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Un taureau dans les arènes de Nîmes ?

Samedi 08 mai 2010

Un lecteur de Blois, Alain, nous envoie les photos de ce petit taureau en bronze, dont l'histoire se transmet de génération en génération. Ce serait un bronze romain du deuxième siècle après J.-C., nous explique notre lecteur blésois, trouvé selon la tradition familiale à Nîmes au XIX e .Le commissaire-priseur Aymeric Rouillac se penche cette semaine sur cet objet et sur sa tradition familiale :

Un lecteur de Blois, Alain, nous envoie les photos de ce petit taureau en bronze, dont l'histoire se transmet de génération en génération. Ce serait un bronze romain du deuxième siècle après J.-C., nous explique notre lecteur blésois, trouvé selon la tradition familiale à Nîmes au XIX e .Le commissaire-priseur Aymeric Rouillac se penche cette semaine sur cet objet et sur sa tradition familiale :
« Le taureau est un symbole divin dans l'antiquité. C'est sous cette forme mythologique que Zeus enlève la belle Europe, pour lui faire découvrir un nouveau monde. Ce continent au-delà des mers porte aujourd'hui son nom : Europe. Mais surtout, le taureau est l'animal du sacrifice par excellence : aussi bien chez les Gaulois que chez les Romains. Nos ancêtres le sacrifient à la déesse mère, alors que les Romains l'associent au Dieu perse de la lumière et de la sagesse : Mithra. Ce taureau dieu est célébré le jour du solstice d'hiver un certain 25 décembre... Pas étonnant qu'on retrouve ensuite un boeuf dans la crèche !

Nîmes est, à l'époque gallo-romaine, la troisième ville des Gaules. Ses dizaines de milliers d'habitants sont protégées par une enceinte de sept kilomètres de long. Un aqueduc, dont fait partie le fameux pont du Gard, l'alimente en eau. Des bâtiments prestigieux, que l'on peut toujours visiter, la composent : maison carrée, arènes, tours et temples majestueux... Il suffit, à Nîmes, de creuser le sol pour en extraire des trésors inouïs. Mais attention, les fouilles sauvages sont strictement interdites sous peine de graves sanctions. Des campagnes de fouilles archéologiques y ont été menées depuis plusieurs siècles. Il est tout à fait probable que ce bronze ait été exhumé au XIX e dans cette ville. Peut-être en saurez-vous plus en lisant « Le Rapport de fouilles des arènes » publié en 1868 par le professeur Révoil ?

Une offrande ou une divinité

La photographie de cette sculpture est, malheureusement, floue, et le lecteur ne nous communique pas les dimensions de cette pièce. Elle pourrait, effectivement, avoir été réalisée au premier ou au deuxième siècle de notre ère. Elle semble être de petite taille et était probablement soit une offrande déposée dans un temple, soit une divinité conservée dans une maison. Les Gallo-Romains conservaient, en effet, dans un petit temple domestique des statuettes, figurant leurs ancêtres et les dieux les plus importants du Panthéon antique. Des offrandes sous forme de parfum, de miel ou de vin étaient versées sur la terre, face à ces divinités. La redécouverte d'une statuette similaire à Rome par le sculpteur Jean-Baptiste Clésinger au XIX e siècle, lui inspire ainsi un fameux taureau romain en bronze, que lui achète l'Empereur Napoléon III !

En l'état, et sous réserve d'un examen approfondi de visu, ce taureau romain peut être estimé 200 à 300 € aux enchères publiques. Ses pattes et sa queue sont malheureusement accidentées, ce qui bride sont prix, qui aurait autrement été multiplié par trois. Si notre lecteur a conservé des documents du XIX e siècle évoquant la découverte de cette statuette, la provenance et l'authenticité de ce bronze en seront renforcées... tout comme son prix. Et si vous n'aviez rien de prévu pour ce week-end de Pentecôte, foncez à Nîmes. La féria gagne la ville et envahit les magnifiques arènes gallo-romaines pour les non moins mythiques... corrida et courses de taureau ! »
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