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Les paroles s’envolent, les écrits restent !

Samedi 19 février 2022 à 07h

Cette semaine Brigitte nous propose à l’expertise une garniture de bureau en marbre vert veiné de blanc et métal. Si vous avez utilisé ces instruments pour écrire un mot doux le jour de la Saint Valentin, Aymeric Rouillac notre Commissaire-Priseur en profite pour retracer l’histoire de ces stylos et autres plumes de notre passé.



L’invention de l’écriture en 3 500 av J.-C est conjointe à celle des instruments graphiques. Le scribe de l’Égypte Antique dispose d’une tablette d’écriture, de papyrus, d’un pain d’encre (encre sous forme solide qu’il dilue avec de l’eau) et d’un morceau de roseau taillé, le calame. Les outils calligraphiques connaissent une lente évolution. La plume d’oiseau commence à remplacer le calame au Vème siècle car elle permet un tracé plus fin sur le parchemin. Mais ne n’est qu’au XIIIème siècle avec la découverte par l’Occident du papier que le calame est définitivement abandonné. L’invention de la plume métallique en 1748 par Johannes Jasen révolutionne l’écriture. Réalisée à partir d’une plaque en acier, la plume métallique n’a pas besoin d’être taillée comme la plume d’oiseau. De plus sa standardisation permet d’avoir, avec certitude, la calligraphie choisie. Cette nouvelle technologie réservée dans un premier temps aux élites est perfectionnée tout au long du XIXème siècle. D’élégants nécessaires de bureau apparaissent afin de satisfaire les besoins des notables. Ces nécessaires se composent d’un porte-lettres/carte, d’un buvard – sorte de demi cylindre avec un buvard sur la partie arrondie et d’une prise sur la partie plate. Il remplace la poudre d'atacamite –, un encrier, faisant aussi office de porte-plume et un pèse-lettre. À ces éléments peuvent s’ajouter un coupe-papier, un sceau à cacheter et d’autres ustensiles.
Le Second-Empire et la Troisième république marque l’âge d’or des nécessaires de bureaux.

Les préfets, les maires, les ambassadeurs reçoivent ainsi avec prestige et panache. Leurs bureaux se parent de mobiliers imitant la grandeur des régimes passés et impressionnent le visiteur. Aujourd’hui nous utilisons le stylo plume ou le stylo à bille mais ceux-ci résultent d’un développement au XIXème et au XXème siècle. Le stylo-plume né de l’idée d’une plume pouvant écrire sans fin et d’être portatif. Les premiers stylos plumes se composent d'une réserve d'encre reliée à la plume par un petit tuyau. Au lieu de tremper la plume dans l’encrier, l'encre coule du réservoir jusqu’à la plume à l’aide de petites. La plume peut-être « à pompe » ou « à réservoir ». Plus tard, Lewis Waterman, développe un réservoir par pression. Il faut attendre le lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour voir la popularisation du stylo « à bille ». Ce dernier bien qu’inventer en 1888 n’est vraiment commercialisable qu’à partir du début des années 1940. Il deviendra populaire grâce au Baron Bic qui sera à l’origine de l’incontournable stylo.

Cependant, les nécessaire de bureau continue d’être fabriqué car plus imposants, plus solennels. Ainsi, le nécessaire de notre lectrice est un travail des années 1960 et comporte ses quatre éléments accessoires. Chacun se présente sur un socle en marbre dit Vert Maurin (vert veiné blanc). Les parties métalliques sont en métal chromé. Bien qu’il rendre digne n’importe qu’elle bureau, un tel nécessaire n’a qu’une valeur avoisinant les 40 €. Mais qu’importe ! Car ce qui touchera l’élu de votre cœur ce ne sera pas le choix de la plume mais le choix des mots.
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