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CHEVERNY SOUS LE MARTEAU JOUE SA DERNIERE SEANCE

Lundi 16 juin 2014

La Nouvelle-République, Jean-Louis Boissonneau

Après un quart de siècle de ventes, l’étude Rouillac a adjugé ses derniers trésors devant l’orangerie, désormais vouée à d’autres manifestations.

Ce lundi soir, les Rouillac père et fils frapperont leurs derniers coups de marteau à Cheverny. Leur ultime vente sur ce site d'exception s'est inscrite dans la tradition des précédentes, même si elle s'est tenue sous une tente dressée devant l'orangerie et non plus à l'intérieur, et si les records d'enchères n'y ont pas été battus. On n'a pas tous les jours un coffre de Mazarin ou un portrait de Georges Washington pour donner la fièvre aux collectionneurs !

Le fonds Renoncourt, mis en vente hier, a produit des enchères soutenues,
avec notamment une console adjugée 56.000 euros. - (Photo NR, Sébastien Gaudard)


Pour autant, Cheverny a encore créé l'événement, avec l'incident diplomatique survenu à propos du pousse-pousse impérial de l'empereur de Siam, préempté par l'État français (lire en page 31). Et la recette finale s'écrira toujours avec sept chiffres puisque la session de vendredi s'est achevée sur un produit de 800.000 € et 600.000 € pour celle de dimanche. L'enchère record est allée au brûle-parfum chinois dit « à la chimère », en bronze doré, qui retournera dans son pays d'origine contre un chèque de 310.000 € (plus les frais). « La grande vague à Kanagawa » du maître de l'estampe japonaise Hokusaï est partie à 136.400 €, elle aussi pour rejoindre sa terre natale. Au rythme où les plus belles œuvres d'art quittent le pays, on mesure les changements intervenus dans les équilibres économiques planétaires !

Élus tourangeaux
La prochaine vente Rouillac se déroulera donc ailleurs qu'à Cheverny. Probablement en Indre-et-Loire si l'on en juge par la présence inhabituelle de nombreux élus de ce département lors de la garden-party de samedi. « Ce départ m'attriste, mais la vente est une manifestation lourde qui implique deux semaines d'immobilisation, un stockage complexe d'objets de valeur, l'accueil simultané d'acheteurs et de touristes », explique Charles-Antoine de Vibraye. « C'est devenu incompatible avec l'exploitation d'un salon de thé que nous avons décidé de développer dans ce même local et l'accroissement de l'activité congrès, séminaires et mariages qui bat son plein en cette période ».
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