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Aymeric Rouillac à l’initiative d’un livre sur l’artiste français Chomo

Dimanche 27 octobre 2024

La Nouvelle République, Emmanuel Le Névé

Le commissaire-priseur Aymeric Rouillac a dirigé un ouvrage collectif consacré à l’artiste Roger Chomeaux, alias Chomo, sorti jeudi 17 octobre 2024.

Roger Chomeaux s’est installé en forêt de Fontainebleau dans les années 50. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, il tourne le dos au monde de l’art pour transformer des déchets en œuvres grâce à une créativité sans limite. Et c’est là qu’il a construit son monde, devenant « Chomo ». Il y vivra jusqu’à son décès le 19 juin 1999, à 92 ans.

Un long parcours narré dans cette première monographie, un livre document de 168 pages pensé par Aymeric Rouillac, commissaire-priseur à Vendôme, qui a découvert l’artiste en 2009 lors d’une vente aux enchères grâce à son père Philippe Rouillac et Laurent Danchin, critique d’art.

Portrait d’un artiste méconnu

« C’est la première fois qu’un livre est consacré à Chomo, signale Aymeric Rouillac. C’était donc important d’en faire un livre référence. » Pour y parvenir, le commissaire-priseur vendômois s’est notamment rapproché d’Harry Bellet, journaliste au journal Le Monde. Dans cet ouvrage, « on retrouve la parole de ceux qui ont connu Chomo, précise le Vendômois. Des archives, des œuvres de jeunesse et des témoignages qui permettent de comprendre et suivre l’évolution de l’artiste. »

Tout au long des 168 pages, le lecteur apprend comment Chomo travaillait. « L’ouvrage livre le portrait de l’artiste le plus fidèlement possible. Pour y arriver, il y a eu un gros travail d’archives, en contactant la famille de l’artiste et de ses amis. Il était tout à la fois : peintre, sculpteur, mais aussi musicien et cinéaste », souligne le commissaire-priseur.

Un créateur multifacettes

Deux aspects de l’artiste qu’il ne connaissait pas. « J’ignorais son travail d’architecture, de sculpteur et de peintre, confie-t-il. Mais j’ai découvert son activité de musicien. Il était à la pointe de la musique électronique, mais il n’a jamais rien dévoilé. »

Aymeric Rouillac a même découvert que Chomo fabriquait ses propres instruments et qu’il a collaboré avec des pionniers de la musique électronique. Une vie entière à retrouver dans cet ouvrage disponible depuis le 17 octobre dans les librairies.

« Chomo (1907-1999) » aux éditions Lelivredart. Tarif : 35 €.

Une vente spéciale le 10 novembre

Le livre Chomo, sur la vie et l’artiste Roger Chomeaux, va donner lieu à une vente aux enchères entièrement dédiée à l’artiste. Elle se tiendra dimanche 10 novembre à partir de 14 h 30 au palais des Congrès Vinci de Tours (Indre-et-Loire). Ce sont 99 œuvres de Chomo qui seront disponibles à la vente : des peintures, des dessins et des sculptures.

Le billet : Récup’

Dans son repaire en forêt de Fontainebleau, Chomo a créé son univers peuplé d’œuvres conçues à partir de matériaux recyclés, récupérés dans les décharges voisines. Des déchets de la société de consommation qu’il métamorphosait. Ici, du grillage peint, là de la mosaïque, des bouteilles, des plastiques fondus, des bois brûlés, des tôles froissées. Les objets mis au rebut étaient sa matière première comme un message militant contre l’hyperconsommation. C’est cette démarche terriblement actuelle qui est mise en avant par le commissaire-priseur vendômois Aymeric Rouillac dans la monographie dont il a eu l’initiative pour mettre en lumière un artiste encore trop méconnu. L’ouvrage réussira t-il à faire sortir de l’ombre Chomo, qui avait justement voulu se retirer du monde ?

Saint Georges
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