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Un ensemble mobilier de Sormani aux enchères à Vendôme

Jeudi 20 janvier 2022

Le Magazine des Enchères, Diane Zorzi

À l’occasion de la vente de l’ameublement d’un Prieuré de la vallée du Loir, la maison Rouillac présentera aux enchères une enfilade et un buffet de Paul-Charles Sormani ornés à la façon des laques de Coromandel. Réalisés au début du XXe siècle, ils puisent leur inspiration dans les créations des maîtres ébénistes du XVIIIe siècle, à l’instar de BVRB.

Au début du XXe siècle, la maison Sormani, installée au 134 boulevard Haussmann, invite à un voyage dans le temps, renouant avec l’âge d’or du mobilier français à travers des créations inspirées des grands maîtres ébénistes du XVIIIe siècle. Paul-Charles Sormani (1848-1926) tient alors les rênes de cette maison prestigieuse, associé depuis 1914 avec les bronziers Thiebault frères. Avec sa mère, Ursule Marie Philippine, il a repris l’activité en 1878, initiée par son père, Paul Sormani (1817-1877), un ébéniste d’origine lombardo-vénitienne qui, établit dès 1847 à Paris, s’était attiré les faveurs des têtes couronnées, à l’instar de l’impératrice Eugénie ou de la reine Maria Pia du Portugal. « Paul Sormani s’était spécialisé dans l’imitation et la réinterprétation des ébénistes français du XVIIIe siècle, mais ses œuvres n’ont rien à leur envier, tant en ce qui concerne leur luxe que la qualité de leur réalisation. Ses participations remarquées aux expositions internationales de 1855, 1862 et 1867 sont couronnées de médailles, reconnaissant l’excellence de son travail », détaillent les commissaires-priseurs Aymeric et Philippe Rouillac qui présenteront aux enchères un témoignage remarquable de cette illustre dynastie d’ébénistes : un ensemble mobilier de Sormani Fils et Thiebault Frères, véritable hommage aux créations de l’ébéniste Bernard Van Riesen Burgh (BVRB).

Paul-Charles Sormani, Thiebault Frères (1914-1934).
Enfilade à la façon des laques de Coromandel en bois de placage dont bois de violette et palissandre, le meuble est flanqué de deux gaines latérales ouvrant par une porte. La partie centrale en léger retrait présente un tiroir en ceinture et deux étagères. Le tiroir et les deux portes sont ornés de panneaux à la façon des laques de Coromandel. Deux dragons affrontés chassent la perle sacrée sur le tiroir, tandis que les portes présentent un vase à l’antique fleuri ou une corbeille de fruit. Garniture de bronzes ciselés et dorés tels qu’entrée de serrure, tablier, baguettes d’encadrement et chutes d’angles. La serrure du tiroir signée « Sormani Paris 134 Boul.d Haussmann ». Dessus de marbre brèche rouge. Haut. 116, Larg. 223, Prof. 52 cm. Estimation : 2 000 – 4 000 euros.

Une enfilade et un buffet ornés à la façon des laques de Coromandel

Confectionnés en bois de placage, dont bois de violette et palissandre, nos deux meubles arborent de riches panneaux exécutés à la façon des laques dites « de Coromandel ». Ces laques chinoises tirent leur nom de la côte sud de la péninsule indienne où elles transitaient aux XVIIe et XVIIIe siècles avant d’être embarquées vers l’Europe, à bord des navires de la Compagnie des Indes. Si elles étaient exportées sous la forme de paravents, coffres ou cabinets monumentaux, certaines étaient démembrées, une fois en Europe, pour être intégrées à des meubles de confection locale et satisfaire ainsi une clientèle occidentale avide de chinoiseries. Ces laques étaient prisées pour leurs décors en relief richement colorés – sur notre enfilade, le tiroir arbore deux dragons affrontés alors qu’ils chassent la perle sacrée, tandis que les portes présentent un vase à l’antique fleuri ou une corbeille de fruit. « Le travail à la façon des laques de Chine est particulièrement populaire dans les années 1920, expliquent les commissaires-priseurs. Calouste Gulbenkian acquiert ainsi pour 29 000 francs chez Sormani en décembre 1929 une paire de commodes à l’anglaise ornées d’un tel décor pour sa résidence de l’avenue Iéna à Paris (Musée Gulbenkian, Lisbonne). » Notre ensemble mobilier sera quant à lui présenté aux enchères le 30 janvier (vente initialement prévue le 23 janvier, décalée au 30 janvier) à Vendôme et en live sur Interencheres, à l’occasion de la vente d’un « bel ameublement d’un Prieuré de la vallée du Loir », orchestrée par Aymeric et Philippe Rouillac. Ils affichent tous deux une estimation comprise entre 2 000 et 4 000 euros.

Paul-Charles Sormani, Thiebault Frères (1914-1934).
Buffet à la façon des laques de Coromandel en bois de placage dont bois de violette et palissandre. Le meuble ouvre par deux tiroirs en ceinture et deux portes décorées de panneaux à la façon des laques de Coromandel positionnées sous une étagère. Le décor des laques figure deux dragons affrontés chassant la perle sacrée sur le tiroir, des lettrés jouant au go dans un paysage sur la porte de gauche et un homme portant un plateau sur celle de droite. Garniture de bronzes ciselés et dorés tels que baguettes d’encadrement et chutes d’angles. Dessus de marbre brèche rouge. Haut. 100,5, Larg. 120, Prof. 48 cm. Estimation : 2 000 – 4 000 euros.
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