Voici une élégante lampe de chevet en verre, de 36 cm de haut, réalisée en trois parties : la base, le pied-colonne et l’abat jour. Les deux premières sont collées à chaud et la troisième fixée avec renfort. La particularité de ce luminaire est qu’il est tout en verre pour filtrer la lumière.
Voici une élégante lampe de chevet en verre, de 36 cm de haut, réalisée en trois parties : la base, le pied-colonne et l’abat jour. Les deux premières sont collées à chaud et la troisième fixée avec renfort. La particularité de ce luminaire est qu’il est tout en verre pour filtrer la lumière. Éteint ou allumé, il est une véritable œuvre d’art. La matière est celle du verre blanc, transparent et dépoli, la technique de réalisation est dite en moulé-pressé : il s’agit d’injecter par piston du verre en fusion dans un moule en acier. Après refroidissement et démoulage, des retouches sont exécutées à la main pour parfaire la finition. Pour cette lampe, un abat-jour à décor de feuillage de mûrier a été choisi. Cet ensemble est très caractéristique de la période dite Art-Déco, d’Entre deux guerres. Le modèle a été précisément créé le 9 novembre 1927. On le retrouve dans les catalogues de la maison Lalique, entre 1928 et 1932, et nous savons que sa production n’est pas continuée après 1947. Cette lampe est cataloguée « feuilles de mûrier ». On y retrouve une observation parfaite de la nature : les feuilles sont isolées, distiques. Le choix a été opéré pour un feuillage de mûrier blanc, originaire de Chine mais cultivé depuis Charles VIII, fournissant les meilleures feuilles pour l’élevage des vers à soie. Ce mûrier a été introduit en Val de Loire, par Louis XI à Tours pour créer l’industrie soyeuse tourangelle. Notre lampe fait partie d’un ensemble, en verre soufflé moulé, dites au « cyclamen », au « camélia », au « noisetier »ou encore aux « pavots », toutes de style Art Déco. Pour un éclairage de charme et non une véritable source lumineuse de travail !
Leur créateur, René Lalique(1860-1945), grand maître verrier français dont le nom est à lui seul une marque de fabrique, excellait dans la recherche de nouveautés et techniques modernes.Ainsi, on dit « c’est un Lalique », comme on déclare « c’est une Rolls ». Sa clientèle luxueuse lui commandait des pièces aux formes très élancées, conjuguant techniques et matières raffinées, tels de fastueux bijoux, pièces uniques. Mais parallèlement son patronyme recouvre des pièces nombreuses, produites en série, dans de véritables usines, et portent toute une référence, comme notre lampe (n° 2163). Ce qui permet de retrouver chaque modèle dans des catalogues et ouvrage raisonné, tel le livre de référence deFélix Marcilhac. Nombre de services de verres et vases ont été exécutés toujours à partir des dessins originaux de Lalique et sortis sous ses directives. Ainsi, les prix oscillent entre 20 € - pour un simple verre - et une enchère record de près de 200.000 € - pour une rare sculpture d’une femme habillée d’une simple guirlande de fleurs…Pour notre lampe, pièce recherchée, dite d’ambiance à l’éclairage doux, devenant laiteux le soir, pour une lumière tamisée,
le prix à partir de 2.000 €…n’est pas trop doux !
