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Un éventail de deuil...faussement impérial

Samedi 25 octobre 2008

Élément de parure indispensable de la femme, cet éventail du début du XXème siècle, présente quelques singularités.

Élément de parure indispensable de la femme, cet éventail du début du XXème siècle, présente quelques singularités.

La monture, signe de qualité et de raffinement, est en écaille de tortue. Pour le demi-soleil rayonnant, écaille claire dite blonde, la plus belle, provenant de la partie ventrale de l’animal.Écaille plus foncée, brune, pour les brins fixant la dentelle, provenant de la partie dorsale. La carapace des grandes tortues de mer est plongée dans un bain d’eau bouillante, sa plasticité la rend facile à travailler. Découpée et façonnée à la scie, elle est polie finement. Cet éventail ouvert, se déploie d’une riche dentelle française dite au point de Chantilly réalisée habilement àla main, et au fuseau. Beau décor de rinceaux feuillagés et d’iris épanouis.Cette couleur noire, comme souvent pour la Chantilly est réservée au deuil.

Curieusement une couronne fermée se présente sur la dentelle et la monture. Il s’agit d’une tiare impériale, pour nous français - et plus généralement de la couronne du Saint Empire romain germanique. Les initiales fantaisistes et illisibles placées en dessous, l’absence de signature ne militent pas pour l’appartenance à un haut lignage. Pour un objet ou présent royal : le bouton qui réunit les brins de la monture eut été en diamant, tout comme les initiales. Cet éventail parait être un cadeau« flatteur », inspiré des toilettes de l’Impératrice Eugénie.

Savoir tenir, ouvrir, manier l’éventail faisait partie des codes de la bonne société dans toute l’Europe. L’éventail permet de regarder sans être vu, d’échanger des paroles sans attirer l’attention, et encore de désigner sans montrer du doigt, et enfin d’effleurer sans toucher…et accessoirement de s’éventer en soirée. Pour notre éventail une estimation de 200 € peut être avancée eu égard à la présence de l’écaille. La Castiglione maîtresse de Napoléon III aimait se faire représenter - vêtue ou nue - toujours« habillée » d’un éventail…Dans ce cas il faudrait compter beaucoup plus…pour cette feuille de vigne !
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