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Toute l’histoire du patrimoine Vendômois dans votre poche

Samedi 17 septembre 2022 à 07h

par Philippe Rouillac

Cette semaine, Brigitte, de Meslay, soumet à notre expertise un livre sur l’histoire archéologique du Vendômois. L’occasion pour Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, de nous en dire plus sur l’histoire, l’intérêt et la valeur de cet ouvrage.

Vendôme, ville d’Art et d’Histoire, est réputée pour les grands hommes, militaires, nobles, religieux ou intellectuels qui ont marqué de leur empreinte la cité, mais aussi pour son patrimoine bâti, qui lui confère un charme indiscutable. Mais ce patrimoine n‘est pas seulement un ravissement pour les yeux, c’est également le terrain de jeu des historiens et archéologues. Et cela ne date pas d’hier, puisque le livre de Brigitte, qui traite justement de l’histoire du Vendômois et contient des illustrations de ses monuments, a été publié en 1849. L’auteur, Jules de Pétigny, est un savant parisien, qui, transféré dans la région après de brillantes études pour travailler avec le préfet de Blois, publiera plusieurs ouvrages sur l’histoire du département. En 1849 parait donc Histoire Archéologique du Vendômois, recueil qui remportera une médaille d’or de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. L’ouvrage est édité par Henrion à Vendôme, éditeur connu notamment pour ses publications sur les hommes et femmes illustres de la ville, et particulièrement sur Ronsard. Jules de Pétigny continue sa brillante carrière en étant distingué plusieurs fois pour ses travaux et pousse son dernier soupir à Mont-près-Chambord en 1858, à l’âge de 57 ans. Ses ouvrages ont bénéficié, au XIXe siècle, d’une reconnaissance assez conséquente, méritée au vu de la qualité de ses productions et une rue de Vendôme porte même son nom aujourd’hui.

Il faut dire que le XIXe siècle a été extrêmement prolifique pour la propagation des recherches scientifiques et des écrits historiques. Malmenée par la Révolution française, l’édition et la diffusion scientifique repartent au galop au début du XIXe siècle. Les sciences se spécialisent, les universités prennent leur essor, les sociétés savantes se multiplient. Ainsi la société archéologique scientifique et littéraire du vendômois a été fondée en 1862 et reconnue d’utilité publique dès 1877. Société savante que j’ai eu l’honneur de présider à l’âge de 35 ans, durant 26 ans ayant réuni plus de 500 membres à travers expositions, sorties inédites, découvertes insolites, publications, colloques, enrichissements des collections du musée fondée par la Société. « La valeur n’attend pas le nombre des années » et est gage de dynamisme et d’audience. Pétigny est l’un de nos grands ancêtres et devancier. L’histoire et l’archéologie n’échappent pas à la règle, et la connaissance du patrimoine, jadis réservée à l’élite nobiliaire, se démocratise. De grandes figures y participent, comme bien évidemment Prosper Mérimée, le grand historien, romancier et défenseur du Patrimoine. Dans l’Europe entière, le sentiment de sauvegarde se développe et ces mots de l’anglais John Ruskin en 1850 résument tout à fait ce nouvel élan protecteur : “La conservation des monuments du passé n’est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n’avons pas le droit d’y toucher. Ils ne nous appartiennent pas.” Une citation plus que jamais d’actualité en ce weekend des Journées Européennes du Patrimoine, qui vont permettre à des millions de français et d’européens de visiter leurs monuments et de s’intéresser à leur patrimoine si dense. Cet évènement, créé en 1984 en France, regroupe aujourd’hui une cinquantaine de pays et jouit d’un vif succès chaque année.

Le livre que Brigitte nous propose semble en bon état sur la photo. Cependant, difficile de se prononcer à partir de cet unique visuel, car l’état des livres du XIXe siècle peut grandement varier en fonction de l’endroit où ils ont été conservés. Des rousseurs peuvent apparaitre, la couverture peut s’écorner ou la reliure se détacher. Ces éléments ont une grande influence sur la valeur du livre. L’ouvrage de Brigitte pourrait se négocier à partir de 50 euros, s’il est complet d’illustrations - souvent transformées malheureusement en sous verre ! Une bonne occasion de se replonger dans les ouvrages d’histoire archéologique du XIXe siècle et de flâner dans les rues pluriséculaires de Vendôme en s’amusant à noter les différences entre la ville moderne et la cité décrite par Jules de Pétigny. Et de suivre notamment l’animation que je propose à l’abbaye de la Trinité ce samedi à 15h et dimanche à 16h – levant quelques mystères d’un vitrail du XIIème siècle, « joyau » de Vendôme : venez nombreux, vous ne serez pas déçu !
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