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Quand Napoléon III nous tient

Samedi 12 décembre 2009

Effet assuré pour cette pendule “ portique ” née sous le règne du neveu de Napoléon Ier. Ou du moins sa copie.

Effet assuré pour cette pendule “ portique ” née sous le règne du neveu de Napoléon Ier. Ou du moins sa copie.

Le commissaire-priseur Philippe Rouillac explique : "Cette pendule, née sous le règne du neveu de Napoléon Ier, l’empereur Napoléon III, élu prince président en 1848, empereur proclamé de 1852 à 1870. Elle est tout à fait caractéristique du style éponyme. C’est une pendule « portique » en bois et placage de bois noirci. Le modèle de ses quatre colonnes torses est à rechercher du coté de l’Italie : elles s’inspirent des colonnes du baldaquin de Saint Pierre de Rome par Le BERNIN (1598-1680), sculpteur du baroque romain. Sur une base quadrangulaire, elles supportent un entablement à fronton mouvementé. Cette pendule est largement ornée de bronze et laiton dorés. Une frise feuillagée court même sur les colonnes ! Le décor use de la technique de la marqueterie dite « Boulle »,du nom de l’ébéniste qui, sous Louis XIV, a mis en œuvre avec le plus de talent cette technique nouvelle : il s’agit de placage savamment découpé et juxtaposant des matériaux tels que le bois, le laiton, l’étain, l’écaille…La surface de notre pendule est marquetée de laiton, et est incrustée de motifs en composition aux couleurs vives - tonalités de rose tyrien et bleu indigo - dessinant des motifs inspirés du XVIIème de Louis XIV : coquille stylisée et volutes feuillagées. Le style Napoléon III se « distingue » ainsi en faisant cohabiter plusieurs influences puisées dans le passé. Il correspond au goût de l’époque pour l’éclectisme…Copie au mieux pastiche de Napoléon le Petit dirait une critique violente.

Le cadran est en émail, à chiffres romains. Le mouvement, c'est-à-dire le mécanisme actionnant les aiguilles, est produit de façon industrielle en cette seconde moitié du XIXème siècle. Leur mécanique, à sonnerie, est devenue fiable et relativement précise. Leurs fabricants présentent d’ailleurs avec fierté leur savoir-faire aux Expositions universelles.Lorsqu’ils s’y distinguent, ils marquent alors la platine de leur mouvement de la distinction obtenue, gage de performance pour les acheteurs ! La lunette du cadran est en bronze, ciselé et amati, et son balancier, en laiton repoussé, sont caractéristiques de l’époque « Napoléon III ». Les pendules se répandent alors dans tous les foyers. C’est sur une commode ou une cheminée que cette pendule trouvait une place de choix. Son globe à structure en chêne, la protège de la poussière. Apparaissant en bon état, le globe en ayant aussi préservé la dorure, il faut compter 400 à 600 euros pour acquérir une telle pièce. Son effet est assuré ! Pour découvrir l’ancêtre de cette intéressante marqueterie, courrez à Versailles pour découvrir dans la fabuleuse exposition sur Louis XIV, deux somptueux meubles de Boulle qui rivalisent d’élégance et de raffinement. Original là bas, copie ici…Ou comment Badinguet singe le Roi Soleil !
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