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POUR GARDER LES PIEDS AU CHAUD

Samedi 27 novembre 2021 à 07h

Philippe Rouillac

Cette semaine Laure nous propose une chaufferette. Comment les chaufferettes fonctionnent-elles ? Seront-elles un outil indispensable à la vague de froid qui arrive ? Vous aideront-elles à dégivrer votre pare-brise ? Notre commissaire-priseur Philippe Rouillac partage son avis.

Il est là, dans les villes, dans les campagnes… le froid ! Chaque matin, il faut gratter le pare-brise et mettre la chaufferette – terme qu’emploient nos cousins Québécois pour désigner le chauffage centrale d’une automobile. Mais en France métropolitaine, une chaufferette désigne tout autre chose : c’est un instrument qui permet de se réchauffer. L’existence de chaufferettes est attestée depuis le XIIIème siècle. Les premières chaufferettes empruntent la forme d’un récipient qui accueille une braise ou celle d’une brique chauffée. Depuis deux cent ans, les avancées technologiques font passer la chaleur des chaufferettes d’une source pyrique (le feu, la braise) à une source électrique, puis chimique.

Les chaufferettes connaissent différentes fonctions : chauffe-lit, chauffe-pieds, chauffe-mains, chauffe-plat, etc. Leur forme varie selon leur fonction. Pour chauffer le lit, on emploie un moine : ce récipient métallique contenant des braises est isolé entre deux luges de bois. Peut-être conservez-vous aussi une bassinoire ? C’est cet outil en forme de banjo au manche de bois, dont le bassin en cuivre ou en laiton est percé de trous pour laisser passer la chaleur. On trouve également des chaufferettes plus portatives… L’existence des chaufferettes à mains ou pommes à chauffer les mains est attestée depuis plus de sept siècles. On les place dans les poches afin d’y garder les menottes au chaud. Il s'agit généralement d'une boule de métal, attachée au bras par une chaînette et s'ouvrant en deux hémisphères dans lequel on place des braises. Parfois, le chauffe-mains prend l’aspect d’un livre d'heures qu’utilisent les ecclésiastiques comme les fidèles durant de longues cérémonies dans les nefs froides des églises. On les appelle alors des comtesses !

La chaufferette de notre lectrice n’est pas un chauffe-mains mais un chauffe-pied. Il se présente comme une boîte rectangulaire dans laquelle on met des braises. N’oubliez pas de le ranger après usage. Il arrive en effet qu’on oublie de sortir sa chaufferette de ses poches, provoquant ainsi des incendies dramatiques. La bouillote est créée pour lutter contre ce fléau, excitant l’imagination des inventeurs.

Dès la fin du XVIIIème siècle, des bouillottes très originales voient le jour, comme celle d’un cordonnier pour femmes, qui, en 1770, imagine des pantoufles de spectacle munies de talons métalliques creux et remplis d’eau chaude ! Les avancées technologiques et l’arrivée de l’électricité transforment la chaufferette, qui devient électrique en 1922. Aujourd’hui, les chaufferettes ne sont plus utilisées, hormis celles de poches pour les longues sorties en plein air et qui sont à énergie électrique ou chimique, comme celles dont raffolent les enfants dans la cour de récréation.

Le chauffe-pied de notre lectrice date vraisemblablement de la Belle Époque, au début du XXe siècle. Il est en fonte de fer, rectangulaire avec une poignée mobile. Le dessus percé de trous permet la diffusion de la chaleur des braises ardentes. Il est peint en blanc dans un esprit décoratif. Sa valeur avant tout symbolique tourne autour de 10 €. Nous devons vous mettre en garde, si vous souhaitez vous en servir, de ne pas vous brûler… afin que cet instrument de délices chauffés ne devienne pas l’objet de tortures plantaires !
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