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Une Joconde... sortie du bois !

Samedi 22 août 2009
Œuvre fascinante, sans aucun doute le tableau le plus célèbre au monde, qui n’a pas reconnu ici le portrait de Mona Lisa, dite « la Joconde » !Si le tableau de Léonard de Vinci du début du XVIème siècle conservé au Louvre, a été peint à l’huile sur un mince panneau de peuplier, notre lecteur de laNouvelle République est allé « plus loin » en le réalisant entièrement en bois, et dans les mêmes dimensions que l’original : 77 cm de haut sur 53 cm de large ! La marqueterie de bois permet toutes les fantaisies pour un artisan habile qui s’est attaché à reproduire les détails de ce chef d’œuvre de l’histoire de l’art. À l’aide de différentes essences de bois coupées en fines lamelles puis teintées ou laissées à l’état brut, notre autodidacte a replacé à l’identique le chemin sinueux sur la gauche, le pont enjambant une rivière à droite, le paysage montagneux à l’arrière plan, même le parapet surmonté de colonnes, et le fauteuil à balustre sur lequel s’appuie le modèle. Cependant l’énigmatique Mona Lisa a été plus difficile à saisir !On devine la légère coiffe transparente, mais les mains, et surtout le regard et le sourire sont moins heureux. Ce sont ces éléments qui fascinent dans laJoconde originale, cette impression que son regard nous suit, que le sourire est légèrement changeant…

Cette œuvre a depuis sa création inspirée les artistes. Dans le courant du XIXème siècle, les peintres romantiques ont aussi multiplié les Mona Lisa recherchant cet effet de « sfumato » - jeu d’ombre et de lumière- crée par Léonard. Les artistes du XXème siècle toujours autant fasciné par cette icône l’ont pourtant tourné en dérision. Elle a tour à tour était affublé d’une moustache par Salvator Dali ou d’une barbichette par Marcel Duchamp, qui a intitulé cette œuvre d’un provocateur « L.H.O.O.Q »,à lire lettre par lettre pour saisir le sens de ces initiales ! Cette année, un des peintres contemporains les plus intéressants et les plus côtés, le franco-chinois Yan Pei-Ming, a été choisi par le Louvre pour se confronter à la Joconde. Il a réalisé en format XXL, dans son style caractéristique fait de grands coups de brosse, cinq toiles intitulées « les funérailles de Mona Lisa ». Ces toiles ont été présentées au Louvre au printemps, mais pour ceux qui l’ont raté et qui veulent découvrir ce grand artiste, 120 portraits monumentaux sont accrochées tout l’été au Château de Blois dans l’exposition « 108brigands ».

Cette Joconde en bois réalisée par un autodidacte est loin d’attendre la valeur de ces différents exemples. Il s’agit d’une création habile, inventive, mais qui a plus une valeur sentimentale que commerciale, ce type d’objet n’étant que peu recherché dans les ventes aux enchères publiques. Et il serait payé « en monnaie de singe » s’il voulait comptabiliser son travail en heures de patience, en temps de réalisation ! Un conseil pour notre menuisier s’il se décide à vendre « saJoconde », qu’il se méfie de ne pas être payé par un chèque…lui aussi en bois !
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