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Dans l’oeil de l’hôtel des ventes de Vendôme de Philippe et Aymeric Rouillac

Vendredi 27 janvier 2023

La Nouvelle République, Edith van Cutsem

Philippe et Aymeric Rouillac avec une longue-vue astronomique du milieu du 19e siècle et près d’un automate d’une vitrine de grand magasin pour les parfums Guerlain.
Philippe et Aymeric Rouillac avec une longue-vue astronomique du milieu du 19e siècle et près d’un automate d’une vitrine de grand magasin pour les parfums Guerlain.

Le marché de l’art se porte bien avec des rendez-vous de l’hôtel des ventes autour de la petite et la grande histoire. Rencontre avec les Rouillac, père et fils.

Votre agenda 2023 est très riche avec au minimum trois rendez-vous mensuels, des expertises gratuites chaque mardi à Vendôme, pas moins de onze conférences en cinq mois et des ventes thématiques. Est-ce le signe que le monde des enchères est en plein boum ?

« C’est surtout le fruit de quarante années de présence d’abord à Vendôme et maintenant à Tours et Paris avec toujours la même envie de se faire rencontrer la petite et la grande histoire. Nous voulons raconter la vie de ces objets, témoin du passé lors de nos rendez-vous physiques, comme sur les réseaux sociaux que nous animons comme des vitrines d’activité. Notre site est aussi une énorme base de données où nos ventes sont archivées depuis 1989 ! Et même plus à l’attention des chercheurs depuis 1816 avec les archives départementales où se retrouvent les ventes de nos prédécesseurs vendômois : Buffereau père et fils du 6, place de la Madeleine, puis Frault de 1868 à 1878, Biers et Hyver en 1879, Girard de 1888 à 1928, Damon en 1929, Boucher en 1936, Buisson père et fils de 1937 à 1983. »
« Nous voulons raconter la vie de ces objets »

À votre mesure, vous participez aussi à l’histoire locale ?

« Oui et non, mais pouvoir rappeler qu’en quarante ans, l’hôtel des ventes de Vendôme, depuis son bâtiment en zone industrielle qui ne paie pas de mine, met à son actif pas moins de treize enchères millionnaires, il est certain que c’est une image unique ! Et pour chaque objet, quelle que soit son estimation, nous avons voulu prendre le temps de le présenter dans une vente qui se limite à 150 objets quand d’autres pourraient y proposer deux fois plus… »

Samedi 28 janvier, vous animez une conférence sur la vie de château. Dimanche 29 janvier, vous mettez aux enchères l’ameublement d’un château chartrain et lundi 30 janvier, les biens d’une propriété du Val de Loire ? Ces biens d’un autre temps sont-ils recherchés ?

« Actuellement, c’est le contemporain qui a la cote, mais ces meubles et objets de la fin du 20e siècle, fruits d’un savoir-faire, sont les témoins d’une histoire et d’un quotidien qui peut trouver ses amateurs. Tel ce mobilier chartrain présent dans la même famille depuis 250 ans, dont un énorme et très lourd lustre de bronze époque Restauration. Et en février, en ligne, c’est une collection de maroquinerie de luxe qui sera proposée dont les sacs Hermès et chaussures Louboutin d’une collectionneuse tourangelle. En mars, toujours en ligne, 150 dessins de costumes de théâtre de grands noms comme Givenchy, Sonia Delaunay, Yves Saint Laurent, Jean Marais, Marie Laurencin… Et en mai, des pièces d’archéologie et des arts d’Afrique. »

Quelle surprise réservez-vous pour la garden-party d’Artigny en juin où, traditionnellement, se retrouvent nombre de collectionneurs, d’amateurs et de clients en quête d’achats spéculatifs ?

« On en dira plus en mars avec un tableau fou par sa taille ! Quant aux enchères, elles tiennent à la fois du ressort de l’affectif et pour certains de la spéculation de la part de ceux qui savent acheter à contre-courant. En moyenne, nour retirons des ventes 20 % des objets qui ne trouvent pas leurs acheteurs au juste prix. En pleine période Covid qui avait fait fuir les acheteurs étrangers et vider l’hôtel des ventes, nous avions même dû renoncer à la vente d’un tableau de Claude Monet… »

Hôtel de ventes, route de Blois, à Vendôme. Tél. 02.54.80.24.24 et rouillac@rouillac.com

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