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Un vase enneigé modelé...à chaud !

Samedi 05 juin 2010

Tout de blanc vêtu, Il ne s’agit pas de céramique, de cristal, ni de « pâte de verre », mais de verre incolore. D’abord « cueilli » dans le four, le verre est soufflé à la bouche et travaillé pour former un vase au profil galbé.

Tout de blanc vêtu, Il ne s’agit pas de céramique, de cristal, ni de « pâte de verre », mais de verre incolore. D’abord « cueilli » dans le four, le verre est soufflé à la bouche et travaillé pour former un vase au profil galbé. Son col est resserré de manière trilobée : c’est un modelage effectué à chaud, avec des pinces, alors que la matière est encore incandescente…. Le décor est ensuite appliqué une fois la pièce refroidie : le fond est peint en blanc, à la manière de l’éponge. Le décor proprement dit se superpose ensuite : de grands arbres, quelques toits, et observez bien, une femme de vert et de rouge vêtue tenant un panier… En effleurant ce vase, vous sentirez un léger relief : celui de l’émail, appliqué pour représenter la neige, en larges touches mouvementées à la base et minutieusement positionné sur les branches.

Ce modèle de vase a été produit vers 1900-1920. Le tournant du siècle redécouvre l’utilisation du verre dans ce qu’il est convenu d’appeler les Arts Décoratifs.On cherche à donner au verre une « peau », un effet de matière.L’émaillage est une technique toute indiquée pour y répondre, avec la possibilité d’une large palette chromatique. Vases, services à liqueur, verres et carafes… tout y passe. La représentation d’un paysage de neige est en corrélation directe avec le nouveau courant artistique qui se fait l’ambassadeur du décor naturaliste : c’est l’Art Nouveau. Après un siècle de Révolution industrielle, le « goût du jour » est celui d’un rapprochement et d’une redécouverte de la nature. Notre vase est une invitation à cheminer dans ce paysage de neige en aidant cette femme à porter son panier… !

Ce type de vase est proche de la production des ateliers vosgiens et de région parisienne de LEGRAS. C’est un modèle assez courant. Il n’est pas sans évoquer en outre, les productions d’Émile GALLÉ, chef de file de l’Art Nouveau et de l’École de Nancy, mais n’a rien à voir en termes de qualité, de technique, de créativité et de prestige ! Une œuvre unique de cet artiste pouvait, déjà à l’époque, coûter le prix d’une voiture ! Même après la disparition du « Maître »en 1904 - avec l’aide des employés, des verriers, des dessinateurs, des sculpteurs et des graveurs - les ateliers ont continué à commercialiser, de façon industrielle, les verreries alors à la mode, sous l’égide de Victor Prouvé, qui fut le fidèle collaborateur de GALLÉ tout au long de sa vie. Le cadeau de mariage typique des années 1920 est un vase de GALLÉ ! Ses vases sont toujours signés : cherchez bien dans le décor car la signature peut s’y fondre…

Malheureusement notre vase ne parait pas signé… De plus, c’est souvent en paire qu’ils étaient produits, pour composer une garniture de cheminée. Sa valeur ? Comptez entre 60 à 80 euros pour un vase seul. Il accueillera à merveille vos futures compositions d’hiver, ou rafraîchira vos intérieurs cet été !
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