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Une poupée parisienne à la mode du second empire

Samedi 16 octobre 2010

Des lecteurs de Savigny sur Braye nous envoient la photo d’une poupée qui leur parait très ancienne. Ils écrivent : « Notre poupée est vêtue d’époque et tout cela cousu main : chemise brodée, costume velours, bottines et boutons de cuir, oreilles percées. La hauteur de cette poupée est de 31 centimètres. Elles n’a pas de forme de doigt. » Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, renseigne ces collectionneurs sur l’époque et la valeur de leur objet.

Des lecteurs de Savigny sur Braye nous envoient la photo d’une poupée qui leur parait très ancienne. Ils écrivent : « Notre poupée est vêtue d’époque et tout cela cousu main : chemise brodée, costume velours, bottines et boutons de cuir, oreilles percées. La hauteur de cette poupée est de 31 centimètres. Elles n’a pas de forme de doigt. » Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, renseigne ces collectionneurs sur l’époque et la valeur de leur objet.

La nature humaine témoigne d’une fascination pour son auto-contemplation, recréant depuis l’antiquité des poupées à son image. Au XIXe siècle cette activité devient même une industrie, qui évolue avec son temps. À partir des années 1850/60, la poupée prend la forme et les trait d’un adulte. Puis elle rajeunit au début du XXe siècle, avec le succès des « Bébés » joufflus et idéalisés. Si les années 1930 à 1950 connaissent la domination des baigneurs au corps en celluloïd, après cette date c’est le mannequin filiforme, type Barbie qui gagne les cœurs des jeunes amatrices.

Notre poupée appartient, vous l’avez compris à la plus ancienne de ces catégories. On l’appelle poupée de mode, ou parisienne, car la mode se joue alors à Paris. Cette poupée a un corps d’adulte et sa tête est en biscuit pressé : une technique de la porcelaine. Ses yeux de verre soulignés de bleu sont ouverts, alors que sa petite bouche pincée est fermée. Des cheveux blonds égayent son visage ovale, et ses pommettes sont rehaussées de rouge. Notre poupée a revêtue sa chaude tenue d’hiver en velours bleu. Des moufles de peau gantent ses mains de tissus. Ses petites bottines de cuir ont des talons hauts pour marcher dans le froid.

De nombreux fabriquant ont produit des poupées de mode entre 1850 et 1890. Les plus célèbres sont Huret, Barrois, Blampois, Jumeau ou Greffier. En 1899 les fabriquant se réunissent dans une société unique pour contrer la concurrence étrangère, c’est la S.F.B.J. : Société Française de fabrication de Bébés et Jouets. Le nom du fabriquant se retrouve généralement marqué à l’arrière de la tête de la poupée, sous les cheveux dans le creux du biscuit ; ou encore à l’encre sur le corps articulé de la poupée. À côté de la marque vous trouverez également un chiffre. Il correspond à la taille de la poupée qui varie en fonction de la dimension de la tête.

L’absence d’accessoires, comme une ombrelle, un sac ou un manchon et l’absence de mains en porcelaine plafonne le prix de cette poupée, qui varie suivant le nom du fabriquant de 300 à 1.500 €. Il ne s’agit donc pas d’un jouet à mettre en les mains d’un enfant, mais d’un objet d’art ou de décoration, dont le charme désuet ne peut vous laisser insensible. Ne dit-on pas que la Parisienne est la femme la plus élégante au monde ?
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