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Un Stradivarius sur les bords de la Loire ?

Samedi 24 avril 2010

Annie nous envoie une photo de photos d’un violon. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, expertise ce violon à l’étiquette surprenante qui porte le nom de… Stradivarius !

Annie nous envoie une photo de photos d’un violon. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, expertise ce violon à l’étiquette surprenante qui porte le nom de… Stradivarius !

Pablo Picasso, Léonard de Vinci ou Claude Monet sont des noms qui font rêver. L’italien Stradivari fait partie de ces artistes légendaires. Il a créé au début du XVIIIe siècle près de 1.100violons exceptionnels dont il ne reste que 696 exemplaires, tous listés très convoités aujourd’hui. Retrouver le nom du maître sur une étiquette à l’intérieur d’un violon provoque des palpitations : « Et si c’était le 697e ? »

Le violon est un instrument de musique à quatre cordes, que l’on pince ou que l’on frotte. Il se compose de 71pièces de bois assemblées et collées, en épicéa, buis ou ébène. Ce violon est photographié par notre lectrice en pièces détachées, ce qui facilite sa présentation détaillée. La « caisse de résonance » est au centre,avec ses « ouies » en forme de « f » d’où sortent les notes et la musique. Les pièces en bois très fines à côté sont des éléments de placage qui viennent sur les flancs de la caisse de résonance. Le « manche » permet d’obtenir la bonne longueur des cordes, il se termine par une « volute à clés » en spirale. À l’autre extrémité du violon se trouve la petite pièce en bois noirci appelée le« cordier ». Il permet de tendre les cordes. L’archet avec son crin de cheval permet, lui, de frotter les cordes. Il est souvent signé lorsqu’il est de qualité. À tout seigneur tout honneur, terminons par l’étiquette du fabriquant. De forme rectangulaire il s’agit d’un papier imprimé et collé à l’intérieur de la caisse de résonance. La nôtre mentionne :« Franciscus Stradivarius Crémonensis / Filius Antonii faciebat Annon1742 ».

Les Stradivarius sont une dynastie de luthiers installés à Crémone en Italie. Le patriarche, Antonio Stradivari a créé des violons si parfaits dans leurs proportions qu’on s’inspire toujours de ses innovations. Il a vécu à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Francesco est l’un de ses 11 enfants. À la mort de son père en 1737, il repend l’atelier avec son frère Ombono. Notre violon est-il donc sorti de cette célèbre fabrique en 1742 comme le laisse suggérer son étiquette ? Il y a malheureusement fort à parier que non.

De nombreux ateliers, principalement en Allemagne à Markneukirchen et en France à Mirecourt, ont en effet continué à créer des violons à la façon des Stradivarius tout au long du XIXe siècle. L’étiquette n’était pas posée dans l’intention de tromper, mais pour préciser le nom du luthier et du modèle copié. Ces violons ont été créés à en très grande quantité pour un prix abordable. La qualité apparente du violon et de son étui sur une photo séparée permet de trancher en ce sens. Nous sommes donc très loin des 3,2 millions de dollars dépensés à New-York en 2006 pour un violon authentique d’Antonio Stradivari. En l’état, ce violon a une estimation très symbolique aux enchères. Un bon luthier devrait vous établir un devis de restauration.À vous alors de laisser libre cours à votre inspiration, de vous saisir de ce violon et de jouer avec gaîté un air emprunté au répertoire de Rostropovitch : un fameux musicien qui ne jouait que sur des… Stradivarius !
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