot 8
Lot 9
Gen Paul (Français, 1895-1975)
Le tapis rouge, c. 1928

Toile signée en haut à gauche.
Contresignée au dos, titrée sur le châssis : "Les manilleurs" et étiquette : "Paul Marteau".

Haut. 116 Larg. 89 cm.

Provenance :
- collection Paul Marteau (1885-1966), maître-cartier et héritier de la famille Grimaud, Nice ;
- collection particulière, Suisse ;
- collection particulière, Neuilly-sur-Seine.

A ca. 1928 painting by Gen Paul depicting men playing cards on a bistro table.

"TU ME FENDS LE COEUR !"

La partie de cartes est le véritable sujet de ce tableau du père de l'expressionisme abstrait. Autour d'un tapis rouge, protégés du soleil par l'auvent d'un bistrot, trois joueurs et un personnage sur la droite, abattent leur jeu, rafraîchis par une bouteille d'eau de Seltz. Il s'agit d'une partie de Manille, célèbre jeu marseillais popularisé au cinéma en 1931 par Marcel Pagnol avec la réplique culte de Marius : "Tu me fends le coeur !".

Provenant de l'ancienne collection du maître-cartier marseillais Paul Marteau, auteur de l'ouvrage de référence sur l'"Ancien tarot de Marseille" en 1930, cette toile se trouve associée à la légende célinienne. C'est en effet chez Paul et Pascaline Marteau que sont hébergés Lucette et Céline à leur retour d'exil du Danemark en 1951, à Nice puis à Neuilly-sur-Seine. Lorsque dans le courant de l'été Gen Paul est invité chez les Marteau pour dîner avec les Céline, le peintre refuse sans ambages, rendant Céline responsable de ses malheurs d'après-guerre. Les deux hommes étaient pourtant restés très liés, voyageant ensemble à Berlin, Gen Paul illustrant en 1942 "Mort à crédit" et le "Voyage au bout de la nuit". Céline en fut très affecté. Le Bulletin célinien rappelle les lignes du biographe de l'écrivain : « Le soir, quand elle raconta tout cela à Céline, il ne fit aucun commentaire, mais il monta aussitôt dans sa chambre et ne redescendit pas pour dîner » (François Gibault, "Céline. Cavalier de l’Apocalypse (1944-1961)", Mercure de France, 1981, p. 264).
Estimation : 25 000 € ~ 30 000 €
Gen Paul (Français, 1895-1975)
Le tapis rouge, c. 1928

Toile signée en...
Lot 9
Lot 13
Kazuo Shiraga (Japonais, 1924-2008)
T. 34, 1962

Toile, signée et datée en bas à gauche.

Étiquette effacée au dos de la Galerie Stadler, 51 rue de Seine - 75006 Paris : "Nom du Peintre : SHIRAGA / Titre : T. 34 - 1962 / Dimensions : 81 x 116".
Inscription sur le châssis en rouge "PARIS 34" et en noir "No 50".

Haut. 80,2 Larg. 116,1 cm.
(restaurations)

Provenance :
- Galerie Stadler, Paris, 1962 ;
- Collection particulière, Amboise, depuis 1990.

A 1962 painting by Kazuo Shiraga entitled "T. 34".

Exposition probable : "Shiraga", galerie Stadler, Paris, du 26 janvier au 22 février 1962.

Bibliographie : "Le catalogue d'art contemporain n°6", 1990, éditeur Jean-Claude Livet, Usson, oeuvre reproduite pleine page, n°1, avec un texte de Tadaô Ogura, Directeur du musée national d'art moderne de Tokyo.

Nous remercions Mme Aya Senoo de la Fondation Culturelle d'Amagasaki qui a retrouvé le négatif noir et blanc et un tirage positif non titré de cette toile dans le fonds documentaire de la Kazuo Shiraga Memorial Room. Elle précise : "Il semble que l'oeuvre était exposée à l'exposition personnelle de Kazuo Shiraga qui avait eu lieu à la même galerie (Stadler) entre le 26 janvier et le 22 février 1962. Cependant, il n'existe ni photos d'époque, ni liste des oeuvres présentées dans la brochure de l'exposition."

« Transformez votre corps et votre âme en pinceau. Non à tout ! Laissez tout tomber ! Peignez de toute votre force - n'importe quoi, n'importe comment ! Étendez l'émail, laissez-le se renverser ! Faites-le éclabousser dans les visages des maîtres de calligraphie. Débarrassez-vous de tous ces pantins qui vénèrent la calligraphie avec un grand C... Je vais me faire un chemin, je vais me tailler un chemin. La rupture est totale. »
Inoue Yûichi, Journal personnel

Texte de présentation à découvrir dans le catalogue et sur le site internet www.rouillac.com.
Adjugé : 1 500 000 €
Kazuo Shiraga (Japonais, 1924-2008) T. 34, 1962  Toile, signée...
Lot 13
Lot 14
Edgard Pillet (Français, 1912-1996)
La Commanderie, c. 1972

Inox.

Haut. 324 Larg. 240 Prof. 225 cm.

Provenance : château de La Commanderie en Touraine, demeure de l’artiste entre 1974 et 1985 ; demeurée in situ.

An inox sculpture by Edgar Pillet.

Bibliographie : Association des amis d'Edgard Pillet, Catalogue raisonné online, œuvre référencée sous le numéro Y-370.

Vente sur désignation. Visite sur place au château de la Commanderie sur rendez-vous 02 47 61 22 22.

Formé par Despiau à la sculpture classique aux Beaux-Arts de Paris, où il est admis en 1931, Edgard Pillet réside à la villa Abd-el-Tif à Alger, se lie avec Camus puis expose après-guerre sa peinture chez Denise René. Avec Jean Dewasne, il crée en 1950 l'Atelier d'Art Abstrait et collabore avec de nombreux architectes. En 1952, il travaille en Touraine à l'occasion de la décoration de l'imprimerie Mame pour Bernard Zerfuss et Jean Prouvé. Il réalise une cinquantaine de sculptures monumentales dans le cadre du 1% artistique et enseigne aux Etats-Unis aux côtés des American Abstract Artists. Il installe cette sculpture en inox, créée en 1972, dans son château de la Commanderie à L’Île Bouchard, où il réside tous les étés de 1974 à 1984 et où il installe son atelier au premier étage. "Son discours est fondé sur l'emploi de figures géométriques élémentaires et schématisées, ainsi que sur l'opposition du plein et du vide, d'où il résulte des contrastes de formes et de reliefs producteurs de rythmes" relève le critique Claude Guibert. Alors que ses œuvres monumentales appartiennent à des collections publiques inaliénables, l'apparition sur le marché de ces bras d'inox disposés par l'artiste lui-même entre les arbres de son jardin est une opportunité unique d’acquérir une œuvre majeure d’une figure historique de l'art abstrait.
Adjugé : 12 000 €
Edgard Pillet (Français, 1912-1996)La Commanderie, c. 1972Inox.Haut. 324 Larg. 240...
Lot 14
Lot 22
Iran, fin XVIIIe-début XIXe siècle
Cimeterre, dit "shamshir"

à lame en acier, damasquinée à l'or au talon de deux cartouches floraux portant une signature. Poignée coudée à angle droit terminée par une calotte en acier. Fusée formée de plaquettes de corne brune. Garde damasquinée or. Sur la lame, inscriptions : « Amal-e-Asad-Allah », "œuvre du lion de Dieu". Sur l'autre face : « Bande-ye Velâyat Abbas ».

Long. 87 cm.
(petits accidents)

Provenance :
- vente Me Wapler « Art d’Orient », vendredi 15 juin 1979, Drouot Rive Gauche, Paris, lot 147, illustré au catalogue ;
- collection particulière Q., Touraine.

Iranian, late 18- early 19th century. A steel shamshir (scimitar) with gold inlays on the pommel and cross-guard. Inscribed "Amal-e-Asad-Allah" and "Bande-ye Velâyat Abbas" on the blade.

La combinaison du cartouche portant le nom du souverain Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs et la signature Amal-e Assadollâh Esfahâni est la plus répandue sur les lames de cimeterres indo-persans. La signature la plus célèbre est Amal-e Assadollâh Esfahâni (le travail de Assadollâh Esfahâni), Assadollâh signifiant le Lion de Dieu.

Bien qu'il y ait aujourd'hui un consensus quant à la qualité des lames sortant de son atelier,celles-ci sont trop nombreuses et couvrent une trop grande période de production pour ne pas soutenir la théorie qu’Assadollâh était plutôt un titre honorifique ou un gage de belle facture. Voir au sujet de la signature « Assad-Allah » l’ouvrage de L.A. Mayer, Islamic Armourers and their works, Albert Kundig, Genève, 1962. p. 26.
Adjugé : 1 800 €
Iran, fin XVIIIe-début XIXe siècleCimeterre, dit "shamshir"à lame en acier,...
Lot 22
Lot 26
Attribuée à Philippe-Joseph Brocard à Paris (Français, 1831-1896)
Superbe lampe de mosquée de style mamelouk, c. 1870

en verre émaillé. Lampe sur piédouche munie de six agrafes de suspension, en verre transparent très légèrement teinté vert à décor émaillé. Le col évasé est orné d’un large bandeau élégamment calligraphié en thuluth au nom du sultan mamluk Nasser al-Din Mohammed, réservé et dessiné d’un trait rouge sur fond bleu, bordé par deux frises de rinceaux floraux. Sur la panse, des bouquets floraux alternent entre les anses et, sous la panse, se trouvent des médaillons en amande alternant avec des rondeaux meublés d’inscriptions stylisées sur fond floral. Le piédouche est orné d’une inscription répétitive bleue dont les lettres sont surlignées de rouge.

L’inscription autour du col indique : "izz li-mawlâna al-sultân al-malik al-‘âlim al-‘âdil al-malik al-nâsir ‘izz nasrahu" (Gloire à notre maître le sultan le roi savant et juste, al-Malik al-Nasir, que sa victoire soit glorieuse !)
L’inscription sur le piédouche est la répétition des lettres du mot « al-‘âlim » (Le savant).

Haut. 32 Diam. 25 cm.
Diam. ouverture 22,5 Diam. base 14 cm.
(corps en excellent état, infimes égrenures et fêles de cuisson sur les anneaux)

Provenance : Château chartrain. Conservé dans la descendance de Nicolas Pierre Dominique Billard, maire de Chartres sous l'Empire et la Restauration.

A ca. 1870 Mamluk-style enameled light green glass mosque lamp attributed to Philippe-Joseph Brocard, Paris. Thuluth inscription around the mouth and on the foot praising Mamluk sultan an-Nasir Muhammad.

