Voici une élégante demoiselle qui comme Pinocchio ne demande qu’à prendre vie! Cette poupée est vêtue d’une belle robe rose soulignée de dentelle.
Voici une élégante demoiselle qui comme Pinocchio ne demande qu’à prendre vie! Cette poupée est vêtue d’une belle robe rose soulignée de dentelle. Son corps est en bois, chaque partie étant articulé, assurant plus de réalisme. La tête, elle, est en biscuit. Un biscuit à ne pas croquer puisqu’il s’agit de porcelaine qui n’a pas été émaillée ! Cette matière a été choisie pour sa similitude avec la douceur et la couleur d’une peau de bébé. Malgré sa fragilité, l’industrie du jouet à largement plébiscité le biscuit dans la seconde moitié du XIXème siècle jusqu’à l'apparition des matières plastiques au milieu du XXème siècle. Les têtes étaient réalisées en grand nombre à partir de biscuit coulé dans des moules. Il existe ainsi plusieurs références de moules dont on retrouve les marques àl ’arrière des têtes. Le premier geste du collectionneur est donc de retourner la poupée et de soulever délicatement les cheveux - souvent de vrais cheveux comme pour notre modèle - afin de voir ce qui est écrit en creux et par la même occasion vérifier s’il n’y a pas d’accident ! Les marques les plus courantes sont : « S.F.B.J. » pour la Société Française de Fabrication des Bébés et des Jouets ou « UNIS France » pour l’Union Nationale Intersyndicale des marques de poupées. La S.F.B.J.et l’UNIS ont été crées en 1899 et 1916 par les grandes marques de poupées de la fin du XIXème siècle comme Jumeau ou Bru pour lutter contre la concurrence allemande. Même dans les jouets la guerre faisait rage…
La marque que l’on retrouve ici est « 301 ERT ». Elle correspond à un modèle de tête très courant réalisée par « UNIS France » dans les années 1930, avec une bouche ouverte sur les dents supérieurs, des yeux dormeurs en sulfure avec cils et des sourcils peints. Notre jeune fille semble porter ces vêtements d’origine ce qui est un aspect important pour l’amateur.
Cette poupée en bon état peut donc être estimée de 150 à 200 euros. Tout fêle à la tête -décelable aisément en décalottant les cheveux et en éclairant de l’intérieur avec une lampe de poche la porcelaine - fait chuter le prix. Les modèles les plus recherchés sont ceux de la fin du XIXème siècle avec la bouche fermée et bien sur leur trousseau d’origine qui reflète la mode de l’époque. « La poupée offerte par la marraine » a souvent était religieusement conservée sans que l’enfant puisse jouer avec…et est restée dans sa boîte d’origine ! Ainsi certaines de ces poupées atteignent même plusieurs dizaines de milliers d’euros en vente publique…Une bonne raison pour fouiller le grenier et les malles de nos grands-mères à la recherche de ces précieux jouets…pour de grands enfants !
