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John MONTRÉSOR (1736-1799) et Georges-Louis LE ROUGE (c. 1710 - c. 1790). « Plan de New-York et des environs, levé par Montrésor ingénieur en 1775. Paris, Sr. Le Rouge, 1777. »




Carte gravée sur papier, découpé en 12 sections montées sur toile et pliées. Au dos, étiquette collée titrée « Plan de New-York et des environs », et mention manuscrite en haut à droite « IK 366 bis » [ cote de classement de la bibliothèque de la famille de Vimeur de Rochambeau ].

Haut. 55 Larg. 61 cm.

Provenance :

Jean-Baptiste de Vimeur, comte de Rochambeau (1725-1807).
Par descendance, dans la même famille.

Autres exemplaires :

Library of Congres, Washington : un exemplaire également conservé dans la collection Rochambeau (gm71000988).
Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale : un exemplaire, « Province de New York » conservé dans la collection Rochambeau (request box 16,folder 433-436).

Ce plan, publié à Paris en 1777, est dressé d’après les relevés initiaux effectués par l’ingénieur John Montrésor en 1775 et d’autres travaux cartographiques de Georges–Louis Le Rouge datant de 1777. Le plan montre la partie sud de Manhattan et l’ancien site de la Nouvelle Amsterdam, siège du pouvoir néerlandais, puis britannique, à l’époque de la colonie de New-York. Il couvre la pointe sud de l’île de Manhattan, de Greenwich (Village), en haut à gauche, à Crown Point, en bas à droite. Il identifie plusieurs rues encore célèbres aujourd’hui, dont Broad Way (Broadway) et Bowry Lane (Bowery). Le plan met en évidence les batteries, les hôpitaux, les casernes, les prisons, les quais, les collèges et les églises de la partie sud de Manhattan. Les multiples lieux de culte témoignent de la grande diversité religieuse de New-York déjà à cette époque, incluant notamment des catholiques, des luthériens, des calvinistes, des membres de l’Église réformée néerlandaise, des huguenots, des quakers, des juifs, des anabaptistes, des presbytériens et des moraves.

Un cartouche en haut à gauche montre le port intérieur et extérieur de New-York, la côte du New Jersey, des parties de l’ouest de Brooklyn, Staten Island, Sandy Hook, ainsi que la North (Hudson) River et l’East River. Il contient également Governors Island, à la pointe de Manhattan, où les gouverneurs royaux britanniques résidaient avant la guerre d’indépendance américaine. À l’ouest de Governors Island, Oyster Island et Corporation Island (aujourd’hui Ellis Island et Liberty Island) devinrent célèbres au XIXe siècle comme principaux points d’entrée en Amérique pour les immigrants. Hoboken, Paulus Hook (Jersey City), Constable Point et un grand banc d’huîtres figurent également dans le cartouche, du côté du New Jersey du port de New York. Bushwick, Red Hook, Yellow Hook, Gravesend, Utrecht et Coney Island sont visibles du côté de Brooklyn.L’échelle est fournie en pieds et en miles.
Source :Bibliothèque numérique mondiale.

GEORGES LOUIS LE ROUGE (CA 1710, CA 1790), CARTOGRAPHE DU NOUVEAU MONDE


L’art de la guerre est aussi celui descartographes. L’importance des cartes imprimées conservées par la Bibliothèquede Yale montre à quel point l’expédition commandée par Rochambeau était bienpréparée afin de faire face au gigantisme du continent américain. Le nomrevenant le plus souvent par les auteurs de ces cartes imprimées qui servirentlors de la guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique est celui de LeRouge.

D’origine française, Georges-Louis Le Rouge estné à Hanovre en Allemagne où il passa sa prime jeunesse. On le retrouve ensuiteen France, engagé dans l’armée du « roy » dans le régiment de Saxe. Dans cerégiment, il se reconvertit assez rapidement en ingénieur militaire desfortifications et en cartographe de terrain. Il s’acquitte alors de sa tâche decartographe en dressant des cartes utiles aux armées de terre et parfois à lamarine royale. Il aurait dressé une carte très précise de l’Alsace composée de5 grandes feuilles.

Vers 1736-1740, il s’installe à Paris, rue des Augustins et commence unecarrière commerciale de graveur, de géographe, d’imprimeur et d’éditeur. Afinde soutenir ses affaires, il semble qu’il ait très tôt acquis une charge de « géographe du roy ». Sa production se concentre essentiellement durant les années 1740 à1780, il édite alors de nombreux atlas ainsi que quelques cartes à vocationmaritime.

En 1753, il produit une carte particulière de la Martinique qui laisseapparaître tout son talent de « géographe de cabinet ».

En 1760, G-L Le Rouge sort un atlas intitulé « Recueildes Fortifications Forts et Ports de Mer De France » en 8 volumes. Cet atlas,est composé de 89 plans qui présentent 132 sites dont les plans des principauxports des possessions françaises en Amérique septentrionale (Québec, LaNouvelle Orléans, Cayenne,...).

Comme une grande partie de l’intelligentsia française, Le Rouge étaitsemble-t-il assez anglophile, ces dispositions l’ont amené à traduire enfrançais un certain nombre d’ouvrages publiés à Londres. À partir de 1770, laseconde partie de sa production cartographique se tourne davantage vers latraduction et l’adaptation de cartes produites principalement par desgéographes britanniques, notamment par Thomas Jefferys.

Le Rouge a travaillé avec Benjamin Franklin, Ambassadeur des États-Unis àParis. Les deux hommes se seraient rencontrés en 1780. Leur collaborationaboutit à franciser la grande carte marine du Gulf Stream dans l’AtlantiqueNord, que Benjamin Franklin et Timothée Folger avaient composé, et dont laversion anglaise avait paru à Londres en 1769.

Cependant son commerce basé essentiellement sur la cartographie rencontre desdifficultés. G-L Le Rouge élargit alors sa production et publie des ouvragescontenant des plans et vues de jardins (1777), avec des descriptions méthodologiquessur les divers types de jardins existants (à la française, à l’anglaise...).

La Révolution française ayant porté un coup fatalaux affaires, son commerce a fini par fermer faute de clients. Le Rouge seraitmort entre 1790 et 1800.

Principaux travaux :
  • Recueil des cartes Nouvelles 1742 - (cet ouvrage se base sur les cartes de l’Amérique dressées par Henry Popple en 1733).
  • Atlas Général de 1741 à 1762.
  • Atlas Nouveau Portatif - première édition en 1748 «chés le Sr Le Rouge» et rééditions entre 1756 et 1767, notamment par Crépy à Paris 1767 « chés Crépy ».
  • Recueil des Plans de l’Amérique – 1755.
  • Atlas des Côtes de France, à partir de 1757.
  • Atlas Américain Septentrional ou Pilote Américain Septentrional – 1778 à Paris - qui est une traduction de l’Atlantic Neptune.
  • Carte du Gulf Stream / Georges-Louis Le Rouge à Paris vers 1780-1783 - incluse dans le précédent.
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