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L'HISTOIRE EN MARCHE ENTRE CHEVERNY ET LE LOUVRE

Lundi 12 juin 2006

La Nouvelle République, Ivan Roullet


La désormais traditionnelle vente aux  enchères de Cheverny est un incontournable de l’art et de la fortune. La preuve en a été donnée une nouvelle fois hier avec record et surprise au bout du marteau d’ivoire.

Une fois par an, l’orangerie de Cheverny bat des records. Il y a d’abord celui de l’affluence. Le temps d’un après-midi, ce bâtiment historique revêt sa parure de salle des ventes. Or il semble bien que ce soit la plus grande salle des ventes de l’hexagone. Hier pour la 18e édition de ce rendez-vous, entre 200 et 300 personnes ont suivi le ballet des objets d’art, le manège des enchérisseurs et la valse des prix.

Records encore car cette vente a acquis une notoriété qui dépasse les frontières régionales et nationales. Le catalogue du commissaire- priseur vendômois Philippe Rouillac est distribué aussi par Internet et les acquéreurs potentiels se sont succédé hier après-midi sur la batterie de téléphones installée dans l’orangerie. Un des tableaux était ainsi suivi par treize acquéreurs au téléphone. Et ces enchères étaient internationales : Hongrie, Ukraine, USA, Israël,etc.

Records toujours avec la mobilisation de plus d’une vingtaine de personnes pour faire vivre cette vente, de la présentation des articles au pool téléphonique en passant par une demi-douzaine d’experts pour présenter les objets.

Record de vente et intervention surprise

Records enfin car certaines enchères ont atteint de belles sommes parmi les 200 objets proposés à l’encan hier après-midi « objets de famille qui ont vécu dans des familles » précisait Me Rouillac dans son introduction.

Les vedettes de cette vente n’ont pas déçu. La première,  c’était un tableau d’Antoine-Jean Gros représentant le compte de Villemanzy, pair de France et intendant général des armées de Napoléon. Ce tableau était toujours resté dans la famille du modèle, dans un château de Beaumont- la-Ronce (Indre-et-Loire). Les enchères ont monté, monté, pour atteindre 500.000 € d’un mystérieux acheteur téléphonique. Applaudissements. Mais le marteau d’ivoire avait à peine frappé l’adjudication qu’une voix s’est élevée dans le public « L’État exerce son droit de préemption ». Nouveaux applaudissements. M. James, des services du ministère de la Culture à Orléans, a préempté au nom du conservateur général du musée du Louvre, Vincent Pomarède. Le tableau, rare et de qualité, ira donc au département des peintures du Louvre à Paris pour la somme de 500.000 €. Le comité des acquisitions s’était fixé 520.000 €. Ouf ! Le tableau reste en France mais de justesse !

Par contre, la ville de Richelieu (Indre-et-Loire), avec le soutien de l’État, n’a pas eu cette chance. La série de panneaux XVIIe du château détruit de Richelieu a atteint la somme de 22 000 €. Trop cher pour la collectivité qui n’a pas pu suivre l’acheteur anglais qui conservera néanmoins son acquisition en val de Loire.

Au final, cette vente aura totalisé une somme globale de 2 millions d’euros pour les 200 lots, encore un beau record !

Ivan ROULLET
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