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Un charmant nu art nouveau

Samedi 01 novembre 2008

Le corps a toujours inspiré les artistes. Le nu féminin a été suggéré, dévoilé pudiquement, puis exposé sans fard par les peintres, graveurs et sculpteurs.

Le corps a toujours inspiré les artistes. Le nu féminin a été suggéré, dévoilé pudiquement, puis exposé sans fard par les peintres, graveurs et sculpteurs. Les bronzes depuis la déesse antique d’Athènes en passant par la Vénus des Médicis, jusqu’aux Naïades de Maillol dans le jardin des Tuileries peuplent notre univers. C’est une source d’inspiration renouvelée autour de l’éternel féminin à la fin du XIXème puis sublimé avec l’Art Nouveau : la femme se mêle à Dame-Nature, fleurs, fruits, lianes, et feuille comme pour notre exemple.

Ce sujet mesurant 50 cm de longueur, est en bronze exécuté à la cire perdue, avec une patine uniforme couleur feuille de tabac. Après une ébauche en terre glaise, recouverte de cire, formant un moule dur, l’artiste coule le métal en fusion puis le brise. Le sujet apparait, finitions, patine : l’œuvre unique ou multiple est prête à vivre.Cette femme aux cheveux ondoyants, repose sur une longue feuille imaginaire, les bras croisés au dessus de son buste dénudé. Elle émerge de flots de lianes, d’algues lui recouvrant pudiquement le bas de son anatomie – comme un pantalon mouillé. La contorsion lascive de son corps est accentuée par un déhanchement suggestif. Comme Ingres et son modèle aux vertèbres supplémentaires, pour diviniser le corps, l’artiste ici aussi l’allonge démesurément, modifiant les proportions.

Cette création est signée de Georges Delpérier : né le 20 novembre 1865 à Paris, il a été l’élève de Thomas et Falguière sculpteurs officiels de la 3ème République. Tenants de «l’art pompier» dont le Musée d’Orsay regorge d’œuvres, on sait qu’il a débuté au salon des artistes Français en 1885, reçu une médaille d’honneur en 1925 et a été fait chevalier de la Légion d’honneur. La commande la plus importante de l’État - hormis les monuments aux morts - est la statue de Ronsard, à Tours. En conséquence de nombreuses œuvres de cet artiste sont conservées au musée de Tours. Peut-être y retrouverions-nous le dessin préparatoire de ce charmant nu que l’on peut estimer raisonnablement, eu égard à ses dimensions et à son esthétisme à 1.000 €.

Nous savions que les feuilles de tabac pour de bons cigares sont roulées sur les cuisses des cubaines, l’artiste ici « contourne » le sujet !
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