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Elle vend sa collection de 230 coiffes en dentelle

Vendredi 13 mai 2022

Le Parisien, Christian Panvert

Ce samedi 14 mai à 15 heures, Geneviève Arsicaud mettra en vente ses 230 bonnets en dentelle, dont le plus ancien date de 1840. LP/Christian Panvert

Une passionnée met aux enchères 230 coiffes en dentelle le samedi 14 mai, chez elle, à Noizay, en bord de Loire. Une collection unique, évaluée entre 40 000 et 60 000 euros.

Chaque soir, dans sa maison de Noizay située sur les bords de la Loire, entre Tours et Amboise (Indre-et-Loire), Geneviève Arsicaud vient dire bonsoir à ses coiffes soigneusement rangées derrière des vitrines. Ce qui n’était au départ que le passe-temps d’une passionnée s’est transformé au fil des années en musée avec 230 bonnets en dentelle, dont le plus ancien date de 1840.

« Des cars entiers venaient de toute la France pour le visiter. Mais maintenant, je suis trop âgée pour m’en occuper. Je suis veuve depuis trois ans. Et ça n’intéresse pas mes enfants… » explique, sans regret, l’ancienne agricultrice, âgée de 83 ans. « Mes bonnets préférés, ce sont les quichenottes ! Il semblerait que le nom vienne de kiss not, et du fait que les femmes auraient voulu se protéger, grâce à cette coiffe, des avances des soldats anglais durant la guerre de Cent Ans », raconte Geneviève Arsicaud.

L’identité de la France profonde d’avant la Première Guerre mondiale

Sa collection réunit les plus beaux témoignages de la bonneterie de l’ouest de la France. Les motifs symboliques de fleurs étaient propres à certaines villes, Tours, Vendôme, Blois, mais aussi de la Beauce, de l’Anjou ou de la Sarthe. Les techniques des points de dentelle utilisés permettent de dater ces bonnets entre 1840 et 1920.

« C’est l’identité de la France profonde d’avant la Première Guerre mondiale, explique le commissaire-priseur Aymeric Rouillac. À l’époque, une femme ne sortait pas sans son bonnet. Une femme en cheveux dénotait en effet une femme de mauvaise vie… À travers tous ces bonnets, on revisite le patrimoine immatériel et matériel de la France. Les différentes fleurs symbolisaient la jeune fille à marier, la femme déjà mariée, l’enfant qu’on va baptiser ou la grand-mère qui porte le deuil. » Il ajoute : « En un coup de marteau, on peut se constituer une collection unique, évaluée entre 40 000 et 60 000 €, en parfait état de conservation et très bien documentée ! »

Vente de la collection Arsicaud des coiffes tourangelles (environ 230 coiffes, une quarantaine de mannequins costumés, quinze landaus et leurs baigneurs costumés) samedi 14 mai à 15 heures.
Renseignements sur rouillac.com

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