Philippe-Joseph Brocard (1831-1896) est un maître-verrier émailleur et orientaliste parisien qui débute sa carrière comme restaurateur. Il est célèbre pour avoir imité à la perfection de très nombreux verres égyptiens mamelouks.

Cette lampe de mosquée, qui reprend le modèle des lampes de mosquée égyptiennes mameloukes en verre émaillé, est la copie presque parfaite d’une lampe au nom du sultan Malik Nasir Muhammad, ou al-Nâsir Nâsir-al-Dîn Muhammad ibn Qalâ’ûn (règne 1294-95, 1299-1309 et 1309-1340) conservée actuellement au musée Arabe du Caire, (Gaston Wiet, Catalogue du musée Arabe. Lampes et bouteilles en verre émallé, Imprimerie de l’IFAO, Le Caire, 1929, n° 4259, pp. 140-42, ill. Pl. XI).
D’après Gaston Wiet, le style décoratif de la lampe du musée du Caire date du premier quart du XIVe siècle, ce qui correspond au début du troisième règne du sultan Malik Nasir Muhammad ibn Qalaoun.
Estimation : 4 000 € ~ 6 000 €
Attribuée à Philippe-Joseph Brocard à Paris (Français, 1831-1896) 
Superbe lampe...
Lot 26
Lot 30
Audenarde, vers 1580-1590
Alexandre recevant l'hommage de deux dignitaires

en laine et soie.

Tapisserie vraisemblablement tirée de la tenture de l'Histoire d'Alexandre, avec sa bordure de rois et de personnages dans des pergolas, entre des galons, similaire en tous points à celle livrée par Joos de Pape en 1582, offerte par Alexandre Farnèse aux magistrats de la ville d’Audernarde.

Haut. 390 Larg. 242 cm.
(probablement rétrécie, bordure rentrayée)

Provenance : château de la vallée de l'Indre.

Oudenaarde, ca. 1580-1590. A wool and silk tapestry depicting Alexander the Great greeted by two dignitaries. Identical to a tapestry delivered by Joos de Pape in 1582 and offered to Gran Cardinale Alessandro Farnese by the magistrates of Oudenaarde.

Bibliographie : Ingrid de Meuter, "Tapisseries d'Audenarde", pp. 170 à 175.

Page 170 : « L'Histoire d'Alexandre le Grand, roi de Macédoine, est l'un des sujets les plus prisés dans l’art de la tapisserie. Le récit héroïque de ce héros classique se prête parfaitement à une représentation sous forme cyclique. »
Page 171 : « Un élément est important. Il s'agit de la livraison aux magistrats de la ville en 1582 par Joos de Pape d'une tenture racontant l'Histoire d'Alexandre. Cette chambre a été offerte à Alexandre Farnèse (1545-1592), à l'occasion de son entrée officielle dans la ville. Le gouverneur espagnol avait d'ailleurs un lien particulier avec Audenarde, ville natale de sa mère, Marguerite de Parme. Ce n'est certainement pas par hasard que ce thème a été choisi pour remercier le duc. En effet c'est grâce à son intervention et après un long siège que la ville fut libérée dès l'occupation des Gantois qui en étaient maître depuis 1578 (.. .) En outre, il nous semble que le personnage d'Alexandre apparaissant sur les tapisseries rappelle quelque peu les portraits de Philippe II d'Espagne ».
Page 176 : Il est à noter que le personnage d'Alexandre sur la gauche de notre tapisserie, sous l'arcature est en tous points identique, par son visage, sa barbe, sa coiffure et ses vêtements à celui qui est représenté sur les tapisseries de la Tenture d'Alexandre qui appartiennent à la ville d'Audenarde. La bordure de ces tapisseries est similaire en tous points. Ingrid de Meuter, note à ce propos : « on n'a pas constaté de réutilisation de ces différentes bordures autour d’autres scènes ».
Adjugé : 20 000 €
Audenarde, vers 1580-1590Alexandre recevant l'hommage de deux dignitairesen laine et...
Lot 30
Lot 42
Adriaen Isenbrant (actif à Bruges de 1510 à 1551)
Marie-Madeleine

Panneau de chêne, une planche, non parqueté.

Haut. 40 Larg. 30,3 cm.
(restaurations anciennes)

Cadre en placage d'ébène mouluré, travail hollandais du XVIIe siècle (la vue rapportée).

Provenance, selon les propriétaires :
- collection de Longeville ;
- collection Roger Aubert (restaurateur de peintures), rue Megevand, Besançon ;
- collection Louis Henri Girard (1881-1973), industriel à Champagnole, Jura ;
- par descendance, collection particulière, Tours.

A portrait of Saint Mary Magdalene by Adriaen Isenbrant. In a Dutch 17th century ebony frame.

Notre tableau était attribué jusqu'à ce jour au Maître des demi-figures, un peintre "maniériste anversois" au style aisément identifiable, à qui l'on doit de nombreuses représentations de Marie-Madeleine à mi-corps (Expertise par G. Delestre et P. de Bayser en date du 29 octobre 1949). Cependant, le style pictural tout en courbes et ondulations, souvent un peu « sec », du maître des demi-figures, ne correspond pas à la force, à la géométrisation par masses ni à la douceur que l'on observe ici. On perçoit l'influence de Gérard David et de Jan Provost dans le rendu des détails, ce qui situe notre tableau à Bruges et non à Anvers, alors que l'ampleur spatiale est influencée par les portraits de la Haute-Renaissance du début du XVIe siècle (Léonard de Vinci, Raphaël).

On rapprochera le visage des modèles féminins dans le volet gauche du diptyque Van de Velde d'Isembrant (Bruxelles, musée royaux des beaux-arts) et du Portrait d'une dame avec un chien de l'ancienne collection Thyssen-Bornemisza du même artiste (vente Christie's à Londres, 4 juillet 2019, lot n°1), faisant de notre tableau plus un portrait sous les traits de Marie Madeleine qu'une simple représentation de la sainte.

Nous remercions Mr Peter van den Brinck d'avoir confirmé l'attribution de ce tableau à Isembrant, sur photographie numérique.
Adjugé : 100 000 €
Adriaen Isenbrant (actif à Bruges de 1510 à 1551) Marie-Madeleine...
Lot 42
Lot 44
Atelier de Pierre-Paul Rubens (Flamand, 1570-1640)
École Flamande du XVIIe siècle
Marie-Madeleine, dite "La Madeleine Gueffier"

Panneau de chêne, deux planches, renforcées.
Au dos, la main d'Anvers dans le bois et, à la peinture blanche, "N°13" et deux cachets de cire qui seraient ceux de Frédéric de Prusse et de la famille Amadori de Bologne.

Haut. 64.5, Larg. 48.8 cm.
(restaurations anciennes)
Cadre ancien en bois sculpté et doré.

Provenance :
- Duc de Mantoue (d'après la tradition familiale) ;
- probablement collection Etienne Gueffier (1573-1660), après 1630, Rome ;
- par descendance familiale, château de Saint-Beauzire, Haute Loire ;
- collection particulière, acquis des précédents à la fin des années 1950, Auvergne.

A portrait of Mary Magdelene by the studio of Sir Peter-Paul Rubens. Also called "Madeleine Gueffier". Oakwood panels in a carved giltwood frame.

Bibliographie :
- Marcel Röthlisberger, An "Ecce Homo" by Rubens, Burlington Magazine, décembre 1962, p. 542 (comme atelier de Rubens), non reproduit.
- Didier Bodart, "La Madeleine Gueffier de Pierre Paul Rubens", in "Essays in honor of professor Erik Larsen at the occasion of his 90th Birthday", Mexico et Pérouse, 2002, pp.13 à 20, reproduit p.17.

Dossiers joints :
- Bodart 2002 et Burlington 1962 ;
- correspondance de Léo van Puyvelde, conservateur en chef des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique et certificat du 14 janvier 1960 : "La Madeleine (...) est une oeuvre de la main de P. P. Rubens. Je date cette oeuvre du maître autour de 1613-14."

Texte de présentation par l'expert Stéphane Pinta à découvrir dans le catalogue et sur le site www.rouillac.com.
Adjugé : 95 000 €
Atelier de Pierre-Paul Rubens (Flamand, 1570-1640)École Flamande du XVIIe siècleMarie-Madeleine,...
Lot 44
Lot 48
Attribué à Claude Déruet (Français, 1588-1662)
La vie de Saint Louis

Peinture sur marbre. Suite de quatre scènes avec la vie du roi et suite de huit médaillons figurant des angelots. L'enfance de Saint-Louis, Saint-Louis lavant les pieds des pauvres, Saint-Louis en croisade, Saint-Louis visitant les malades.

Dans un cadre en placage d'ébène et bois noirci à décor d'agrafes de bronze d'époque Louis XIII, orné de huit médaillons ronds et ovales.

Plaques : Haut. 29,2 Larg. 24 cm.
Médaillons : Diam 7 et Long. 9,5 cm.
Cadre : Haut. 84 Larg. 73,5 cm.
(accidents et manques)

Provenance : famille Bertrand de Boucheporn ; par descendance, hôtel particulier du cloître Saint Aignan, Orléans.

A series of painted marble plates attributed to Claude Déruet depicting four scenes of the life of King Louis IX (aka Saint Louis). In a Louis XIII ebony and blackened wood frame decorated with bronze ornaments and eight round and oval painted marble medallions depicting angels.

LOUIS IX, UN SAINT SUR LE TRÔNE

Les hauts faits du long règne de 44 ans de Louis IX sont illustrés par quatre peintures sur marbre, entourées d’un concert d’anges musiciens sur huit médaillons, toujours en marbre. Le coffret de Louis IX, conservé au musée du Louvre (MS 253), présente également une décoration de médaillons ronds, mais en émaux.

Saint Louis, l’Enfance.
Couronné en 1226 à l’âge de 12 ans. Il reçoit une éducation très stricte et très pieuse, notamment par son grand-père Philippe Auguste et sa mère Blanche de Castille, épouse de Louis VIII, reine mère, assumant la régence jusqu’à sa majorité.

Saint Louis, les Pauvres.
De spiritualité cistercienne, tout en majesté royale (couronne, manteau fleurdelisé), il est le bienfaiteur et serviteur des pauvres. Par humilité à genoux, le roi lave les pieds d’indigents en public le Jeudi Saint.

Saint Louis, les Croisades.
À la suite d’un vœu, il décide de reprendre aux Infidèles le tombeau du Christ. En 1248, il guide la septième croisade ; il lance, à partir d’Aigues-Mortes, la huitième et dernière Croisade en 1270, et meurt devant Tunis.a

Saint Louis, les Malades.
Plein de compassion, le roi nourrit les malades dans un hôpital. Contemporaine de l’édification de l’hôpital Saint Louis par Henri IV, cette scène rappelle, suivant la tradition alors établie, que c’est en soignant ses propres soldats de la peste que le roi aurait attrapé la maladie qui l’emporta.

Peintre officiel du duc de Lorraine, le nancéen Claude Deruet étudie à Rome. Anobli par Louis XIII en 1621, il sera fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel et travailla pour de nombreux personnages à la Cour, ainsi que pour le chantier du château du Cardinal de Richelieu, dont les œuvres sont conservées au musée d’Orléans.

Philippe Rouillac
Adjugé : 8 600 €
Attribué à Claude Déruet (Français, 1588-1662)La vie de Saint LouisPeinture...
Lot 48
Lot 53
Attribué à Charles Le Brun (Français, 1619-1690)
Descente de croix

Toile et châssis d'origine.
Inscription au revers de la toile: " Sis Louis dor " et un paraphe.

Haut. 61 Larg. 47 cm.

Sans cadre.

A painting attributed to Charles Le Brun depicting the Descent from the Cross. Frameless.

Notre tableau est une très belle version d'une composition créée par Charles Le Brun vers 1650, connue par la gravure de Claude Duflos (notre toile est dans le même sens). On note plusieurs variantes, la différence majeure concernant la tête du Christ ; ici de profil, le visage est représenté de face sur l'estampe, tourné vers le spectateur. Sur celle-ci, les deux croix des larrons, à droite et sur la colline, sont absentes. Les couleurs, avec leur gamme primaire rouge, bleu, jaune, sont caractéristiques de cette phase poussinesque de l'artiste.

Le linceul qui flotte en haut de la croix est un détail iconographique qu'on trouve aussi, à la même époque, dans la "Déposition de croix" de Nicolas de Platemontagne : la croix s'apparente à l'Etendard de la Croix, auquel saint François de Sales a consacré un traité (Défense de l'Estendart de la saincte Croix de notre Sauveur Jésus-Christ, Lyon, 1600). Les écrits de ce théologien ont eu un impact profond sur la spiritualité du XVIIe siècle ; dans son chapitre intitulé 'De la façon de peindre les croix', il note " la croix comporte un traversier... auquel pendoit un voile, comme on fait maintenant en nos gonfanons, pour montrer que c'estoit l'estendart de Jesus-Christ "(F. Lanoë, dans le catalogue d'exposition A l'Ecole de Philippe de Champaigne, Evreux, 2007, p. 164).
Adjugé : 54 000 €
Attribué à Charles Le Brun (Français, 1619-1690) Descente de croix...
Lot 53
Lot 57
Lavinia Fontana (Italienne, 1552-1614)
Portrait d'Antonietta Gonsalvus

Toile.

Haut. 54,5 Larg. 47 cm.
(Restaurations anciennes)

Cadre ancien en bois sculpté et doré.
Sur le cadre en bas : "Dell' isole Canarie fu condotta al re Enrico, poi da questo duca di Parma inviata : nel 159(?) dipinto" (Des îles Canaries, elle fut apportée au roi Henri, puis envoyée par lui au duc de Parme : en 159(?), elle fut peinte)

Notre tableau est à rapprocher de la composition de Lavinia Fontana conservée au musée des Beaux-arts de Blois.

Provenance :
- collection du docteur Edgar Bérillon (Saint-Fargeau, 1859 - Paris, 1948), célèbre franc-maçon et psychiatre français, connu pour ses travaux sur l'hypnose, qui publia une intéressante "Étude psychologique et sociologique sur les femmes à barbe" dans La revue de l'hypnotisme (n°19, 1905), avec de nombreuses reproductions mais pas celle de cette oeuvre.
- par descendance familiale, collection Berillon, Yonne.

A 16th century portrait of Antonietta Gonsalvus by Lavinia Fontana. In a carved giltwood frame.

La jeune Antonietta Gonsalvus, aussi appelée Tognina Gonzales, est passée à la postérité grâce à son portrait à l'huile réalisé vers 1595 par la peintre bolonaise Lavinia Fontana (Musée des Beaux-Arts, château de Blois, n°997.1.1). Comme son père et la plupart de ses frères et soeurs, « Tognina » souffre d'hypertrichose, une maladie génétique provoquant une pilosité envahissante. En 1547, son père Pedro Gonzales, né à Ténérife et alors âgé de 10 ans, est offert au roi de France Henri II à l'occasion de son sacre. La possession de cet « homme sauvage » est source de prestige pour le monarque, qui lui attribue une partie du parc du château de Fontainebleau et l'élève avec les autres enfants de la Cour. Pedro prend alors le nom de Petrus Gonsalvus. Au décès du roi Henri II en 1559, il est marié à Catherine Raffelin, nourrissant la légende du conte « La belle et la bête ».

Au décès de Catherine de Médicis en 1589, la famille Gonsalvus et ses sept enfants est envoyée en Italie, accueillie chez différents nobles. L'inscription en italien sur le feuillet que tient ici Antonietta, semblable à celle du portrait Blois, raconte le parcours familial : « Don Pietro, un homme sauvage découvert dans les iles Canaries, a été transporté chez son altesse sérénissime Henri, roi de France, et de là chez son excellence le Duc de Parme. C'est de lui que je suis issue, Antonietta, et que l’on me trouve aujourd'hui à la cour de Dame Isabella Pallavicina, l'honorable marquise de Soragna ».

Le périple des Gonsalvus depuis la France vers l'Italie est connu grâce aux observations scientifiques qui sont réalisées à chaque étape. Merry Wiesner-Hanks l'a remarquablement documenté dans son ouvrage publié en 2009 aux presses universitaires de Yale : « The Marvelous Hairy Girls : The Gonzales Sisters and their Worlds ». A Bâle, le physicien Felix Platter étudie ainsi deux enfants et commande leurs portraits. Les tableaux, dont celui de Maddalena Gonzales, seront ensuite envoyés à l'archiduc Ferdinand II et accrochés en son château d'Ambras, lequel donnera son nom au syndrome pileux représentés sur ces toiles.

En 1594, Antonietta qui serait alors âgée d'une quinzaine d'années est examinée à Bologne par Ulisse Aldrovandi, dont les notes scientifiques ne seront publiées qu'en 1642 dans l'ouvrage « Monstrorum Historia ». C'est à ce moment que son amie la peintre Lavinia Fontana, formée par Sophonisba Anguissola, réalise le portrait de Blois. Fontana collabore alors en effet avec d'autres peintres, hommes et femmes, au projet éditorial à venir d'Aldrovandi, dont sont conservées 8.000 aquarelles. Sur l'une d'elles, un autre portrait ressemblant à celui d'Antonietta, avec les mêmes fleurs dans les cheveux et la même robe de brocard, diffère par son inscription : « Une femme poilue de vingt ans dont la tête ressemble à un singe, mais qui n'est pas poilue sur le reste du corps ».

Suscitant la plus grande des curiosités de son vivant, allant de la crainte sauvage à la défiance animale en passant par le statut d'objet précieux offert en présent, Antonietta est une petite fille sans équivalent dans l'histoire de la peinture. L'apparition de cette toile inconnue, peinte par une artiste femme, est d'autant plus marquante qu'elle représente une enfant dont la trace disparait à la fin du XVIe siècle en Italie, alors même que se déroule au Musée des arts décoratif à Paris l'exposition évènement « Des cheveux et des poils ».
Adjugé : 1 250 000 €
Lavinia Fontana (Italienne, 1552-1614)Portrait d'Antonietta GonsalvusToile.Haut. 54,5 Larg. 47 cm.(Restaurations...
Lot 57
Lot 60
Jean-Baptiste Oudry (Français, 1686-1755)
Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, forêt de Fontainebleau, 1733

Plume et encre de chine, lavis gris avec des rehauts de gouache blanche sur papier anciennement bleu.
Signé et daté « JB. Oudry 1733 ».

Haut. 32,5 Larg. 55,5 cm.
(insolé)

Provenance :
- vente de la collection Bruun-Neergaard, Paris, 29 août 1814, n°286 (15 Frs) ;
- Gustave Lacan ;
- vente anonyme à Paris, galerie Charpentier, Me Rheims, expert Pierre Lamy, 7 juin 1955, additif au catalogue n°A ;
- Louis Henri Girard (1881-1973), industriel à Champagnole, Jura ;
- par descendance, collection particulière, Tours.

A 1733 drawing by Jean-Baptiste Oudry depicting a deer hunt in the Fontainebleau Forest. Ordered by Louis XV and presented to the King by the artist.

Bibliographie : H.Opperman, "Jean-Baptiste.Oudry (1686-1755)", Garland Publishing, 1977 (édition revue et augmentée de la thèse de 1972), Tome II, cat n°D583.

Inscription sur un cartouche au dos de l’encadrement : "Évènement singulier arrivé sur un des rochers de la forêt de Fontainebleau dans une des chasses de S.M. Louis XV. Dessin d'après ses ordres par J-B Oudry pour être peint par lui en grand. Présenté au Roy par J-B Oudry".

Inscription au dos de l’encadrement : "Sur un rocher qui surplombe la forêt un cerf se défend contre la meute. Au pied du rocher, deux groupes de chasseurs à cheval et de piquer au milieu desquels se trouve le Roi. À droite et à gauche des échappées où l'on distingue d'autres cavaliers qui viennent se joindre à la chasse".

Ces dessins préparent les tentures des Chasses Royales de Louis XV : ensemble de neuf tapisseries conçues par Jean-Baptiste Oudry dans les années 1733-1738. Les tapisseries, tissées aux Gobelins, devaient orner la chambre du roi, son antichambre et le cabinet du conseil au château de Compiègne. Notre dessin fait partie du même groupe que "Louis XV chassant le Loup" conservé au Musée du Louvre (1728, 38 x 52 cm, Inv. 31493) et que "Louis XV tenant en laisse un limier" (1728, 33 x55 cm, vente Couturiers Nicolaÿ, expert de Bayser, Paris 17 mars 1989).

Les Chasses Royales sont certainement le projet le plus ambitieux conçu par Oudry. La commande des Chasses Royales advient en 1733 et concerne tout d’abord trois scènes avant de devenir un projet beaucoup plus ambitieux. Vers 1738 au plus tard, la série complète est prévue même s’il est difficile d’en faire une chronologie précise entre 1733 et 1738. Nous savons par contre de manière précise que le premier carton est présenté au souverain en 1735, à Pâques, et les deuxième et troisième en 1736 et 1737, à la Pentecôte. Le carton préparatoire à cette tapisserie, actuellement en restauration, correspond à la quatrième pièce. Daté 1738, il est conservé au musée de Fontainebleau.

Sur les neuf esquisses à l’huile, huit sont conservées au musée Nissim de Camondo à Paris (et une dans une collection particulière). Des neuf grands cartons, huit sont à Fontainebleau encastrés dans les boiseries (le dernier, en mauvais état, est au musée du Louvre). La liste des neufs sujets et les renseignements que nous avons à propos de chacun est la suivante :

1. Rendez-vous au carrefour du Puits du Roi, Forêt de Compiègne
Esquisse à Camondo, datée 1733 ; Carton à Fontainebleau, daté 1735

2. La Mort du cerf aux étangs de Saint-Jean-aux-Bois, Forêt de Compiègne
Esquisse à Camondo, datée 1733 ; Carton à Fontainebleau, daté 1736

3. Chasse au cerf dans l’Oise à la vue de Compiègne, du côté de Royallieu
Esquisse à Camondo, datée 1736 ; Carton à Fontainebleau, daté 1737

4. Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, forêt de Fontainebleau
Esquisse dans une collection privée, datée 1737 ; Carton à Fontainebleau, daté 1738

5. Louis XV tenant le limier, allant au bois, au carrefour du Puits solitaire, forêt de Compiègne
Esquisse à Camondo, datée 1738 ; Carton à Fontainebleau, daté 1739

6. On découple la vieille meute au carrefour de la Petite Patte d’Oie, Forêt de Compiègne
Esquisse à Camondo, datée 1739 ; Carton à Fontainebleau, daté 1741

7. Meute de chiens qui vont au rendez-vous, au carrefour de l’Embrassade, Forêt de Compiègne
Esquisse à Camondo, datée 1741 ; Carton à Fontainebleau, daté 1743

8. La curée du cerf dans le forêt de Saint-Germain à la vue de l’abbaye de Poissy
Esquisse à Camondo, non datée ; Carton au Louvre, daté 1744

9. Le Forbu à la fin de la curée
Esquisse à Camondo, datée 1745 ; Carton à Fontainebleau, daté 1746
Adjugé : 100 000 €
Jean-Baptiste Oudry (Français, 1686-1755) Cerf aux abois dans les rochers...
Lot 60
Lot 62
École française vers 1769
Portrait de Jean Baptiste Brossard de Lintrie à l'âge de 26 ans

Toile d'origine.
Annoté au dos de la toile d'origine : "Jean Baptiste Brossard de Lintrie âgé de 26 ans, gendarme de la
Gendarmerie Compagnie d'Orleans paint à Luneville en 1769".

Haut. 33,5 Larg. 27 cm.

French School, ca. 1769. A portrait of Jean Baptiste Brossard de Lintrie at age 26. Original canvas with inscriptions on the back.

Jean-Baptiste Brossard de Lintrie pose dans son bel uniforme d’apparat écarlate d’officier du corps d’élite des gendarmes de France, appelé les « gendarmes rouges », orné de la croix de chevalier de l’ordre de Saint Louis. Au lendemain du rattachement en 1766 du royaume de Lorraine à celui de la France, Louis XV ordonne l’envoi, en garnison à Lunéville, de ce corps de cavalerie prestigieux, composé de 10 compagnies dont celle d’Orléans.

La couleur écarlate des uniformes confère à cette troupe une identité unique : « Habit, parements et collet de drap écarlate, bordé d’un galon d’argent d’un pouce de large, les revers garnis de six brandebourgs du même galon, boutons argentés, doublure, veste culotte et gants de couleur chamois, ceinturon et chapeau bordé d’argent, cocarde blanche, cravate noire, bandoulière et épaulettes brodées d’argent et garnies d’un galon de soie affectée à la compagnie, manteau de drap écarlate, doublé en entier de serge rouge et parementé de couleur chamois… » Extrait « Histoire de Lunéville » par Henri Baumont (1900).

Jean-Baptiste Brossard de Lintrie, époux de Marie Henriette Deméré, poursuit sa carrière militaire comme sous-lieutenant (1784) puis lieutenant de cavalerie (1788) dans la maréchaussée à Orléans.
Adjugé : 4 000 €
École française vers 1769 Portrait de Jean Baptiste Brossard de...
Lot 62
Lot 70
Attribuée à Nicolas Sageot (Français, 1666-1731)
Commode dite "Mazarine"

marquetée en première partie et contrepartie de laiton sur fond d'écaille de tortue teintée rouge. De forme légèrement mouvementée, les côtés en table saillantes, elle ouvre par quatre tiroirs sur quatre rangs à trois compartiments. Le décor s'épanouit sur trois faces : arabesques, rinceaux, mascarons, grotesques, coupes fleuries et insectes. Chaque réserve latérale présente un page esquissant un pas de danse dans un entourage d’entrelacs, rinceaux et volutes affrontées.
Les montants en saillie en forme de volute se terminent par des sabots en bronze. Leurs côtés marquetés en deuxième partie.

Ornementation en bronze doré : entrées de serrures à mascarons, frises feuillagées et mains à rosettes. Les montants en console renversée reposent sur quatre pieds en bronze doré en forme de sabots de biche.

Travail de la fin du règne de Louis XIV, début du XVIIIe siècle.

Plateau de marbre brèche noir rapporté, veiné de blanc et tacheté de gris. (accidenté)

Haut. 85 Larg. 126 Prof. 61,5 cm.
(petits accidents et manques, restaurations)

French, early 18th century. A so-called "Mazarine" commode with marquetry and red tortoiseshell inlaid with brass attributed to Nicolas Sageot. Gilt bronze ornaments, black marble top flecked with white veins and grey spots.

Œuvres en rapport
- une commode au même décor de commedia del Arte sur les côtés et en façade, malgré des tiroirs à deux compartiments, attribuée à Nicolas Sageot dans la vente Caen enchères, Caen, 8 mai 2021, lot 45. La partie latérale des montants est, elle, en première partie.
- une commode comparable à la précédente, avec le même décor de commedia del Arte estampillée Nicolas Sageot dans la vente Tajan, Paris, 20 décembre 1994, lot 35.

Ce type de décor marqueté inspiré du monde romain mélangeant arabesques, figures grotesques et rinceaux est réinterprété par l’ornemaniste Jean Berain, « dessinateur de la Chambre et du Cabinet Roi ». Son recueil publié en 1711, « Oeuvres de Jean Berain recueilli par les soins du sieur Thuret », préfigure le style rocaille. De nombreux ébénistes parisiens de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle s’en inspirent. Le plus excellent de son temps est Nicolas Sageot (1666-1731), reçu maître en 1706. Installé dans le faubourg Saint-Antoine, il produit des meubles marquetés d’une très grande qualité et inspirés des ouvrages d’André-Charles Boulle. Les deux ventes de son fonds de commerce en 1720 mentionnent différentes commodes « en marqueterie de cuivre et d'écaille et partiellement garnies de bronze » pour des sommes allant de quatre cent à mille livres.
Adjugé : 31 000 €
Attribuée à Nicolas Sageot (Français, 1666-1731)Commode dite "Mazarine" marquetée en...
Lot 70
Lot 73
Attribué à Mathieu Criaerd (Français, 1689-1776)
Grand bureau plat, vers 1715

en placage d'amarante sur bâti de sapin. Le plateau rectangulaire aux angles arrondis est cerclé d'une lingotière à écoinçons et gainé d'un cuir fauve décoré aux petits fers de rinceaux, bouquets de fleurs et frises végétales. Il ouvre en ceinture sur une face par trois tiroirs avec retrait central. Les côtés présentent un tablier. Quatre pieds cambrés.
Riche garniture en bronze ciselé et doré comme poignées de tirage fixes, chute aux pagodes, astragales et sabots.

Travail d'époque Régence.

Haut. 81,2 Long. 180,5 Prof. 91 cm.
(restaurations d'usage, petits accidents et manques, dont une serrure)

French, ca. 1715. A large amaranth veneered flat desk attributed to Mathieu Criaerd. Lavish gilt bronze ornaments.

Cet imposant bureau s'inscrit dans la grande tradition des bureaux plats, dits également de "ministre", initiée par André-Charles Boulle. L'un des premiers exemplaires, daté des années 1705-1710, était conservé dans la collection Hubert de Givenchy. Passant de six à quatre pieds vers 1715, puis délaissant le retrait central autour de 1730, à l'occasion de la création du bureau du prince de Condé, les bureaux plats présentent alors leur forme définitive, laquelle se développe a fortiori vers 1740-1750.

Ce bureau présente toutes les caractéristiques du travail parisien des ébénistes de l’époque Régence.
Son bâti est composé en-dessous d’une planche lisse de résineux, une fabrication similaire à celle des commodes de la période Louis XIV. En effet, les montages évoluent sous le règne de Louis XV : ils sont alors dits "en panneautage" (panneaux dans des cadres) et réalisés en chêne. Le second point confirmant une période de fabrication vers 1715 est le placage, uniquement en amarante. La mode des meubles réalisés en seul placage d’amarante est en effet très brève à Paris, ne couvrant qu'une période d’environ cinq ans.
Adjugé : 10 000 €
Attribué à Mathieu Criaerd (Français, 1689-1776)Grand bureau plat, vers 1715en...
Lot 73
Lot 78
Travail vénitien du XVIIIe siècle
Commode à « lacca »

en bois à la façade mouvementée ouvrant par trois rangs de tiroirs. Riche décor en vernis or sur fond vert, à la façon de la Chine. La façade, les côtés et le dessus sont ornés, sous un soleil, de scènes de palais et de salon de thé dans des paysages aux pierres de sagesse. Personnages à l'ombrelle, femmes et enfants, évoluent au milieu de grues, paons et gallinacé. Le tablier ajouré est sculpté de rinceaux et fleurs peintes. Les quatre pieds cambrés à décor de feuilles d’acanthe.

Haut. 92 Larg. 125,5 Prof. 65 cm.
(petits accidents, restaurations)

Provenance : collection particulière du Docteur et de Madame V., propriété de la Vienne.

Venitian, 18th century. A lacca povera three drawer commode decorated with Chinese inspired landscapes and figures.

Bibliographie : Monika Kopplin, "European Lacquer", Hirmer Verlag, 2010, une commode vénitienne du milieu du XVIIIe siècle à rapprocher, avec son vernis vert et le tablier ajouré, reproduite p.30.

« À Venise, les modèles rocaille français sont interprétés au milieu du siècle avec originalité. C’est au peintre vernisseur que revient le premier rôle, le travail du menuisier et du sculpteur restant assez sommaire. Aux décors inspirés de l’Extrême-Orient, sur des fonds sombres, succèdent au milieu du XVIIIe siècle des décors éclatants, sur fond vert ou bleu, réalisés suivant la technique de vernis appelée la « lacca » et couverts de fleurs en bouquets ou en guirlandes. »
madparis.fr
Adjugé : 11 000 €
Travail vénitien du XVIIIe siècle Commode à « lacca »en...
Lot 78
Lot 85
Louis-Nicolas Van Blarenberghe (Français, 1716-1794)
La partie de cartes

Gouache
Signée en bas à droite.

Oval : Haut. 5,5 Larg. 7 cm.

French, 18th century. A miniature painting by Louis-Nicolas Van Blarenberghe depicting gentlemen and ladies playing cards.

La femme recevant ses amis autour d’une partie de cartes porte le même chapeau que celle brodant sur le couvercle de la boite intitulée La bibliothèque (Vente Le Breton, Paris, 7 décembre 1921, reproduit in Monique Maillet-Chassagne, "Une dynastie de peintres lillois, les Van Blarenberghe", Bernard Giovanangeli Editeur, Paris, 2001, fig. 62 p. 150). L’auteur souligne que la finition de cette œuvre « égale celle des miniatures de la tabatière Choiseul », suggérant que les cartons en vrac représentés dans la bibliothèque signifient « le soudain déménagement forcé des Choiseul de Paris à Chanteloup » lors de la disgrâce du Ministre en 1770.

On peut rapprocher notre miniature, probable ancien couvercle d’une boite ou tabatière, de celle représentant la chambre d’apparat du Duc de Choiseul à l’hôtel Crozat à Paris (musée du Louvre, OA 2281), notamment pour sa représentation du parquet de Versailles, que l’on retrouve également sur la vue de l’appartement ministériel du Duc sur la tabatière récemment acquise par le Louvre.

L’abbé Barthélémy, auteur du Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, pourrait être le personnage à gauche, tandis que la Duchesse de Choiseul serait représentée à la table de jeu à droite avec des amis. La tapisserie à alentours sur les murs de la pièce a probablement été tissée à la manufacture royale des Gobelins dans le troisième tiers du XVIIIe siècle. Elle présenterait un décor mythologique dans un médaillon, sur contre-fond damassé, rinceaux, guirlandes de fleurs et trophées guerriers.
Adjugé : 4 400 €
Louis-Nicolas Van Blarenberghe (Français, 1716-1794)La partie de cartesGouacheSignée en bas...
Lot 85
Lot 88
Proviendrait du château de Chanteloup
Tête grotesque

en pierre calcaire sulptée en haut relief.
Élément de fontaine.

Haut. 54 Larg. 37 Prof. 35 cm.
(accidents et manques)

Provenance familiale :
- famille Coquery, dont la présence est attestée à Amboise depuis le XVIIe siècle, propriétaire de la parcelle A95 à la Varenne-sous-Chandon. Elle aurait été située à proximité de l’allée acquise par Choiseul, parmi six propriétés, pour rejoindre le Chatellier en bordure de Loire. Cette allée prolonge celle de Saint-Gatien conduisant à la Pagode. Le tracé de cette voie est identifié sur « Le tableau d’Assemblage des Plans des Bois et Forêts composant l’Atlas Forestier de l’Inspection d’Amboise » en 1845.
- par descendance, collection particulière, Touraine.

A grotesque limestone head, supposedly part of a fountain of the Chanteloup Castle.

Oeuvre en rapport : une tête comparable, provenant anciennement d'une propriété en Touraine, a été vendue le 29 novembre 2017 chez Pierre Bergé à Paris sous le n°79, présentée comme française du XVIe siècle par Laurence Fligny, expert.

Remerciements particuliers à Monsieur Thierry André, propriétaire de la Pagode de Chanteloup, pour le partage de ses connaissances. Nous remercions également Monsieur Jean-Michel Robinet, archiviste aux archives départementales d’Indre-et-Loire, pour ses indications.

Texte de présentation sur le domaine de Chanteloup et son démantellement à découvir dans le catalogue et sur le site www.rouillac.com.

Cette tête grotesque n’est pas sans rappeler la forme des gogottes des sables de Fontainebleau. Ces concrétions datant de plusieurs millions d’années émerveillent les hommes, à commencer par Louis XIV, qui les utilise pour orner les bosquets de l’Encelade et des Trois-Fontaines. Il n’est donc pas impossible que le Duc de Choiseul ait réinterprété, pour son propre dessein, le dessin des fontaines du Roi Soleil.
Adjugé : 4 000 €
Proviendrait du château de ChanteloupTête grotesqueen pierre calcaire sulptée en...
Lot 88
Lot 89
Proviendrait du château de Chanteloup
Paire de vases Médicis

en marbre sculpté en ronde bosse. La lèvre évasée coiffant une panse cintrée décorée de godrons en partie inférieure. Chacun repose sur un piédouche mouluré complété par des socles carrés.
L'intérieur d'un vase marqué "CF".

Haut. 99 Diam. 67 cm.
(accidents, manques et restauration)

Provenance familiale :
- famille Coquery, dont la présence est attestée à Amboise depuis le XVIIe siècle, propriétaire de la parcelle A95 à la Varenne-sous-Chandon. Elle aurait été située à proximité de l’allée acquise par Choiseul, parmi six propriétés, pour rejoindre le Chatellier en bordure de Loire. Cette allée prolonge celle de Saint-Gatien conduisant à la Pagode. Le tracé de cette voie est identifié sur « Le tableau d’Assemblage des Plans des Bois et Forêts composant l’Atlas Forestier de l’Inspection d’Amboise » en 1845.
- par descendance, collection particulière, Touraine.

A pair of white marble Medici vases supposedly from the Chanteloup Castle.

Remerciements particuliers à Monsieur Thierry André, propriétaire de la Pagode de Chanteloup, pour le partage de ses connaissances. Nous remercions également Monsieur Jean-Michel Robinet, archiviste aux archives départementales d’Indre-et-Loire, pour ses indications.

Œuvres en rapport : quatre vases dans le même marbre encadrent les entrées Nord et Sud du Pont Wilson à Tours. Un document aux archives départementales de Touraine du 27 germinal an VI précise : « les 4 vases de marbre placés au lac de la Pagode de Chanteloup, [qui ont] été reformés(?) de la vente qui a été faite au Domaine, comme objets d’Art » ont été déplacés à Tours par suite de la proposition de la commune en vue « d’orner la place publique » (Tours, AD 37, L589, pièce 18).

Texte de présentation sur le domaine de Chanteloup et son démantellement à découvir dans le catalogue et sur le site www.rouillac.com.

Les vues laissées par Louis-Nicolas Van Blarenberghe et Nicolas Pérignon présentent Chanteloup comme un jardin fastueux. Le Duc de Choiseul place à l’extrémité du grand tapis de verdure, dans l’axe central Sud, les quatre vases qui soulignent aujourd’hui l’entrée du pont Wilson à Tours. De par leur forme et le marbre blanc dans lequel ils sont réalisés, ces derniers rappellent notre paire traitée dans des dimensions inférieures.
Adjugé : 11 000 €
Proviendrait du château de ChanteloupPaire de vases Médicisen marbre sculpté...
Lot 89
Lot 92
Provenant du château de Chanteloup
Console

en placage d’acajou et acajou mouluré de forme rectangulaire. Elle ouvre en façade par un tiroir souligné par une frise de perles en laiton. Il est entouré de deux motifs de feuilles de chêne dans des encadrements de perles se prolongeant de chaque côté. Quatre pieds fuselés, cannelés et rudentés sont réunis par une tablette d’entrejambes en chêne teinté encadré par une galerie ajourée en laiton. Ils sont terminés par des sabots.
Marque au fer du château de Chanteloup : "CP" séparés d'une ancre marine sous une couronne fermée.
Dessus de marbre blanc veiné souligné de trois côtés par une galerie ajourée.

Époque Louis XVI.

Haut. 89 Larg. 82 Prof. 35 cm.
(marbre accidenté, manque le marbre de la tablette, restaurations)

Provenance familiale :
- Louis-Jean-Marie de Bourbon duc de Penthièvre au château d'Amboise ;
- Acquis en 1823 à la vente du mobilier de Chanteloup, par M. Henry François de Chapuiset (1775-1838) gentilhomme, fonctionnaire public à Amboise, fait chevalier de la Fleur de Lys le 19 août 1814 par S.A.R. Monseigneur le Duc de Berry ;
- conservé dans sa famille depuis l'origine, Touraine.

Louis XVI. A mahogany and mahogany veneer console table from the Chanteloup Castle. White marble top.

Texte de présentation sur le domaine de Chanteloup et son démantellement à découvir dans le catalogue et sur le site www.rouillac.com.

A rapprocher de la console citée dans l'inventaire du château de Chanteloup dressé à partir du 29 pluviôse an II, sous le numéro 1681 : "une table de bois acajou [sic.] en forme de console garnie de trois tiroirs sous dessus de marbre blanc balustre de cuivre doré" (Tours, Archives départementales, 1Q31).
Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €
Provenant du château de Chanteloup 
Console

en placage d’acajou et acajou...
Lot 92
Lot 94
Provenant du château de Chanteloup
Commode à cinq tiroirs

en noyer mouluré à façade légèrement mouvementée. Elle ouvre par cinq tiroirs sur trois rangs, chacun orné de réserves moulurées. Les entrées de serrure inscrites dans les médaillons, le tablier mouvementé. Elle repose sur quatre pieds de section carrée.
Marque au fer du château de Chanteloup au "CP" couronné séparé d'une ancre de marine. Marque à l'encre "DU N°13 / I V".
Garniture en bronze en partie d'époque.

Époque Louis XV.

Haut. 85 Larg. 125,5 Prof. 58,5 cm.
(accidents, restaurations notamment dans les fonds de tiroirs, fond refait, manque une serrure)

Louis XV. A slightly curved chestnut wood commode with gilt bronze mounts. From the Chanteloup Castle.

Modèles à rapprocher :
- Musée des Beaux-Arts de Tours reproduite in Véronique Moreau (dir.), "Chanteloup. Un moment de grâce autour du Duc de Choiseul", cat.exp., Tours, musée des Beaux-Arts, 7 avril - 8 juillet 2007, Paris, Somogy, p. 252, fig. 1.
- Vente Rouillac, Vendôme, 20 janvier 2019, n°147.

Texte de présentation sur le domaine de Chanteloup et son démantellement à découvir dans le catalogue et sur le site www.rouillac.com.

