FR
EN

Capri c'est fini...peintures de jeunesse

Samedi 28 mars 2009

Ces deux peintures à l’huile de petit format, 23 x 16 cm formant pendant, ont été réalisées sur des panneaux de bois. Au vue des dimensions, peut être même sur des couvercles de boîtes à cigares ! Le premier panneau représente une vue d’un paisible chemin entouré de verdure qui nous mène à une ville et à son église, dont le clocher se détache dans le ciel. Sur le second, un petit village typique des îles méditerranéennes accroché à une colline, avec à l’arrière plan l’évocation d’un continent proche. Une annotation au dos situe ce paysage « à Capri ».

Ces deux peintures à l’huile de petit format, 23 x 16 cm formant pendant, ont été réalisées sur des panneaux de bois. Au vue des dimensions, peut être même sur des couvercles de boîtes à cigares ! Le premier panneau représente une vue d’un paisible chemin entouré de verdure qui nous mène à une ville et à son église, dont le clocher se détache dans le ciel. Sur le second, un petit village typique des îles méditerranéennes accroché à une colline, avec à l’arrière plan l’évocation d’un continent proche. Une annotation au dos situe ce paysage « à Capri ».

Ces tableaux portent la signature« W. Barbotin ». William Barbotin est né en 1861 dans une famille pauvre de pêcheurs d’Ars sur l’île de Ré et très jeune il dénote un réel don pour le dessin. Son talent serait resté méconnu sans la rencontre du Préfet deCharente qui recommanda ce jeune rétais au grand peintre de la Rochelle William Bouguereau. Bouguereau était alors un des plus importants peintres dits «académique », en opposition aux « avant-gardes » que représentaient lesImpressionnistes comme Monet. Cet homme prit sous son aile Barbotin, et son obtention en 1883 du prestigieux premier Grand Prix de Rome en gravure décerné par l’Académie des Beaux Arts a sans doute bénéficié du soutien de Bouguereau, membre influent de cette institution. Ce Prix, mis en place en 1663 par Colbert sous le règne de Louis XIV, est une bourse d’études de 3 ans qui se déroule àRome à la Villa Médicis.C’est lors de son séjour en Italie que l’insulaire Barbotin - l’atmosphère de sonîle natale lui manquait peut être ? - a décidé de visiter l’ile de Capri et de l’immortaliser en peinture. Sur le premier panneau on reconnait le clocher de l’église Sainte Sophie d’Anacapri, « la montagnarde »,ville de l’île indépendante de Capri « la maritime ». Agé de 22 ans Barbotin retrouve à Capri la clarté, la luminosité de sa chère île de Ré.Petites peintures réalisées sur le motif, en plein air, en souvenir de voyage, de découverte.

Pendant cette période Barbotin -à Capri ? - fait la connaissance de la fille d’Élisée Reclus, « le pape »de l’anarchisme qui le convertit à ses idées. Ceci entraine une rupture avec son mentor Bouguereau. Cependant les idées révolutionnaires ne résistent pas au temps et à l’embourgeoisement que lui apporte le succès ! Ses multiples talents en peinture, gravure et même sculpture seront soulignés par la Légion d’Honneur qu’il reçoit en 1903 puis par un poste d’inspecteur de l’enseignement de dessin. La même année il crée un musée d’histoire régionale au Phare des Baleines montrant son attachement à l’île de Ré. Il meurt à Paris en 1931. Ses œuvres sont aujourd’hui visibles au musée des Beaux Arts de La Rochelle ainsi qu’à la mairie d’Ars en Ré.

Pour ces deux tableaux, souvenirs de jeunesse, une estimation de 200 à 300 euros pièce peut être avancée, cet artiste étant surtout recherché par une clientèle régionale pour les œuvres représentant l’île de Ré. Pour Ré avec des scènes de la vie quotidienne le prix serait multiplié par 3 ! Capri c’est fini…!
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :