FR
EN

Fiat Lux pour tous les candidats !

Samedi 09 avril 2022

Cette semaine Claudine, de Blois, nous envoie une lampe ancienne. Outil qui révolutionne l’éclairage dans les intérieurs du XIXème. Sa technicité, son ornement et sa richesse varient en fonction de l’aisance financière de son propriétaire. Il apparait ainsi une multitude de modèles. À travers l’exemple d’une célèbre marque de lampe à huile, Pigeon, notre commissaire-priseur, Philippe Rouillac, vient éclairer notre lanterne.



Les ténèbres sont synonymes de malheur et de mort. Depuis les origines, l’Homme ne cesse de chercher à s’éclairer par tous les moyens. Feu, torche, lampe à huile, bougie, tout a été tenté avant que ne surgisse la Fée Électricité en 1800 grâce aux travaux du Comte Alessandro Volta. La flamme de la bougie de cire ainsi que sa rivale, l’antique lampe à huile, ont les défauts que nous leur connaissons : combustion discontinue, flamme soumise à n’importe quel courant d’air, carbonisation, odeur nauséabonde et éviter les risques d’incendie majeur. Tous ces défauts disparaissent avec l’invention en 1782 par le Genevois Ami Argand d’un nouveau type de lampe à huile capable d’éclairer plus longtemps et de façon plus intense les intérieurs. Son système sera repris en France par Antoine Quinquet, qui mettra en place un système de courant et d’appels d’air afin que la flamme ne vacille pas et que la mèche ne se carbonise pas. La Quinet, puisqu’elle est connue sous ce nom, se compose d’un réservoir, d’une mèche et d’une cheminée de verre. Sous le Second Empire, Guillaume Carcel, un horloger, la perfectionne par un système à pompe, inspiré des mouvements et rouages propres à l’horlogerie. Il parvient à ce que la mèche soit enfin alimentée de façon régulière. Parmi les variantes de ce type de lampe, et avant que la flamme ne meure au profit du courant électrique, une étincelle de génie traverse l’esprit de Charles-Joseph Pigeon en 1884.

Les lampes Pigeon sont des lampes en métal fonctionnant à l’essence minérale. Les modèles standards ont une autonomie de plus de quinze heures ! Ces lampes sont généralement munies d’une anse, ce qui facilite leur transport. La production couvre un large éventail de modèles, pas moins d’une soixantaine ! Parmi ce panel on trouve les classiques, les miniatures, celles à douille, les murales, celles d’extérieur, de luxe (en forme d’encensoir, de calice au piètement de bronze richement travaillé). Parallèlement, aux produits fabriqués en série, les ateliers Pigeon réalisent, des pièces uniques, travaillées et décorées à la main sur commande. Les lampes Pigeon sont fabriquées à plus de quarante millions d’exemplaires et connaissent de nombreuses copies. Pour identifier la marque d’une lampe, il faut observer la mollette, le corps et le dessous. Il faut être attentif aux finitions, sont soignées sur les modèles authentiques. Les plus anciennes lampes sont porteuses de plaques soudées, les plus récentes sont gravées.

La lampe de notre lecteur - pourrait être une Pigeon s’il y a une plaque d’identification sous le piètement - se compose d’une cheminée en verre protégée par un globe en verre incolore. Ce globe permet un meilleur rayonnement de la lumière et empêche que l’on se brûle avec la cheminée. L’ensemble repose sur une structure en laiton où se rassemblent la mèche, le système de diffusion de l’essence et la molette permettant de régler l’intensité de la flamme. L’essence est stockée dans un récipient en verre transparent décoré d’une frise d’oves. Le piètement vraisemblablement aussi en laiton se compose d’un fut en colonne torse et d’un pied circulaire orné de coquilles et de motifs rocaille.

Pour acquérir pareilles merveilles, le génie de la lampe nous souffle à l’oreille la possibilité de voir ce vœu exaucé pour une somme modique. Les modèles classiques s’échange pour environ 5 €, les modèles Trianon (l’un des modèles de luxe) pour 20 € et les modèles les plus rares, comme ceux décorés à la main, dits Louis XV, pour 50 €. Quoi qu’il en soit, que ces lampes éclairent votre choix Dimanche !
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :