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Machine à coudre pour une tenue royale !

Samedi 10 septembre 2022 à 07h

par Aymeric Rouillac

Cette semaine, Cécile, de Blois, soumet à notre expertise une machine à coudre Singer. C’est l’occasion pour Aymeric Rouillac de revenir sur l’histoire de cette société mythique mais aussi de rendre hommage à une Reine grâce à laquelle la couture a gagné ses lettres de noblesse… Elizabeth II of course !

Fondée en 1851 par Isaac Merritt Singer, la compagnie éponyme est établie dans l’état de New York. Inventeur de la machine à coudre domestique, Singer dépose plusieurs brevets. Très rapidement, les produits Singer connaissent un succès national et même universel. Au tournant du XXe siècle, Singer embrasse la modernité en créant la première machine à coudre domestique électrique. La marque représente alors 80% du marché mondial ! Le fabricant renforce son aura en faisant bâtir à grands frais, entre 1908 et 1909, la plus haute tour du monde à 186 mètres : le Singer Building, détruit dans les années 1960. Au cours du XXe siècle, Singer diversifie ses activités et demeure une marque dont le nom évoque pour toutes et tous des machines à coudre de qualité. Grâce à Singer, la couture entre dans tous les foyers : des maisons les plus modestes jusqu’aux grandes cours européennes.

Cette semaine est marquée par le décès de la reine Elizabeth II d’Angleterre. En 70 ans de règne, elle marque l’Histoire par sa longévité, son flegme très britannique, ses 500 chapeaux, mais aussi par ses tenues colorées. De prime abord apanage de futilité, la garde-robe de la Reine a pourtant joué un important rôle diplomatique, mieux qu’un uniforme civil ou même royal. Comment oublier sa première visite en République d’Irlande en 2011, toute de vert vêtue ? Cet hommage à l’île rebelle adoucit alors les rancœurs entre les deux peuples. Les couturières de la Reine ont d’ailleurs livré quelques anecdotes sympathiques : il arrivait qu’elles cousent des poids dans les robes de la souveraine pour éviter qu’un coup de vent ne mette en péril la dignité royale ! Peut-être ont-elles, à cette occasion, utilisé une fameuse machine à coudre Singer ?
La machine de Cécile semble au premier abord en très bon état. Son piètement est en fonte, avec la marque « Singer » inscrite dans l’entretoise, au-dessus de la pédale qui actionne le mouvement. Le plateau de bois, avec quatre tiroirs à poignées très décoratives, donne beaucoup d’allure à l’ensemble. Richement décorée « à l’Égyptienne », avec des sphinx et des motifs dorés sur fond noir, cette machine a vraisemblablement été produite dans les années 1920, au cours desquels ce modèle a été popularisé suite à la découverte de la tombe de Toutânkhamon par un sujet britannique. Si le mécanisme est en bon état, la machine de Cécile pourrait, par ses qualités, séduire un amateur aux alentours de 100 euros. De quoi confectionner des tenues chatoyantes en hommage à Elizabeth II, dont les couturières et petites mains ont élevé, sous son règne, la couture au rang d’art… en vert pomme, bleu canard ou jaune poussin !
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