À Chanteloup comme à Versailles, la qualité des meubles est un indice et le reflet du rang de l'occupant. Si la commode en laque de Demoulin (Tours, musée des Beaux-Arts, inv.1794-2-1) habille la chambre à coucher de la Duchesse de Choiseul jusqu'en 1785, puis celle du Duc de Penthièvre, des modèles plus simples en placage de bois exotiques ou bois naturels indigènes ornent les appartements des hôtes de passage ou ceux des familiers. Notre modèle à décor mouluré est l'un de ces derniers. Mais à l'instar de tous les meubles du château, elle présente la marque au fer signe de propriété de Penthièvre. La présence de l'ancre de marine sous une couronne fermée rappelle son titre de Grand Amiral de France. Il est à noter que l'inventaire du 29 pluviose 1794 mentionne au numéro 1653 "une commode de bois noyer à cinq tiroirs fermant à clef" (Tours, archives départementales, 1Q31)
Adjugé : 2 100 €
Provenant du château de Chanteloup Commode à cinq tiroirsen noyer...
Lot 94
Lot 95
Provenant du château d'Amboise
Paire de chaises, dites du Prince de Joinville

en acajou mouluré à dossier sculpté de lyres et roseaux, fleur de lotus et motif à quatre feuilles. Piétement antérieur en gaine circulaire terminé par des feuilles de lotus, et postérieur en sabre.
Étiquette : "Château d'Amboise / chambre en suite destinée au Jne Prince / une chaise tapisserie jaune"

Attribuées à Jacob Frères, vers 1800.

Lampas de soie à fond bleu roi et or à motif de couronnes feuillagées et palmes (usures).
Marque au crayon du tapissier.

Haut. 84, Larg. 45,5 Prof 38,5 cm.

Provenance :
- château d'Amboise, vente par Me Bouet, vers 1880-1900.
- collection particulière, Amboise.

Ca. 1800. A pair of mahogany chairs attributed to Jacob Frères reportedly belonging to the Prince of Joinville. From the Amboise Castle.

Oeuvre en rapport : une chaise en acajou présentant un dossier renversé et ajouré au même décor mais inversé, reproduite in Jean-Jacques Gautier, "Sièges en société, Histoire du siège du Roi-Soleil à Marianne", Paris, 2017, p. 190 ; conservée au Mobilier national sous la référence "GMT 1528/2".

Au décès de sa mère, Louise-Marie-Adelaïde d’Orléans en 1821, Louis-Philippe, duc d'Orléans, fait procéder à des rénovations afin de transformer le château d’Amboise en lieu de villégiature. Ces travaux sont confiés à l’architecte de renom Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) et à son disciple, Pierre-Bernard Lefranc (1795-1856). Le château est alors meublé par des envois du Garde-meuble, à l'exemple de cette paire de chaises réalisées vingt ans plus tôt. À la naissance de son troisième fils, François (1818-1900), Louis-Philippe renonce à porter le titre de Prince de Joinville, qu'il octroie à son fils. Tous ses autres fils seront titrés ducs. Marin, Joinville ramènera à bord de la Belle Poule les cendres de Napoléon en 1840 à la demande de son père, devenu roi des Français. Exilé, il prend part à la Guerre de Sécession. Toute sa vie, il vogua sur les mers du monde entier.
Adjugé : 2 300 €
Provenant du château d'AmboisePaire de chaises, dites du Prince de...
Lot 95
Lot 97
Provenant du château de Fontainebleau pour le "service de l'Empereur"
Fauteuil à dossier droit

en hêtre, mouluré, sculpté, relaqué blanc et doré. Les accotoirs surmontés de feuilles d'eau et terminés en volutes. Ils reposent sur des supports en forme de colonne balustre. Les dés de raccordement à fleurettes. Il repose sur quatre pieds, les antérieurs fuselés de section ronde, les postérieurs en sabre.

Marque au fer : sur la traverse arrière "FON" aux armes de France.
Trois étiquettes : la première olographe "15085 / F", la deuxième imprimée et olographe "Garde-meuble de la couronne impériale" à l'encre "1698 et service de l'Empereur à Fontainebleau" (déchirée). La troisième olographe, partiellement arrachée, en lien avec le Service de bouche et la cuisine.
Marques à l'encre : sur l'intérieur d'une traverse chanfreinée "5F 15085", de l'autre côté plusieurs marques "4(?)15311" et deux marques en rouges "580.F14082".

attribué à Jacob-Desmalter (Français, 1803-1813), début du XIXe siècle.

Haut. 92 Larg. 61 Prof. 66 cm.
(renforts, relaqué, redoré, restaurations)
Recouvert d'un tissu Charles Burgère, modèle "Actéon" de style Ier Empire.

Provenance : ancienne collection du château de Fontainebleau sous l'Empire et la Restauration.

French, early19th century. A carved, lacquered and giltwood flat-back armchair attributed to Jacob-Desmalter.

Notre fauteuil porte la marque au fer aux trois fleurs de lys alors en vigueur sous Louis XVIII. Elle est apposée sur les meubles 'Empire et réutilisés sous la Restauration. Il est à mettre en rapport avec plusieurs fauteuils conservés au Mobilier national présentant des accotoirs encadrés de feuilles d'eau et terminés en volutes (GMT-6366-001 et GMT-6324-002).
Adjugé : 5 500 €
Provenant du château de Fontainebleau pour le "service de l'Empereur"Fauteuil...
Lot 97
Lot 98
Georges-Alphonse Jacob-Desmalter (Français, 1799-1870)
Paire de consoles aux griffes de lion

en acajou et placage d'acajou, ouvrant en ceinture par un tiroir décoré de filets de citronnier. Elle repose sur d'importants pieds antérieurs en jarrets surmontés de volutes et terminés par des pattes de lion. Les pieds postérieurs simulant deux pilastres. L'ensemble repose sur une plinthe à partie centrale en retrait.
L'une estampillée "*JACOB".
Dessus de marbre blanc à chant en demi-cercle.

Époque Louis-Philippe, vers 1835.

Haut. 90 Larg. 111 Prof. 64 cm.
(petits accidents et restaurations)

Louis-Philippe, ca.1835. A pair of mahogany and mahogany veneer console tables on lion claw feet by Georges-Alphonse Jacob-Desmalter. White marble top.

Georges-Alphonse Jacob-Desmalter prend la succession de son père François-Honoré (1770-1841) et de son grand-père Georges Jacob (1739-1814). Son travail est marqué de différentes estampilles : "*IACOB" de 1815 à 1824, puis "A.JACOBFs&Cie" de 1825 à 1831, enfin "*JACOB" entre 1831 et 1847. Travaillant sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, il continue de livrer la Couronne en proposant des meubles aux lignes soignées et inspirées par Charles Percier (1764-1838) dont il est l'élève. Malheureusement, la réalité économique le rattrape : cédant le pas à la production industrielle, il se voit contraint de céder ses ateliers à Janselme en 1847.

Notre paire de consoles en acajou offre un important travail de sculpture sur les pieds antérieurs. Une console vers 1835 provenant de l'ancienne collection Suber propose un décor comparable. Reproduite in Denise Ledoux-Lebrard, "Le mobilier français du XIXe siècle, dictionnaire des ébénistes et menuisiers", Paris, Les éditions de l'Amateur, 2000, p. 367 et dans Yolande Amic, "De G. Jacob à Girouse. Chefs d'œuvres des grands ébénistes. 1790-1850 " cat. exp. Musée des Arts décoratifs, Paris, s.n., 1951. Les griffes sont l'une de ses signatures, à l'instar de celles présentes sur un guéridon en acajou figurant dans les collections de Louis-Philippe au château de Neuilly (Ledoux-Lebrard, op.cit, p. 361).
Estimation : 12 000 € ~ 15 000 €
Georges-Alphonse Jacob-Desmalter (Français, 1799-1870)
Paire de consoles aux griffes de lion

en...
Lot 98
Lot 103
Jacob-Desmalter (Français, actif en 1803-1813)
Canapé

en hêtre sculpté et doré, à dossier cannelé renversé. Les accotoirs droits en sceptre égyptien avec un décor de fleurs de lotus. Il repose sur deux pieds antérieurs en pilastres, ornés de palmes dans deux lyres affrontées, et sur deux pieds postérieurs sabres à décor d'enroulements et d'ailes de chauve-souris. La ceinture est ornée d'une suite de boucliers stylisés.

Époque Consulat-Empire.

Haut. 98, Larg. 115, Prof. 75 cm.
(restauration, accidents, manques. En l'état)

Provenance :
- collection du château du Parc à Saint-Pience dans la Manche ;
- par descendance, collection particulière, Tours.

Early 19th century. A carved and giltwood loveseat by Jacob Desmalter.

Oeuvres en rapport pour des fauteuils au décor comparable :
- François de Salverte, "Les ébénistes du XVIIIe siècle", Paris, de Nobele, 1962, pl. LXXX.
- Ernest Dumonthier,"La collection des bois de sièges du Mobilier national", t.1, Paris, Massin, 1900 (fauteuil conservé au Mobilier national sous le numéro "GMT-8532-004").

Le style "Retour d'Égypte" de ce canapé, avec ses accotoirs reprenant la forme du sceptre du pharaon Thoutmosis III (Musée du Louvre, inv. E5983), l'attache clairement à la personnalité du premier Consul Bonaparte, après son retour de la bataille des pyramides. Sa taille est rare, comme la production de canapés chez Jacob-Desmalter. Les mémoires de cette maison publiés en 1925 par Hector Lefuel n'identifient qu'une trentaine de canapés de tailles et qualités différentes. Seuls deux exemplaires de ce modèle ont été identifiés : l'un en 1805, de 206 cm le long dans une collection particulière (vente Sotheby's, Paris, 30 juin 2021, n°404) et un plus grand encore de 1809 dans le grand Salon du château de Compiègne.
Adjugé : 6 200 €
Jacob-Desmalter (Français, actif en 1803-1813)Canapéen hêtre sculpté et doré, à...
Lot 103
Lot 106
Au Petit Dunkerque, fin du XVIIIe siècle
Pendule au temple grec

en marbre blanc et bronze ciselé et doré, surmontée d'une urne à deux anses. Le cadran émaillé blanc, signé "Au Petit Dunkerque", donne les heures en chiffres romains et les minutes en chiffre arabes. Il repose sur un entablement de marbre mouluré supporté par huit colonnes doriques et accueillant au centre un balancier. Une terrasse rectangulaire à double doucine supporte l'édifice.
Ornementation en bronze doré de fleurs, noeuds et fruits.
Suspension à fil.

Époque Louis XVI.

Haut. 55,5 Larg. 29,8 Prof. 14 cm.
(petits accidents, à réviser)

Louis XVI, late 18th century. A white marble and gilt bronze clock shaped as a Greek temple, signed "Au Petit Dunkerque".

LE PETIT DUNKERQUE : LA PRESTIGIEUSE BOUTIQUE D'UN MARCHAND MERCIER

À Paris au XVIIIe siècle, le commerce des objets d'art passe essentiellement par les marchands merciers. Installés entre les Halles et le Palais Royal, leurs boutiques sont des cavernes aux trésors.

