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Un haut de forme symbolique

Samedi 20 novembre 2010
Reconnaissable entre tous les chapeaux, ce haut de forme est l’accessoire de mode, « des Grands, de la Haute ».

Mais remontons aux origines. On imagine que la première esquisse de chapeau fut peut-être un bandeau retenant les cheveux sur le front. Fonction purement utilitaire… Très vite, le couvre-chef est devenu un élément de la tenue vestimentaire aux formes les plus inattendues et a pris une fonction sociale. Dès l’Antiquité, ce n’est déjà plus un article fonctionnel visant à protéger son porteur contre le soleil ou la pluie, mais un objet d’ornement. Par la suite, le chapeau allait devenir révélateur du rang social, y compris dans les hiérarchies militaire ou religieuse.

Le chapeau haut de forme a été conçu et porté la première fois par John Hetherington, fabricant de vêtements pour hommes de Londres, dans les années 1840. L'origine du haut-de-forme tiendrait aux gentilshommes de la campagne qui rétrécirent les bords de leurs chapeaux pour monter à cheval et augmentèrent la taille de la calotte dans un but de protection rudimentaire en cas de chute. Un système de lacet camouflé à l'intérieur permettait de le maintenir en place solidement. D’une simple nouveauté de la mode, le haut de forme est devenu un symbole de la condition sociale de l'homme bourgeois au XIXème siècle. En raison de sa hauteur, de son allure imposante, il confère une certaine élégance à l'homme qu'il fait paraître plus grand, symbolisant la respectabilité, la richesse, la dignité et un rang social élevé. Il donne encore un aspect très formel à certaines cérémonies, tout en insistant visuellement, avec une argumentation de taille sur la partie la plus visible du corps humain. Pour un meilleur effet, il devait être porté incliné à 10 degrés. Le XIXème siècle verra le triomphe du haut-de-forme sans lequel aucun homme de bonne compagnie n’oserait se montrer hors de chez lui. C’est bientôt le couvre-chef de tout un chacun qu’il soit policier, commerçant, facteur, employé de chemin de fer, ou fonctionnaire. Le petit peuple, lui, n’a que sa casquette à offrir en révérence. Le chapeau melon, au début du XXème siècle s’impose, détrôné à son tour par la coiffe des pauvres redessinée, le chapeau de paille, et le chapeau de feutre. Néanmoins grands élus, hommes politiques français comme étrangers continuent à le porter. Il sera encore arboré, de manière résiduelle, jusqu'aux années 1950 ; une photo montre ainsi François Mitterrand, alors Ministre de l'Intérieur français, portant le haut-de-forme lors d'une soirée. Mais de nouveau, comme à l’âge de pierre, l’homme à tendance à laisser pousser ses cheveux et à sortir nu-tête. Néanmoins, pour les mariages chics, comme sur les champs de course élégants, il est encore souvent arboré. Mais il abandonne son revêtement en soie, de couleur noire, il est aujourd’hui généralement en feutre de couleur gris perle avec un galon plus foncé.

Le fabricant de notre couvre chef B Basile est anglais, fournisseur de la Cour d’Angleterre « by special appointment », et il a été acheté à Bruxelles. Le propriétaire y a figuré ses initiales : F.D. 2 lettres entrelacées, en bas de l’étiquette en soie contrecollée au fond du chapeau En bon état, complet dans sa boîte en carton, les enchères peuvent être de plusieurs dizaines d’euros. Il semble repliable dit en « clic clac », avec un ressort interne - moins recherché que ceux en « tuyau de poêle », rigide. Fera-t-il partie de la panoplie de notre nouvelle Excellence, Monsieur le Ministre de la Ville ?
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