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Semolei, entre Rome et Venise

Vendredi 10 juin 2022

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Provenant de l’ancienne collection du publiciste britannique David Ogilvy, cette composition biblique est l’œuvre d’un des plus grands peintres vénitiens du XVIe siècle.

Au centre de la composition, le Christ est violemment retenu par des hommes aux visages agressifs. On le présente de force à l’homme placé à droite, vêtu d’un volumineux manteau rouge qui semble tomber à ses pieds. Ce dernier est le grand prêtre du temple de Jérusalem, Caïphe, qui, l’ayant entendu affirmer être le fils de Dieu, déchire ses propres vêtements, comme le veut la loi juive afin de protester contre une parole blasphématoire. D’un formidable dynamisme, cette composition offre des effets plastiques frappants et des couleurs vives qui animent cette scène du Nouveau Testament. Si l’on ajoute à ces qualités manifestes son important format – 121,5 x 150 cm –, on comprend pourquoi ce tableau a séduit David Ogilvy (1911-1999), qui l’acquit en 1982 auprès de la galerie Colnaghi à Londres. L’œuvre est restée jusqu’à nos jours dans son château de Touffou, dans la Vienne, où le célèbre publiciste britannique avait élu retraite en 1973. Celui qui fut l’un des ténors de sa discipline, développant notamment le concept « d’image de marque » dès les années 1950 au sein de son agence new-yorkaise – il fut qualifié en 1962 par le New York Times de « magicien le plus recherché de l’industrie publicitaire moderne » —, vécut en effet de 1973 à sa mort dans son château du Poitou, dont il était tombé amoureux au milieu des années 1960. Il s’y était installé avec sa troisième épouse, Herta Lans. Ce tableau qui attire toutes les attentions, après celle du cabinet Turquin. Il est l’œuvre de l’artiste vénitien Battista Franco, qui passa l’essentiel de sa carrière à Rome et Urbino, où il fut durablement influencé par l’art de Michel-Ange. Il Semolei travailla également à Florence, avec Vasari – qui lui consacra d’ailleurs une de ses Vies –, aux festivités et décorations autour des mariages d’Alexandre de Médicis puis de Cosme Ier. Datée vers 1552-1553, cette peinture marque la dernière période de son art, durant laquelle, alors revenu dans la cité des Doges, il associe un maniérisme imprégné de la tradition vénitienne et un sens très romain de la composition monumentale.

MOBILIER ET OBJETS D'ART, TABLEAUX ANCIENS, DU XIXE ET MODERNES, ARTS D’ASIE, SCULPTURES, BRONZES, PENDULES, BIJOUX, MONTRES, MONNAIES, PHOTOGRAPHIES
Dimanche 19 Juin 2022 - 14:00 (CEST) - Live
Château d'Artigny, 92, rue de Monts - 37250 Montbazon
Rouillac
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