Le marchand mercier Charles-Raymond Grancher est l’un d’entre eux, installé en 1767 au 3 quai de Conti à Paris. Son enseigne "Au Petit Dunkerque" (conservée au musée du Carnavalet sous le N° d’inventaire EN87) est l’une des adresses les plus réputées de Paris comme « magasin de curiosités ». Originaire de Dunkerque, Grancher propose des objets extraordinaires venus des quatre coins du monde. Il obtient ensuite le titre d’orfèvre du roi et de la reine en 1774 grâce à la confection d’une boîte à la mort de Louis XV « La consolation dans le chagrin », décorée des portraits de Louis XVI et Marie-Antoinette.

L'hebdomadaire L’Avant-coureur paru en 1771 relate en ces termes l'enseigne de Grancher : "Magasin curieux du petit Dunkerque. A Paris, quai de Conti, au coin de la rue Dauphine. Le Sieur Granchez a fait un choix très complet de ces morceaux qu’il vend à Paris". Parmi ces morceaux, Granchez est reconnu pour la vente dans son magasin de pendules « en architecture ». Décrites en 1773 dans l’avant-coureur, ces pièces consistent en un « nouveau modèle de pendule en forme de portique, en architecture d’un très bon goût, à sonnerie et d’un modèle plus grand que les dernières ». Cette revue relate également la haute qualité de ces objets d’art « exécutés en bronze doré d’or moulu du meilleur goût ».

Autour des années 1770-1780, la réminiscence de l’architecture antique inspirée de la modénature des temples grecs renouvelle le répertoire des arts décoratifs dans un style « à la grecque ». Marchand-mercier alors au fait de son métier, Granchez évolue au gré de la mode et propose dans son magasin des pièces empreintes de ce style avec l’exemple de la livraison d’une paire de flambeaux « en architecture » pour les appartements de la reine Marie-Antoinette dans son château de Saint-Cloud (aujourd’hui conservée au château de Versailles sous le N° d’inventaire V6315.1 et V6315.2). Toute aussi imprégnée de ce style à la grecque, la pendule « Au Petit Dunkerque » présente un portique de colonnes cannelées d’ordre dorique et comme l’ornement fait partie de ce nouveau langage décoratif, une frise de l’entablement est décorée de vaguelettes ou de flots grecs appelés « frise de postes ».

Homme de son temps, Granchez prit le parti judicieux de remplacer le nom de l’horloger par celui de son enseigne « Au Petit Dunkerque ». De cette façon, l’objet d’art participe à la promotion du magasin dans les intérieurs d’une clientèle à l’affût des changements de mode.
Adjugé : 1 500 €
Au Petit Dunkerque, fin du XVIIIe sièclePendule au temple grec...
Lot 106
Lot 110
Henri Frédéric Schopin (Français, 1804-1880)
Paul et Virginie, 1845
Paul, 1847

Paire de toiles signées et datées.

Haut. 65 Larg. 50 cm.
(restaurations, petits manques)

Dans de riches cadres en bois doré et sculpté de roseaux à vue cintrée en partie supérieure (Haut. 84 Larg. 68 cm).

A pair of paintings by Henri Frédéric Schopin, one depicting Paul & Virginie (1845) and the other, Paul (1847), title characters of a novel by Bernardin de Saint-Pierre. In lavish carved giltwood frames.

Henri Frédéric Schopin se forme dans l'atelier du Baron Antoine-Jean Gros (1771-1835) et obtient le Premier Prix de Rome en 1831. S'il est reconnu comme peintre d'Histoire, il excelle particulièrement dans les tableaux de genre inspirés de la littérature contemporaine, à l'instar de "Paul et Virginie", roman publié en 1787 par Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814).

Paul, assis, tient sur l'une de ces toiles la main de Virginie. Elle porte sa main droite sur le coeur et détourne le regard. Le livret du Salon de 1843 propose cet extrait pour commenter les numéros 1091 et 1092 présentés par Frederic Schopin : "Paul lui dit : Mademoiselle, vous partez ; mais, pour être plus heureuse, où pouvez-vous aller ? Comment vivrez-vous sans les caresses de votre mère ? Et moi, que deviendrai-je ! Il faut, répondit Virginie, que j'obéisse à mes parens, à mes devoirs. Ô Paul ! Ô Paul ! Tu m'es beaucoup plus cher qu'un frère". Le sujet est donc proche de notre thème, que Schopin prolonge donc ici deux ans plus tard. Les cimaises du Salon exposent encore, en 1857, une dernière représentation par l'artiste de ce roman avec "L'enfance de Paul et Virginie" (n°2419).
Adjugé : 16 000 €
Henri Frédéric Schopin (Français, 1804-1880)Paul et Virginie, 1845Paul, 1847Paire de...
Lot 110
Lot 114
Edmond Lechevallier-Chevignard (Français, 1825-1902),
La fontaine d'amour devant le château de Chaumont-sur-Loire, 1864

Toile signée et datée en bas à gauche : "E. LECHEVALLIER . CHEVIGNARD .P. / .MDCCCLXIV".

Haut. 140,5 Larg. 173,5 cm.
(restaurations, accidents)

An 1864 painting by Edmond Lechevallier-Chevignard depicting a group by the fountain of the Chaumont-sur-Loire Castle.

Bibliographie : "Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants, exposés au Palais des Champs-Elysées le 1er mai 1865", Paris, Charles de Mourgues frères, probablement le n° 1275, "La Touraine".

Élève de Martin Drolling, Edmond Lechevallier-Chevignard s’inscrit dans la veine des peintres de scènes de genre historique à l’instar de Paul Delaroche ou d’Olivier Merson. Notre tableau transcrit parfaitement ce nouveau genre en convoquant des personnages en habits de la Renaissance dans le cadre enchanteur d'une "Fontaine d’Amour". Thème récurrent, il convoque des personnages dans un environnement courtois où les arts sont invités avec, en fond, Cupidon et Vénus. Les peintres libertins du XVIIIe siècle, comme François Boucher ou Jean-Honoré Fragonard, n’ont pas manqué d’illustrer ce sujet sous prétexte de représentation galante. Ici, la musique et la lecture encadrent deux amies se tenant la main. Une autre femme tresse une couronne de fleurs alors que Cupidon s’apprête à faire naître la passion amoureuse.

Exposant au Salon à partir de 1849, Lechevallier-Chevignard suit une carrière officielle et obtient une médaille de 3e classe en 1859. Notre toile est vraisemblablement celle présentée au Salon de 1865 sous le titre « La Touraine » au numéro « 1275 ». "Cette évocation de la vie du XVIe siècle qu'il aimait et connaissait par-dessus tout" (P.V, "Nécrologie Edmond Lechevallier-Chevignard", La Chronique des Arts et de la Curiosité : supplément à la Gazette des Beaux-Arts", 29 mars 1902, p.103), laisse apercevoir dans le fond du paysage la façade du château de Chaumont-sur-Loire. À cette époque, le château est la propriété du vicomte Joseph Walsh, qui épouse la veuve du comte d’Aramon, propriétaire du château entre 1833 et 1847. Ces derniers commandent d’importants travaux pour restaurer et améliorer le domaine, notamment son parc, qui fait aujourd’hui encore sa réputation.

Le Salon de 1865 continue d'entretenir la rivalité entre Grand genre et les petits genres, comme le soulèvent certains commentateurs de l'époque, à l'exemple de Félix Jahyer ("Salon de 1865 : étude sur les beaux-arts", Paris, Dentu, p.6). Il déplore effectivement qu'une grande majorité des artistes vivants se complaisent dans le prolongement de peintres comme Greuze, savant orchestrateur des scènes de genre historique. "Il est bien plus facile de surpasser ce peintre agréable que de marcher, même à distance, sur les traces des grands maîtres" déclare-t-il. Tel n'est pas le cas de notre tableau qui, d'une certaine façon, n'est pas sans rappeler, par sa composition, celle des concerts champêtres des grands maîtres de la Renaissance comme Titien.
Estimation : 10 000 € ~ 15 000 €
Edmond Lechevallier-Chevignard (Français, 1825-1902), 
La fontaine d'amour devant le château...
Lot 114
Lot 115
Gustave Courbet (Français, 1819-1877)
Grande baigneuse
(Femme nue couchée au bord de l’eau), vers 1869

Huile sur sa toile d’origine.
Signée « Gustave Courbet » en bas à gauche.
Au revers de la toile, tampon du fournisseur utilisé pour la seule année 1869 : « ANCne Mson AN[GE OTTOZ] / HENRY & CRÉ Suer / Mds de Couleurs fines / PARIS / 2, R de la MICHODIÈRE ».

Haut. 83,3 Larg. 160 cm.

Dans un cadre à canaux en bois et stuc doré du XIXe siècle (125 x 202 cm.)

A ca. 1869 painting of a Bather (Female Nude on the Shore) by Gustave Courbet. Oil on original canvas. Signed « Gustave Courbet. » on the lower left corner.
This painting was exhibited at the Courbet Museum in Ornans. Exhibition curated by Frédérique Thomas-Maurin, curator and director of the Courbet Museum, with the help of Diana Blome and Niklaus Manuel Güdel, Director of the Gustave Courbet Society in Geneva, Switzerland.

Exposition :
Ornans, musée Gustave Courbet, à l’occasion du Bicentenaire Courbet, oeuvre accrochée à côté de La Source (1868, musée d'Orsay, Paris), sous la direction de Frédérique Thomas-Maurin, assistée de Diana Blome et Niklaus Manuel Güdel, Courbet / Hodler : une rencontre, d’octobre 2019 à janvier 2020. L’œuvre était exposée en pendant de La Source (1868, musée d’Orsay, Paris).

Bibliographie :
- Niklaus Manuel Güdel, « Gustave Courbet - Une enquête sur le paysage », Ed. Les presses du réel, Dijon, 2019 ; œuvre illustrée, avec une notice de Niklaus-Manuel Güdel, no. 70, p. 151.
- Diana Blome et Niklaus Manuel Güdel, « Courbet / Hodler : une rencontre », catalogue d’exposition, Ed. Notari, Génève, 2019 ; œuvre illustrée avec une notice de Thierry Savatier, n°124, p. 181.

Documentation :
- Certificat de libre circulation hors du territoire Français, par le ministère de la Culture, no. 229237, 22 septembre 2021.
- Attestation de provenance confirmant notamment que la toile n’est pas répertoriée dans les registres des œuvres spoliées durant la période 1933-1945, établie par le Art Loss Register, Londres, n°S00209013, 17 novembre 2021.
- Rapport de condition, par Laurence Baron-Callegari, 2023.
- Étude des pigments, par Alain Roche du Laboratoire d’analyse et de recherche pour la conservation des œuvres d’art, 2014
- Étude du support, par Pascal Labreuche, mis à jour en 2023.

Cette œuvre a été exposée au musée Courbet à Ornans, et accrochée à côté de La Source (1868, musée d'Orsay, Paris) à l'occasion de l'exposition du bicentenaire de la naissance de l'artiste sous le commissariat de Frédérique Thomas-Maurin, conservatrice et directrice du musée Courbet, assistée de Diana Blome et de Niklaus-Manuel Güdel, président de la Société Courbet à Genève, Suisse.

Texte de présentation par l'expert Thomas Morin-Williams et le commissaire-priseur Aymeric Rouillac à découvrir dans le catalogue et sur le site www.rouillac.com.
Estimation : 300 000 € ~ 500 000 €
Gustave Courbet (Français, 1819-1877)
Grande baigneuse
(Femme nue couchée au bord de...
Lot 115
Lot 123
Lot 124
Frederick Elkington à Birmingham (Royaume-Uni, 1825-1886)
Surtout de table dit "du roi Farouk", c. 1875-80

en argent, trois pièces. En partie centrale, deux grands palmiers entourés d'une autruche et d'une girafe reposent sur une base en coupole inversée. Une paire de petits palmiers complète le surtout de part et d'autre.
Cartouches gravés d'écritures partiellement à totalement effacées.

Maître-orfèvre "F. E." dans un double cercle pour Frederick Elkington.
Poinçons : Lion (sterling 925), Léopard (Londres), lettres dates D (1879), E (1880), U (1875).

Surtout principal : Haut. 66,5 cm. Poids 4 190 g.
Surtouts complémentaires : Haut. 27 cm. Poids 849 et 788 g.
Poids total : 5 827 g.
(petits accidents et manques)

Provenance d'après la tradition familiale : collection du roi Farouk (1920-1965), puis collection particulière, Bordeaux.

A ca. 1875-1880 three-part sterling silver centre table by Frederick Elkington of Birmingham said to have belonged to King Farouk I of Egypt.

La dispersion en ventes publiques par Sotheby's, à Londres, des collections du roi Farouk d'Egypte (1920-1965) suite à son abdication illustre la quantité phénoménale d'objets conservés dans les palais égyptiens. Le catalogue de l'argenterie, « The Palace Collections of Egypt - Silver and Silver-Gilt » du 24-25 mars 1954, montre la variété des pièces et des orfèvres : égyptiens, turcs, français ou anglais. À l'instar de notre surtout, que nous n'avons pas retrouvé, la Maison Elkington y est représentée, tout comme d'autres productions orientalistes tel qu'un flambeau palmier illustré p. 258.

"Frederick Elkington était membre d'une société d'orfèvres très prospère à Birmingham. Fondée par George Richards Elkington (1801–1865), elle s'est développée via des processus qui réduisaient la main-d'œuvre et préservaient les matières premières, comme le processus de galvanoplastie de l'argent sur les métaux de base. (...) Cependant, l'entreprise produisait également des pièces en argent sterling dans de nouveaux styles de premier plan."
in themetmuseum.org.
Adjugé : 7 500 €
Frederick Elkington à Birmingham (Royaume-Uni, 1825-1886)Surtout de table dit "du...
Lot 124
Lot 129
Travail de la seconde moitié du XIXe siècle
Paire de lustres aux félins

en bronze doré, ciselé, à seize lumières sur deux registres. La petite couronne est décorée de quatre félins bondissants. Deux chevaux ailés entourent la colonne balustre centrale supportant huit bras de lumière en enroulements feuillagés. La partie basse ornée de graines, feuilles d’acanthe et de mascarons supporte huit bras de lumières en enroulement terminés par des bustes de Diane.

Haut. 100 Diam. 70 cm.
Électrifiés.

Provenance : château du Nord de la France et, depuis 1980, collection particulière normande.

French, second half of the 19th century. A pair of gilt bronze chandeliers decorated with jumping felines and winged horses, and with acanthus leaves, mascarons and busts of Diana on the lower part.

Les félins bondissants de la petite couronne évoquent les attributs de Diane, qui figure en partie basse du lustre. Au même titre que l’arc, les flèches et le croissant de lune, la peau de léopard est régulièrement utilisée par les peintres et sculpteurs comme attribut de la déesse de la chasse. Elle est le signe de sa chasteté.

Néanmoins, le léopard est rarement représenté en lustrerie. Thomire est probablement l’inventeur de ce type de félin en ronde-bosse de bronze doré. Au musée du Louvre est conservé le candélabre dit de « l'Indépendance Américaine » signé Thomire et daté de 1785 (OA 5312). La base se compose de trois léopards stylisés, dont la morphologie plus sage est à rapprocher de nos félins bondissants.
Estimation : 6 000 € ~ 8 000 €
Travail de la seconde moitié du XIXe siècle
Paire de lustres...
Lot 129
Lot 131
Bernhard Hoetger (Allemand, 1874-1949)
Pleureuse, 1901

Bronze patiné. Signé.
Fondeur Eugène Blot, Paris.

Haut. 27 cm.

A 1901 patinated bronze figure of a mourner by Bernhard Hoetger. Signed. Eugene Blot Founder.

Oeuvre en rapport : une autre statuette au musée Sainte Croix à Poitiers (953.11.72).

"La Pleureuse partage le même refus de l'anecdote [que le groupe de l'Aveugle du même artiste, inv. 953.11.69], mais dans une esthétique plus lyrique, qui fait le choix d'une forme lisse et unie. La fluidité de la pose n'exclut cependant pas la complexité : corps déhanché et incliné sur sa droite, voussure extrême du dos qui le ploie vers l'avant et imprime à l'ensemble une sorte d'ondulation chagrine. Le tourment est à la fois intériorisé et traduit par la participation du corps dans son entier. Hoetger réussit le tour de force d'être magistralement expressif, sans effet de théâtralité.

S'il adopte un canon anatomique délié qui rappelle un peu celui des statuettes de Maillol à la même époque, il en détourne le caractère séduisant par le recours à une minceur anguleuse, plus inquiétante, modelée de méplats et d'arêtes. L'absence volontaire de physionomie prolonge cette nuance d'inquiétude : le visage est totalement masqué par la chevelure dénouée et les mains déployées. Siège des expressions, des émotions, ce visage nié sous l'effet du désespoir fait reculer la notion d'identité individuelle, et replace le personnage dans un rôle quasi allégorique, incarnant la désolation"

S. Bozier, cat. exp. Poitiers 2009, p. 73.
Adjugé : 4 400 €
Bernhard Hoetger (Allemand, 1874-1949)Pleureuse, 1901Bronze patiné. Signé.Fondeur Eugène Blot, Paris.Haut....
Lot 131
Lot 137
Albert-Ernest Carrier-Belleuse à Minton (Français, 1824-1887)
Nymphe portant une amphore, 1875

en céramique émaillée polychrome.
La nymphe vêtue d'un voile pudique tenant dans ses mains une amphore turquoise à frise de grecques. Elle est assise sur un panier en osier duquel tombent des grappes de raisin.
Signée "A.Carrier" sur la terrasse.
Cachet en creux au revers "Minton" et numérotée "1700", "U" et "8".

Haut. 69 cm.
(restauration à un pied, petits accidents)

An 1875 Minton polychrome glazed majolica vase from a model by Albert-Ernest Carrier-Belleuse figuring a scantily clad nymph supporting an amphora.

Après un début de carrière modeste mais prometteur au Salon de 1850, Albert Carrier-Belleuse traverse la Manche pour collaborer au sein de la Manufacture de Minton à l'invitation du directeur artistique, Léon Arnoux. Son recrutement s'inscrit dans la volonté politique du gouvernement britannique de promouvoir l'industrie nationale, quand bien même les artistes sont issus de pays voisins. La première pièce de Carrier-Belleuse, "La Fontaine de Galathée", est présentée au Crystal Palace en 1851 et profite d'une reconnaissance publique. Grâce aux recherches d'Arnoux qui "mit au point une majolique moderne lancée par Herbert Minton en 1851" (Gilles Grandjean, "Carrier-Belleuse. Le maître de Rodin", 2014, p. 21-22), Carrier-Belleuse modernise la sculpture ornementale. Son travail à Minton se prolonge jusque dans les années 1880. Il travaille ensuite pour la Manufacture de Sèvres, qui se réjouit d'accueillir un talent capable d'organiser un si grand atelier.
Adjugé : 10 500 €
Albert-Ernest Carrier-Belleuse à Minton (Français, 1824-1887) Nymphe portant une amphore,...
Lot 137
Lot 144
Dominique Grenet à Gien (Français, 1821-1885)
Paysage animé au bord d'une rivière, c. 1881-1885

Importante plaque de faïence représentant une famille sur une plage de sable au bord d'une rivière.
Signée en bas à droite.

Haut. 33,5 Larg. 62,5 cm.
(éclats)

Dans un spectaculaire cadre noir néo-renaissance : 93 x 68,5 cm.

A large ca. 1881-1885 majolica plate by Dominique Grenet depicting a family on a river shore. In a spectacular black Renaissance Revival frame.

Élève des beaux-arts, le peintre de la manufacture de Montigny-sur-Loing semble être influencé par Degas et les maîtres japonais. A partir de 1876, il s’installe à Gien. Fort d’une expérience certaine dans la représentation des paysages, il y développe la technique de la barbotine impressionniste et devient directeur d’atelier. La barbotine colorée est appliquée au pinceau créant des effets de matière, d’empâtement, qui rappellent la touche picturale du travail au couteau des maîtres impressionnistes. Nécessitant une grande virtuosité et des qualités d’anticipation, car la barbotine crue est incolore, elle offre au peintre en céramique des possibilités tout à fait nouvelles dont Grenet se fait le parangon à Gien.

A partir de 1876, le prestigieux magasin londonien Howell & James à Regent Street organise chaque année au mois de juin une exposition de peinture sur céramique, “Paintings on China”. La manufacture de Gien y participe dès 1879 et Dominique Grenet y remporte le grand prix en 1881, rendant les signatures « Dom. Grenet » et « D G » parmi les plus recherchées des collectionneurs. La presse britannique relève ses participations successives de façon enthousiaste : “In pure landscape … works of this class … have depended mainly on the genius of a few French artists, the most powerful of whom are M. Dominic Grenet (now rivalled by M J. Gautier) and M. Mallet.” (in The Magazine of Art, vol 7 1884, p 248), ou encore “Now let us turn to the good work … M. Grenet's 'River Scene' (808) is admirably painted, though rather low in tone. Most masterly also are M. Gautier's works, 'a Windmill', and 'Montigny on the Loire'.” (in The Artist, vol 6, 1885, p185).
Adjugé : 1 600 €
Dominique Grenet à Gien (Français, 1821-1885)Paysage animé au bord d'une...
Lot 144
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