FR
EN

UNE GOUACHE INEDITE DE CALDER

Mercredi 30 novembre 2011

La Nouvelle République, Caroline Devos


Alain Irlandes avait découvert cette gouache lors de l'exposition au château.
(Photo NR, Patrice Deschamps).


Le passage d'Alexandre Calder en Touraine a décidément laissé de nombreuses traces. L'artiste américain dont les oeuvres sont aujourd'hui exposées dans le monde entier avait installé son atelier à Saché. C'est là qu'a débuté l'histoire d'une gouache qui ressort aujourd'hui de l'oubli. Calder avait décidé de se faire construire sur les bords de l'Indre un grand atelier qui porte toujours son nom aujourd'hui.

Mais pour cela, il devait convaincre les propriétaires de 17 parcelles de terrain. Une mission qu'il décida un beau jour de confier à Me Émile Jubault, notaire à Thilouze. « Calder est arrivé chez le notaire avec son gendre, Jean Davidson, qui était féru de voitures de sport, explique M e Rouillac, commissaire-priseur à Tours. Ils ont emmené M e Jubault immédiatement en voiture pour le ramener à Saché. Davidson conduisait comme un fou, Calder lui a dit : Jean, ne le tue pas avant qu'il ait acheté les parcelles. »
Le notaire réussit à rassembler les terrains dont Calder avait besoin pour installer son atelier. Et quelques semaines plus tard, la voiture de sport débarquait à nouveau devant son étude. C'était l'artiste qui arrivait avec une gouache pour remercier Me Jubault de son aide.

Cette gouache inédite était déjà sortie des cartons au moment où, en 2008, Alain Irlandes, le directeur des expositions de la ville de Tours, rassemblait des oeuvres réalisées en Touraine en vue d'une grande expo au château. « Sous son aspect bourru, Calder était d'une très grande générosité, explique-t-il. Très régulièrement, il offrait des oeuvres aux artisans du village, aux ouvriers de chez Biémont ou pour la kermesse du village. Au moment de l'exposition, toutes les oeuvres présentées au château ont été montrées à la fondation Calder. Certaines - dont l'origine est pourtant avérée - ont été refusées par le petit-fils de l'artiste, Sandy Rowen, qui dirige la fondation. Cette gouache fait partie des oeuvres qui avaient été acceptées. » La toile porte d'ailleurs la signature d'Alexandre Calder qui l'a dédicacée au notaire de Thilouze. Elle est datée du mois d'octobre 1967. La construction, les couleurs, les formes... L'oeuvre - qui sera présentée aux Tourangeaux le 10 décembre à l'hôtel de l'Univers - porte la marque de l'artiste. Elle sera mise aux enchères en juin prochain au château de Cheverny. Mise à prix : 10.000 euros.

Caroline Devos
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :