FR
EN

Un vase "made in Japan" à la technique Coréene

Samedi 13 juin 2009

La matière, les couleurs utilisées, les scènes représentées, le style : tout nous renvoie à une production non pas chinoise mais japonaise, et, plus précisément, de la région de Satsuma, dans le sud du Pays du Soleil Levant, à 1300 km de la capitale Tokyo.

La matière, les couleurs utilisées, les scènes représentées, le style : tout nous renvoie à une production non pas chinoise mais japonaise, et, plus précisément, de la région de Satsuma, dans le sud du Pays du Soleil Levant, à 1300 km de la capitale Tokyo. Les origines des faïences de Satsuma datent de la fin du XVIème siècle. À la suite d’une guerre contre la Corée, appelée la « guerre des potiers »,la faïence de Satsuma naît. Cette campagne fut un échec militaire mais marque le début d’un succès économique ! Eneffet toute une palanquée d’artistes et de céramistes coréens, pétris de secrets de fabrication, traversent les 500 km de mer séparant le Japon de la Corée. Ils débarquent à Kagoshima, la « Naplesde l’Orient », capitale du clan Satsuma, et vont transmettre leur savoir. Un style Satsuma va ainsi se former dans le courant des XVIIIème et XIXème siècles avec plusieurs caractéristiques. Tout d’abord, l’utilisation d’une terre très fine qui donne une faïence légère avec un fond arborant une couleur « coquille d’œuf ». Sur ce fond se développe un décor très chargé, mais aussi très précis, formé d’émaux en relief donnant un aspect pelliculé à la façon des peaux de serpent. L’utilisation d’or, permettant de valoriser les détails, date de la fin du XVIIIème siècle et sera très important dans les pièces les plus répandues que l’on appelle « Satsuma de brocart », en raison d’un décor semblable aux tissus de soie rehaussées de fils d’or.

Notre vase, parfait exemple des Satsumas de brocart, a été spécialement crée pour les « gaijin », les étrangers. Sous le règne de Meiji, le Japon s’ouvre à l’Occident, et en 1867,lors de l’Exposition universelle de Paris, la région de Satsuma dévoile ses créations. Les céramistes japonais jouent avec les formes géométriques, avec des oiseaux, des papillons et des scènes de genres inspirées des estampes ; celles-ci influenceront toute la peinture et les arts décoratifs de la fin du XIXème siècle. Ce vase reprend ces éléments dans un décor classique avec un groupe de femmes et un groupe d’hommes, d’où ce dégagent deux personnages vêtus de splendides kimonos. D’un côté un « daimyo », un seigneur, et del’autre son épouse, qui ont une taille plus grande que les courtisanes et serviteurs qui les entourent, évoquantla différence de statut social.

Tous ces éléments permettent de dater ce vase de la fin du XIXème siècle. En bon état, et en fonction de ses dimensions, il peut être estimé de 100 à 200 euros. En plus d’une fabrication japonaise abondante, les Satsumas vont être copiés dans une vague de japonisme par les faïenciers de Bordeaux, de Creil et Montereau, de Gien sous le nom de « satzouma ».Il est donc très courant de retrouver ce décor si particulier sur toutes sortes de pièces en céramique. Alors bonne découverte… et bonne chine !
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :