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UN ROUILLAC PEUT EN CACHER UN AUTRE

Vendredi 05 février 2010

La Nouvelle République, Christophe Hérigault


Aymeric Rouillac, avec l'un des trésors sur lequel, actuellement, il enquête patiemment.
Un objet confié par un acquéreur qui, voici 20 ans, avait juste acheté « un buste d'homme » pour quelques francs.
Un buste qui accessoirement représente Balzac et est signé d'un certain Rodin.


Vendôme compte désormais un second commissaire-priseur. Aymeric, l'un des fils de Philippe, se lance dans la profession avec une évidente passion.

Il est, depuis peu, un des cosignataires de notre hebdomadaire rubrique du samedi, « Que valent vos trésors ?» Aymeric  Rouillac, tout juste trentenaire, vient en effet, après études spécialisées et deux années consacrées au stage obligatoire, d'accéder au titre de commissaire-priseur. Et d'intégrer ainsi la maison des ventes familiale.

Pas une évidence voici encore quelques années. Trouver parmi sa descendance celle ou celui qui vous succédera un jour, même lorsqu'il s'agit d'exercer l'un des plus anciens, mais aussi des plus passionnants métiers du monde, est rarement aisé. Dans le cas précis, Aymeric se destinait initialement au journalisme. Vocation tenace, dès les années lycées, qui le mènera, après des études de droit avant d'intégrer Sciences Po Paris, au métier de documentaliste. Le jeune réalisateur tournera, puis produira ses premiers reportages pour France 3, puis Capa.

"Partager, transmettre"
Jusqu'à ce que l'exemple paternel ne l'emporte finalement « Jouer les intermédiaires, organiser la rencontre entre l'offre et la demande, restituer la vie d'objets exceptionnels, faire rêver, partager, transmettre quelques richesses patrimoniales, était aussi un travail qui m'intéressait fortement. Et pas seulement parce que c'était le métier de mon père » Doutes qu'il évoquait déjà, alors jeune stagiaire en presse  écrite, voici une dizaine d'années, en Lorraine.

Retour donc par la case études, en histoire de l'art. Avant deux années de stage obligatoire. D'abord à Béthune, dans une maison de ventes « spécialisée dans la vente de voitures ». « Une approche plus industrielle, mais o combien formatrice » Puis, à Nantes, chez un commissaire-priseur spécialisé dans la vente de tableaux. Aymeric Rouillac est désormais associe à Philippe son père. Dans cette maison qui organise la plus importante vente de province annuelle, au château de Cheverny, mais qui fut aussi la première a ouvrir un site sur Internet, voici bientôt quinze ans. Se faire un prénom ne l'effraye nullement D'autant que les projets ne manquent pas. Les envies non plus. Lundi, c'est ainsi une collection de 333 encriers qu'il adjugera Avant, par exemple, une vente d'exception consacrée aux figurines de BD, le 14 mars, au château de Chambord.

« Ce qui compte c'est d'avoir du regard et du flair. Savoir ne pas passer a côte de quelque chose Et, là, je suis a bonne école ».
Pas forcement suffisant « II faut aussi aimer les gens. Et les objets. Et savoir les faire revivre » Bien parti aussi.

Christophe Hérigault
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